Dès l'après-guerre, la communauté internationale, sous l'égide de l'ONU, commence à affirmer l'universalité des droits de l'homme. Elle en déduit un droit de regard sur les violations des droits de l'homme à travers les frontières c'est la naissance du devoir d'ingérence. Or l'ingérence n'est autre, en droit international que l'immixtion sans titre d'un Etat ou d'une organisation intergouvernementale dans les affaires qui relèvent de la compétence exclusive d'un Etat tiers (Mario Bettati qui avec Bernard Kouchner est l'un des précurseur de la notion d'ingérence humanitaire). Nombre d'Etats, en particulier ceux qui acquièrent leur indépendance pendant la décolonisation, s'érigent contre cette nouvelle tendance. La controverse ne s'est pas apaisée au début du XXème siècle, soutenue par quelques interprétations doctrinales de droit international. Les expériences d'actions appliquant le droit d'ingérence ont ajouté à l'argumentaire contre ce principe. L'antagonisme né du fait que les défenseurs du droit d'ingérence s'appuient sur sa légitimité pour en prouver la légalité tandis que ses détracteurs adoptent une attitude diamétralement opposée. L'examen détaillé, dans un premier temps du concept de droit d'ingérence, avant d'expliciter en quoi l'ingérence s'oppose à la souveraineté permet de dépasser cette opposition.
[...] Elle dispense également le souverain d'être soumis au droit. A partir de ces premiers développements, la notion de souveraineté s'est ensuite élargie pour définir la relation de l'Etat par rapport aux autres Etats (souveraineté externe.) L'année 1648 marque une étape majeure dans le droit international avec la Paix de Westphalie. Le juriste italien Antonio Cassese y voit la naissance d'un système international fondé sur une pluralité d'Etats indépendants qui ne reconnaissent aucune autorité supérieure à eux. Pendant la colonisation, la souveraineté reconnue aux Etats permet aux puissances coloniales de mener la colonisation sans devoir en répondre devant une quelconque instance. [...]
[...] Ainsi le droit d'ingérence est considéré, par les Etats qui en sont victimes comme une arme tournée vers eux. Il faut noter que bien qu'ils ne soient pas développés dans cet exposé ce ne sont pas les seuls griefs des pays qui prônent la non ingérence en effet il faut souligner entre autre la remise en cause des institutions mondiales de type FMI qui seraient un instrument d'ingérence au service du Nord tout puissant. Le traité de non prolifération nucléaire aussi dans le sens où il tend à créer un club de privilégié possédant l'arme nucléaire. [...]
[...] Or le droit à la différence est reconnu et tend à l'origine à lutter contre les discriminations. Cependant, ce relativisme culturel au sujet des droits de l'homme s'oppose à l'universalisme et conduit au rejet des normes relatives au droit de l'homme de l'ordre international. Les pays sujets à l'ingérence d'autres pays, dans le débat sur les droits de l'homme, réclament de la part de l'occident un effort de compréhension de leur droit à la différence. Ainsi Jiang Zemin, affichant de la détermination dans le développement du dialogue entre son pays et la France, les Etats-Unis et la Grande-Bretagne, évoque le besoin d'un respect mutuel et d'une base d'égalité nécessaire. [...]
[...] L'ingérence : consécration de la morale en droit A. De l'ingérence à l'ingérence humanitaire Définir le droit d'ingérence appelle plusieurs précisions quant au contenu de ce concept. D'abord, Mario Bettati explique que l'expression droit d'ingérence «est dépourvue de tout contenu juridique. Elle n'en acquiert un que si elle est assortie de l'adjectif humanitaire Ce dernier, par la finalité qu'il assigne à l'intervention, la prive de l'illicéité dont elle est universellement entachée Le but de l'ingérence humanitaire est d'apporter secours aux victimes de catastrophes, pour reprendre la lettre de la Déclaration prise lors de la Première Conférence internationale Droit et morale humanitaire. [...]
[...] A titre d'exemple on peut citer le président algérien M. Bouteflika qui lors d'une allocution devant l'ONU en 1999 fait l'amalgame entre la privation de la liberté de son peuple pendant la colonisation et les dénonciations de la situation actuelle algérienne. Le principe de non-assistance à personne en danger n'est pas reconnu. A. L'universalisme de l'Occident comme une violation de la souveraineté Pour une certaine quantité de pays, l'universalité des droits de l'homme serait une illusion, une imposition de l'Occident de ses valeurs communes. [...]
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