Dès leur accession à l'indépendance, les Etats africains ont institué un appareil judiciaire à côté des organes législatif et exécutif. Le principe de la séparation des pouvoirs que les Constitutions africaines, dans leur quasi-totalité, ont également consacré devrait permettre aux juridictions et aux juges de bénéficier théoriquement d'une indispensable indépendance vis-à-vis des autres organes constitutionnels, pour faire respecter la loi, le droit et les libertés individuelles.
Cependant, les premières décennies après l'accession de ces pays à la souveraineté internationale ont révélé que le juge africain, loin d'être indépendant, était sous la domination d'un exécutif fort, marqué par un chef de l'Etat omnipotent et d'un corps législatif dont les actes ne faisaient l'objet pratiquement d'aucun contrôle.
Le mouvement de démocratisation entamé au début des années 1990 a laissé croire que cette indépendance de la justice, si longtemps ignorée ou bafouée, allait enfin devenir réalité. Aujourd'hui, dans la grande majorité des pays d'Afrique subsaharienne, l'importance que revêtent le juge et la justice semble renforcée dans l'esprit des Africains. Une bonne administration de la justice est apparue indispensable à l'instauration de la démocratie et à l'enracinement de l'Etat de droit dans ces Etats longtemps marqués par la domination d'un parti politique, voire d'un homme, au mépris des institutions où sont pourtant inscrits les principes de gouvernement les plus démocratiques et les plus respectueux des droits de l'homme.
Un pouvoir judiciaire indépendant exige à la fois que le Judiciaire, en tant qu'entité institutionnelle, soit lui-même indépendant, que sa sphère d'action soit protégée contre l'influence déclarée ou insidieuse d'autres éléments de l'État et que les juges soient indépendants dans l'exercice de leurs fonctions. Comme le déclarent les Principes de Bangalore, l'indépendance judiciaire a des aspects « à la fois individuels et institutionnels ».
Au regard de ces principes qui fondent toute société démocratique, on est en droit de se demander, si aujourd'hui, dans les Etats d'Afrique subsaharienne, il existe un pouvoir judiciaire qui demeure en théorie comme en pratique, indépendant et impartial.
[...] Ce postulat, élaboré par Montesquieu au XVIIIe siècle, ainsi que les mécanismes de freins et contrepoids figurant au nombre des principes les plus chers à toute démocratie véritable visent deux objectifs majeurs : - Eviter la prédominance de l'un de ces pouvoirs - Assurer aux citoyens le plus haut degré possible de liberté, tout en gardant l'efficacité pratique du système juridique par le biais d'un pouvoir indépendant, auquel revient la tâche d'appliquer la loi et de veiller qu'il n'y ait aucune distorsion dans la traduction des règles abstraites dans un acte concret ayant incidence directe dans la sphère individuelle[1]. Dès leur accession à l'indépendance, les Etats africains ont institué un appareil judiciaire à côté des organes législatif et exécutif. Le principe de la séparation des pouvoirs que les Constitutions africaines, dans leur quasi-totalité, ont également consacré devrait permettre aux juridictions et aux juges de bénéficier théoriquement d'une indispensable indépendance vis-à-vis des autres organes constitutionnels, pour faire respecter la loi, le droit et les libertés individuelles. [...]
[...] Dans les pays occidentaux, l'avancée démocratique est plus poussée que dans les Etats pauvres. Il n'en demeure pas moins que l'Etat de droit et la démocratie constituent une quête permanente, et se présentent comme des défis quotidiens jamais définitivement acquis. Pour preuve, la Cour européenne des droits de l'homme se montre très vigilante à l'égard des Etats européens quant au respect des principes d'organisation juridictionnelle parmi lesquels figurent l'indépendance de la justice et l'impartialité du tribunal, conformément aux dispositions des articles 5 et 6 de la convention européenne des Droits de l'Homme. [...]
[...] Aujourd'hui, dans la grande majorité des pays d'Afrique subsaharienne, l'importance que revêtent le juge et la justice semble renforcée dans l'esprit des Africains. Une bonne administration de la justice est apparue indispensable à l'instauration de la démocratie et à l'enracinement de l'Etat de droit dans ces Etats longtemps marqués par la domination d'un parti politique, voire d'un homme, au mépris des institutions où sont pourtant inscrits les principes de gouvernement les plus démocratiques et les plus respectueux des droits de l'homme. [...]
[...] Il s'en suit un manque considérable de moyens matériels. Au Tchad les bureaux au ministère de la Justice sont insuffisants et sont dans des conditions déplorables. Dans certains bureaux il n'y a même pas de machine à écrire pour permettre la rédaction rapide de jugements et autres actes liés aux décisions de justice. La faible rémunération des magistrats africains les met dans une situation de précarité telle qu'ils jouissent de moins en moins de la notabilité auprès de ceux qui les saisiraient ou de ceux qu'ils auraient condamnés. [...]
[...] Quand on ne peut pas grand-chose contre un système , moi, je préfère abandonner. De tout ce qui précède, il apparaît que le juge occupe, dans tous les pays francophones à qui le questionnaire a été préposé, une place centrale dans leur système juridique et politique respectif. Cela ne veut certainement pas dire que le juge est un acteur devant intervenir dans l'arène politique au même titre que les organes législatif et exécutif ; loin de là. Sa fonction reste celle de juger Il n'en demeure pas moins que tant pour l'instauration de l'Etat de droit que pour le respect des droits et libertés individuels, les populations attendent du juge qu'il remplisse son rôle, c'est-à-dire faire respecter la loi et s'assurer que les principes démocratiques comme les droits de l'homme ne sont pas impunément bafoués. [...]
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