changement climatique, vulnérabilité environnementale, droit international, migration, migrant environnemental, dissertation
Le changement climatique constitue depuis ces dernières années - et de loin - le premier facteur de déplacements des personnes. L'histoire de l'humanité révèle que les Hommes ont depuis toujours été amenés à se déplacer en fonction du climat et de son évolution. La catastrophe naturelle auxquels ont été exposés les états américains d'Oklahoma, du Kansas et du Texas dans les années 1930 - une sécheresse et une série de tempêtes ayant provoqué une catastrophe écologique et agricole - illustre l'impact de ces événements sur les flux de populations à petite/moyenne voire grande échelle, au sein d'un pays tel que les États-Unis, ayant en l'occurrence contraint des milliers d'agriculteurs d'Oklahoma à migrer vers la Californie. Non sans révéler de profondes inégalités sociales à l'égard de ces familles émigrées, ces mouvements migratoires causés par les évènements climatiques ont permis l'essor de l'État de Californie et contribué à la richesse/puissance qu'il incarne encore aujourd'hui.
[...] La migration environnementale doit être perçue à travers cette complexité, y compris dans la manière dont les gens se déplacent, ne consistant pas à migrer d'un point A vers un point B : les mouvements migratoires sont de plus en plus étalés à la fois dans le temps et dans l'espace, les déplacements se faisant en priorité au sein même d'un État avant d'envisager une migration vers un État voisin[4]. Se révèle ainsi, une des limites dans la manière dont les États appréhendent la migration et lui accordent – ou non – un traitement juridique, à savoir l'examen par les autorités nationales (Françaises) de la demande d'asile présentée par un migrant sur le fondement de la Convention de Genève, en « catégorisant » les migrants uniquement en fonction de l'État de provenance du migrant – et du contexte de crise/situation politique : ce n'est que si le migrant demandeur à l'asile est persécuté dans son pays d'origine - « persécutions fondées sur la race, la religion, la nationalité, l'appartenance à un certain groupe social compris pour des considérations liées au genre et à l'orientation sexuelle, au risque d'excision pour les femmes) ou les opinions politiques »[5] - qu'il pourra bénéficier de la protection internationalement reconnue aux migrants politiques. [...]
[...] Or les migrations actuelles participent plus d'une transformation de notre société dans sa structure même. Il conviendrait donc de consacrer dans notre système juridique international et interne un droit à la migration pour évolution des facteurs/circonstances environnementaux, et de l'ériger à valeur de liberté fondamentale pour les individus, non susceptibles de violation par la loi et le pouvoir réglementaire. Ce droit à pouvoir quitter sa terre d'origine pour rejoindre éventuellement un État voisin ou lointain doit être bâti autour de principes respectueux à la fois des intérêts des migrants, mais aussi de ceux qui les reçoivent, sans que préjudice ne soit causé aux États de départ/d'origine. [...]
[...] Non prise en compte par le droit international à ce jour la vulnérabilité des migrants environnementaux se doit d'être appréhendée de toute urgence dans un objectif de pacification de la scène internationale et de solidarité entre les nations et les peuples (II). I. L'absence de prise en compte par le droit international des vulnérabilités des migrants environnementaux La migration environnementale a ceci de particulier qu'elle procède d'une vulnérabilité intrinsèque, mais décuplée par le changement climatique L'absence de statut juridique en droit international renforce cette vulnérabilité A. Une vulnérabilité inhérente aux dérèglements et décuplée par les effets du réchauffement climatique Le réchauffement climatique, les causes de son accélération et l'impact potentiel sur les populations et la Terre font désormais l'objet d'un consensus. [...]
[...] Les droits fondamentaux politiques (1re génération), mais surtout économiques et sociaux (2e génération) tout comme ceux issus de la 3e génération (droit au développement, à la paix, à un environnement sain, à la communication et à l'assistance humanitaire . ) issue des normes internes suprêmes et traitées/accords internationaux, donc doit être reconnus pleinement aux migrants, dont le départ s'explique en tout ou partie par un facteur environnemental de quelques natures (naturelle ou humaine) soit-il. B. L'urgence à faire émerger un statut protecteur de la vulnérabilité environnementale Les migrations environnementales liées non seulement à la hausse des mers (notamment en Asie du Sud et de l'Est, en Afrique subsaharienne et Pacifique) comme celles causées par la disparition des ressources économiques (du fait de la dégradation progressive du climat comme de catastrophes naturelles soudaines) obligent les gens, soit, à se rendre/être conduits sur des « plateformes migratoires » telles que la Libye, qui sont de véritables foyers de tensions et d'instabilité, soit à migrer vers d'autres territoires eux aussi concernés (à court, moyen ou long terme) par un risque climatique (inondation, sécheresse ) de même nature ou différent. [...]
[...] L'urgence pour le droit international à reconnaître et protéger les vulnérabilités des migrants environnementaux Il est nécessaire de ne plus appréhender la migration environnementale comme une crise, mais comme un phénomène de notre société, qui découle d'elle, et qui doit être accepté et considéré comme tel Traiter juridiquement la question de ces migrations (dans toutes leurs illustrations, caractéristiques spécifiques et communes) s'impose d'autant plus que le vide juridique actuel perturbe les relations internationales (et la paix dans le monde) et accroît davantage encore la vulnérabilité de ces individus A. [...]
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