Docteure en droit, professeur agrégée de droit public, Emmanuelle Tourme-Jouannet est spécialisée dans le droit international public et dotée d'un double cursus universitaire (droit et philosophie politique). Ses recherches, publications et ouvrages sont fondamentalement axés autour du rôle et des fonctions assumés par les États sur la scène internationale.
Les thèmes abordés par cet auteur dans ses travaux et recherches confirment cette approche combinée du droit (les règles adoptées par la société dont la violation est juridictionnelle sanctionnée) et de la philosophie, la morale (qui renvoie à la vertu, au comportement éthique) pour ces sujets (premiers) du droit international que sont les États souverains : "Droit international et reconnaissance" (Paris, Éditions Pedone, 2016), "Qu'est-ce qu'une société internationale juste ? Le droit international entre développement et reconnaissance" (Paris, Éditions Pedone, 2011). "Le juge international face au problème d'incohérence et d'instabilité du droit international" (Revue générale de droit international public, 2005/1, p. 52-76).
Le droit, vu comme un système d'imbrication cohérente de normes dont l'énoncé peut être sanctionné par un juge en cas de violation, est ainsi perçu comme un moyen d'atteindre un objectif (un idéal de justice, de stabilité, de cohérence…) exprimé par l'auteur, de manière aussi bien positive que négative, à travers notamment les critiques dirigées tant à l'encontre du droit que de la pratique des États. Le rôle du juge n'en reste pas moins déterminant dans le cadre de cet édifice, étant le garant des droits et libertés reconnus par les textes interne et à valeur supranationale.
[...] Le rôle du juge n'en reste pas moins déterminant dans le cadre de cet édifice, étant le garant des droits et libertés reconnus par les textes interne et à valeur supranationale. L'on comprend ainsi que la notion de « justice » internationale, comme le rôle du juge dans l'arbitrage des différents d'ordre international, ainsi que la question centrale de la « reconnaissance » en droit international, à savoir l'« acte juridique par lequel un État prend acte de l'existence de certains faits (État ou gouvernement nouveau, situation, traité) et déclare ou admet implicitement qu'ils lui sont opposables » (https://www.universalis.fr/encyclopedie/reconnaissance-droit- international/) sont autant de sujets et de réflexions permettant à l'auteur aussi bien d'analyser le droit positif applicable et de formuler des critiques au regard justement de la morale, l'objectif de transparence et de lisibilité du droit, d'intelligibilité de la règle . [...]
[...] L'Union européenne à nouveau apparaît comme la manifestation de ce pouvoir renouvelé dont profitent les États : l'Union apparaît comme le lieu de rencontre des États membres pour mutualiser leur pouvoir à travers une entité indépendante, dotée de la personnalité juridique sur la scène internationale, capable à ce titre de contracter avec d'autres États, de passer des accords en matière de lutte contre la pollution et la protection de l'environnement. Se révèle ainsi une autre limite du droit international, trouvant sa cause dans la nature même de ses sujets et des prérogatives nécessairement exorbitantes de droit commun qui leur sont reconnues. [...]
[...] Il s'agit là d'un véritable enjeu pour le système international qui aura de grandes conséquences sur les droits et libertés fondamentaux reconnus à tout être humain et personne morale. Toute la difficulté étant de trouver à quel niveau il convient de placer le curseur pour préserver ces droits sans outrepasser l'exercice de cette harmonisation au détriment de la culture, identité développée à l'échelle nationale de chaque civilisation Il faut dire que la question se pose de manière relativement similaire au sein des ordres juridiques européens (droit de l'Union européenne et droit issu de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et des libertés fondamentales) : les systèmes juridiques de chacun de ces ordres ont à répondre à cette règle d'équilibre entre préservations de l'identité des peuples de chaque État adhérent et nécessaire harmonisation des droits fondamentaux dans le respect de ce principe. [...]
[...] Le droit international – Emmanuelle Tourme-Jouannet (2016) - Les fonctions et limites du droit International dans un contexte d'instabilité des relations internationales Emmanuelle Tourme-Jouannet, Le droit international, PUF, Que sais-je ? Docteure en droit, professeur agrégée de droit public, Emmanuelle Tourme- Jouannet est spécialisée dans le droit international public et dotée d'un double cursus universitaire (droit et philosophie politique). Ses recherches, publications et ouvrages sont fondamentalement axés autour du rôle et des fonctions assumés par les États sur la scène internationale. [...]
[...] Comme juriste du 21e siècle, l'auteur a été témoin direct de cette reconfiguration progressive de l'ordre juridique international, le pouvoir d'influence et d'initiative d'acteurs non étatiques (ONG, acteurs transnationaux) de plus en plus variés, l'émergence de phénomènes mondiaux globalisants (Internet), voire illégaux (entités non étatiques qui peuvent mener des activités violentes contre des États ou leur population). De même, le phénomène d'inflation normative, constaté par ailleurs dans tous les domaines du droit des sociétés modernes, n'a pas épargné le droit international : non seulement, celui-ci a participé à cette inflation en pénétrant/impactant directement les dispositions de droit interne, se voyant reconnaître une opposabilité de plus en plus forte auprès des États (sujets du droit international), mais en plus de nouvelles pratiques et normes sont venues l'enrichir, constituant autant d'éléments de nature à rendre cette « réglementation » difficile à appréhender, à comprendre, et donc à observer pour ces sujets les plus larges Cette complexification de la scène internationale traduit une incapacité de plus en plus grande des États à l'exercice de leur autorité sur la scène internationale confrontée notamment à une circulation accrue des personnes et des biens, et à la reconnaissance de plus en plus de droit tendant à protéger l'exercice de ces libertés fondamentales que l'on retrouve dans de nombreux traités et accords internationaux ; et qui sont le reflet du libéralisme adopté – nécessairement – par les États dans la conduite de leurs relations internationales. [...]
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