Au début du 21ème siècle, des dilemmes bioéthiques sont soulevés par des domaines de plus en plus complexes de la médecine et des sciences du vivant. Un besoin croissant d'élaborer des principes directeurs d'application universelle s'est fait ressentir dans un contexte de pluralisme culturel lié à la bioéthique. Cela est dû à l'intensification de la coopération transnationale en matière scientifique. L'UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l'éducation, la science et la culture) a fait de l'éthique l'une de ses cinq priorités en 2002. Au fil des ans, l'UNESCO a su confirmer son rôle normatif en matière de bioéthique. On peut citer deux de ses instruments importants : la Déclaration Universelle sur le génome humain et les droits de l'homme adoptée par la Conférence générale le 11 novembre 1997 et la Déclaration internationale sur les données génétiques humaines adoptée par la Conférence générale le 16 octobre 2003.
[...] C'est pourquoi on ne peut parler de mondialisation de l'éthique. Une Déclaration trop vague ne prenant position sur aucun sujet éthique concret Aucune question particulière de bioéthique n'est abordée comme l'euthanasie ou encore l'acharnement thérapeutique, aucune notion n'est précisément définie. On affirme des notions sans leur donner de contenu. Le concept de dignité peut être interprété d'une certaine façon en France et d'une autre façon dans un autre pays. La définition d'un standard minimum acceptable aurait été la bienvenue. Aucun organe supérieur ne donne d'unité aux concepts, il n'y a donc pas d'unification progressive de l'éthique. [...]
[...] En ce sens, la Déclaration constitue bel et bien un pas vers la mondialisation de l'éthique. En deuxième lieu, il y a le Programme d'éducation à l'éthique qui a pour objet d'encourager et d'aider les Etats membres à mettre au point des programmes d'enseignement de la bioéthique. Il les aide à concevoir les programmes d'éducation à l'éthique, à se doter des infrastructures nécessaires pour les mettre en œuvre. En dernier lieu, le Programme d'aide aux comités de bioéthique favorise la création de comités nationaux de bioéthique. [...]
[...] On voit clairement la prise en compte dans le débat autour de l'éthique de tous les pays donc oui, la Déclaration universelle sur la bioéthique et les Droits de l'homme constituent un pas vers une mondialisation de l'éthique. L'UNESCO dirige des actions impliquant tous les pays dans une discussion internationale pour identifier des principes fondamentaux communs à tous, en respectant la diversité culturelle. L'arrêt EVANS contre Royaume-Uni de la Cour EDH du 7/O3/2006 a cité la Déclaration universelle sur la bioéthique et les Droits de l'homme comme texte de référence du droit international dans une affaire relative à la fécondation in vitro. [...]
[...] Cette Déclaration a donc surtout une valeur symbolique. En effet, les disparités culturelles entre les Etats ainsi que le décalage existant entre le nord et le sud rendent difficilement réalisable le consensus nécessaire à l'adoption d'une véritable législation internationale de bioéthique. Une lutte sera nécessaire pour conforter ce texte. Les lignes de conduite dégagées seront suivies dans des contextes socioculturels très contrastés. Aucune procédure de suivi n'est envisagée. Madame Jean souligne que cette Déclaration constitue un moyen et non une fin. [...]
[...] Comment justifier alors que des sujets faisant l'objet de règles internationales ne figurent pas dans la Déclaration Universelle sur la bioéthique et les Droits de l'homme ? N'est-ce pas paradoxal ? Christian Byk nous rassure en affirmant que cette faiblesse substantielle est consciente et que les auteurs n'ont pas voulu proposer des solutions éthiques et juridiques à l'échelle planétaire. En effet, l'objectif de la Déclaration est d'intégrer les sciences de la vie à une réflexion globale qui prend en considération la diversité culturelle ainsi que les disparités économiques et sociales. [...]
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