Constructivisme, relations internationales, Bertrand Badie, Audie Klotz, Cecelia Lynch, ontologie, épistémologie
Le système international a subi un énorme bouleversement à la suite de l'effondrement de l'Union Soviétique entraînant un nouvel équilibrage des puissances.
Comme le remarque Bertrand Badie dans une des ses publications, ces changements dans les relations internationales n'ont été anticipés, ni expliqués par aucune théorie internationaliste. Dans ce cadre ainsi dépeint vient s'inscrire, une nouvelle réflexion dite constructiviste qui est apparue à la fin des années 1980.
Dans un article intitulé « Le constructivisme dans la théorie des relations internationales » Audie Klotz et Cecelia Lynch s'essaient à décrire et donner les caractéristiques de ce courant de pensée.
[...] Ainsi, sur cette base contestataire, le constructivisme s'est devéloppé autour de trois traits distinctifs servant de pierre angulaire au débat; il s'agit de l'importance du contexte social, des rapports intersubjectifs qui en découlent et de la nature constitutive (et non pas seulement contraignante) des règles et des normes régissant ce cadre social. A cet égard, Battistella résume l'approche constructiviste par la formule suivante: le constructivisme est d'abord une façon d'étudier les relations sociales, à partir de l'hypothèse des êtres humains comme êtres sociaux il consiste en une perspective sociologique de la politique mondiale mettant l'accent sur le contexte social, l'intersubjectivité et la nature constitutive des règles et normes ROCHE (Jean-Jacques), Théories des relations internationales, Clefs Politique, édition Montchrestien lextenso édition, 7ème édition P Audie KLOTZ et Cecelia LYNCH, op cit, page 53. [...]
[...] Le pluralisme des courants de pensées et la montée de l'individualisme dans les sociétés occidentales est une des sources de cette conception Les normes partagées par les agents ne doivent dès lors pas êtres vues uniquement comme des contraintes pesant sur le comportement des acteurs, mais également et surtout comme des éléments constitutifs des acteurs. Battistella ajoute que les identités et les intérêts ne sont pas déjà donnés là, attendant d'être découverts, mais qui sont construits à travers les interactions sociales ».27 L'acteur ne subit pas un contexte. Il n'agit pas non plus seul dans ce contexte. [...]
[...] Ainsi, les intérêts des Etats ne sont ni endogènes aux acteurs ni fixes, mais sont constitués et affectés par le système international »17. Les fondements de l'approche constructiviste se fondent donc en réaction aux courants de pensées traditionnels. Dans cette approche réactionnaire le constructivisme se distingue pas la nouvelle conceptualisation qu'il se fait de l'ontologie et de l'épistémologie. Une ontologie et une épistémologie particulière. Si on entend par ontologie les postulats qui vont guider la recherche sur tel ou tel objet, épistémologie renvoie à la manière d'appréhender cognitivement ces objets. [...]
[...] et LYNCH C., op cit, p Ibid 32 Ibid 33 Ibid 34 KOSLOWSKISI et KRATOCHWIL, Understanding change . p KLOTZ A. et LYNCH C., op cit, p développée) mais bien par le processus. L'exemple de l'histoire des sciences développé par Piaget s'appuyait sur une œuvre séculaire ou millénaire mais surtout intersubjective. Ce développement de la notion d'intersubjectivité contribue à l'établissement d'une définition plausible de la société, car la fondation de l'intersubjectivité est censée a priori fournir des éléments sur le caractère humainement et logiquement nécessaire du phénomène social. [...]
[...] Subjectivité comme auto-organisation. Une étude du constructivisme radical au départ de Husserl http://www.univie.ac.at/constructivism/pub/mutelesi/4.html 27 BATTISTELLA D., op cit, p MUTELESI E. op cit 29 KATZENSTEIN P., The Culture of National Security, New York Columbia University Press, p Cette notion d'intersubjectivité vient alors se heurter au matérialisme structurel. Comme le rappelle Battistella, de Morgenthau aux néo-marxistes en passant par Waltz, ce sont les rapports de force qui sont explicatifs de la réalité sociale. En mettant en exergue l' agent c'est l'idée de cet agent qui va être constitutive de la réalité sociale, sans pour autant réduire la réalité à cette idée qu'un agent va s'en faire. [...]
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