cadre territorial, territorialité, violences volontaires, violences urbaines, conflits interétatiques, relations internationales, décolonisation, Charte des Nations unies, SDN Société des Nations, traité de Versailles, ONU Organisation des Nations Unies, conflit israélo-palestinien, guerre russo-ukrainienne, Conseil de sécurité de l'ONU, pacification civile, sécurité du peuple, répression, coopération internationale, lutte contre le terrorisme, état d'urgence, loi du 3 avril 1955, loi du 30 octobre 2017, Code de la sécurité intérieure, cyberguerre
Dans un monde en perpétuelle mutation, les interactions complexes entre les individus, les groupes, les États, et les institutions se traduisent par des violences multiformes qui se propagent à travers les territoires. En effet, si l'évolution des civilisations s'est accompagnée d'une normalisation des relations sociales et d'une pacification des moeurs, les violences n'ont pas pour autant disparu. Les conflits armés, les attentats terroristes, les tensions raciales, les manifestations populaires, la criminalité urbaine, la dépossession territoriale, et même les cyberattaques sont autant de manifestations de ces violences territoriales.
Face à cette réalité, il est impératif de se pencher sur la manière dont les violences s'inscrivent dans les territoires contemporains.
[...] Il n'empêche qu'une forme de violence intraétatique ressurgit très clairement depuis plusieurs décennies. La cause de celle-ci n'est-elle pas à rechercher dans la faiblesse de l'État dans certains quartiers ? En effet, il existe des territoires où l'ensemble des inégalités, qu'elles soient scolaires, économiques, ou encore sociales, sont cumulées. C'est en effet ce que déplore le Président de la République Jacques Chirac après trois semaines d'émeutes en 2005 lorsqu'il affirme que certains territoires cumulent trop de handicaps, trop de difficultés . [...]
[...] Selon Bertrand Badie, d'une part, l'entrepreneur de violence n'est pas chevillé à un territoire, mais mobile sur des espaces sociaux vastes et dont il sait qu'ils lui sont favorables. D'autre part, cet entrepreneur sait mobiliser en sa faveur un jeu social d'une étonnante densité, fait de réseaux de toute nature . Le terrorisme globalisé que l'on connaît désormais s'inscrit tout à fait dans cette lignée. En effet, nous sommes passés d'un crime interne à un terrorisme international ou interétatique, puis à une forme nouvelle qui apparaît à compter des attentats du 11 septembre 2001 qui est celui du terrorisme global. [...]
[...] On comprend dès lors l'intérêt de tourner la violence vers l'extérieur et de policer la scène intérieure. Néanmoins, il serait faux de croire que cette régulation par l'État, qui détient pourtant, selon Max Weber, le monopole de la violence légitime (Le Savant et le Politique, 1919), a conduit à une disparition de la violence intérieure. En effet, loin de disparaître, celle-ci s'est seulement disciplinée, entrant par exemple dans les foyers et les institutions panoptiques (Michel Foucault, Surveiller et punir, 1975). [...]
[...] Ce fut notamment le cas en 2003 lorsque les États-Unis se lancèrent dans une guerre en Irak, suivis par la France et le Royaume-Uni. Ainsi, si le projet d'éradication de la guerre soutenu par l'ONU a tenu un certain nombre de décennies, la résurgence récente de plusieurs guerres de haute intensité sur des territoires déterminés met en lumière l'échec de ce projet de paix. C'est d'ailleurs le diagnostic sans équivoque qui avait été posé en 2020 par le général Thierry Burkhard, alors chef d'état-major de l'armée de terre, qui affirmait qu' il nous faut désormais réapprendre la grammaire de la guerre de haute intensité . [...]
[...] Les conflits armés, les attentats terroristes, les tensions raciales, les manifestations populaires, la criminalité urbaine, la dépossession territoriale et même les cyberattaques sont autant de manifestations de ces violences territoriales. Face à cette réalité, il est impératif de se pencher sur la manière dont les violences s'inscrivent dans les territoires contemporains. Comment les territoires deviennent-ils les théâtres de violences, mais aussi les catalyseurs de ces violences ? Quelles réponses peuvent être apportées pour prévenir et résoudre ces violences territoriales, et quel rôle joue la communauté internationale dans ce contexte ? [...]
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