Berthold Goldman est né en 1913 à Bucarest, et mort à Paris en 1993. Il choisit dès 17 ans de venir en France faire ses études, d'abord de philosophie puis de droit (il obtient les deux licences à 20 ans, suivies d'un doctorat et en 1947 il est reçu à l'agrégation de droit privé et de sciences criminelles). Sa carrière débute alors en Indochine, puis à la faculté de Dijon et enfin il vient enseigner à Paris (où il sera président de l'université Paris-II de 1974 à 1979). Ayant beaucoup souffert de la haine antisémite, particulièrement pendant l'occupation, il ne cessa toutefois d'affirmer sa fierté d'être français, toute sa vie étant d'ailleurs marquée par un fort engagement citoyen.
Goldman se fait dès son plus jeune âge remarquer pour sa grande intelligence, prête à tout remettre en cause, qui le conduit à s'attaquer aux domaines les plus difficiles du droit. On peut en fait considérer que sa pensée combine deux facettes apparemment contradictoires. Il ne faut en effet d'abord pas oublier son esprit classique, fidèle à la tradition européenne du XVIIIe siècle. Ainsi il croyait aux vertus de la loi comme garantie la plus sûre contre l'arbitraire et l'injustice, craignant beaucoup la logique de l'interprétation et le « subjectivisme discriminatoire » pouvant s'y glisser.
Pourtant c'était aussi un esprit fondamentalement ouvert, qui après avoir enseigné le droit international privé traditionnel se passionna très vite pour tous les droits nouveaux (particulièrement le droit européen et celui du commerce international).
[...] Toutefois, on peut considérer qu'il n'y a dans les faits pas eu encore de réel changement, les arguments de Berthold Goldman ayant donc sans doute dans ce domaine-là aussi encore de beaux jours devant eux Bibliographie utilisée - Centre de droit européen, L'actualité de la pensée de Berthold Goldman, Panthéon Assas - P. Fouchard, Ph. Kahn et A. Lyon-Caen, Etudes offertes à Berthold Goldman, Revue internationale de droit comparé - B. Goldman, La lex mercatoria dans les contrats et l'arbitrage internationaux, Journal du droit international - B. Goldman, Frontières du droit et lex mercatoria, Archives de philosophie du droit - B. [...]
[...] Berthold Goldman et la Lex Mercatoria Bref portrait * Une vie riche, bien que difficile Berthold Goldman est né en 1913 à Bucarest, et mort à Paris en 1993. Il choisit dès 17 ans de venir en France faire ses études, d'abord de philosophie puis de droit (il obtient les deux licences à 20 ans, suivies d'un doctorat et en 1947 il est reçu à l'agrégation de droit privé et de sciences criminelles). Sa carrière débute alors en Indochine, puis à la faculté de Dijon et enfin il vient enseigner à Paris (où il sera président de l'université Paris-II de 1974 à 1979). [...]
[...] Pourquoi alors associer systématiquement le nom de Berthold Goldman à ces pratiques dont la source est visiblement ancienne ? C'est en fait à partir d'un article devenu célèbre (écrit par Goldman en 1964) que la lex mercatoria est devenue le symbole du commerce international, puisqu'après l'avoir analysée avec précision il est le premier à l'évoquer comme pouvant constituer un troisième ordre juridique (aux côtés des ordres nationaux et internationaux). Mais c'est bien sûr souvent contre vents et marées qu'il a dû défendre sa thèse, la nature de la lex mercatoria étant dès le début controversée, puisque sa justification est d'abord de répondre à des besoins concrets des opérateurs (et non de s'ériger en législateur, même si elle a besoin de se structurer à partir de concepts généraux). [...]
[...] On peut alors d'abord remarquer qu'il y a eu une expansion continue de son domaine. En effet, ce sont les abstentions des autorités étatiques qui ont conduit les opérateurs à construire ce système de la lex mercatoria, or l'actuelle rapidité des évolutions techniques alimente cette insuffisance des règlements étatiques et interétatiques. Ainsi, certains domaines caractérisés par une grande mobilité ont même leur propre avatar terminologique (la lex electronica symbolisant par exemple la difficulté de structurer le droit de l'électronique par des processus législatifs ou conventionnels, ce qui concerne également le secteur spatial ou encore les sciences de la vie –particulièrement avec les biotechnologies-). [...]
[...] Nous pouvons alors survoler le rôle décisif qu'a joué Goldman dans la conceptualisation de cette nouvelle branche. Son travail a avant tout consisté à examiner de manière approfondie le régime d'établissement des sociétés dans la communauté, contribuant ainsi à édifier ce que l'on appelle maintenant le droit communautaire des affaires. Il faut toutefois préciser que sa pensée sur la reconnaissance des personnes morales dans l'UE a évolué au cours du temps (prouvant bien l'ouverture de son esprit). Au début il a en effet défendu la thèse de la nécessité d'une convention internationale (du fait de l'absence d'uniformité du droit commun et du droit conventionnel), d'où sa présidence du groupe d'experts ayant élaboré en 1968 la Convention de Bruxelles sur la reconnaissance de la personnalité des sociétés. [...]
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