Tout d'abord, d'une perspective historique, rien ne vient appuyer la demande ossète d'autodétermination externe. En effet, l'Ossétie du Sud, ou l'Ossétie dans son ensemble, soit dans ses composantes Nord et Sud, n'ont jamais constitué un État ou une forme quelconque d'organisation politique souveraine. Poussées par les invasions mongoles du 13e siècle, les communautés ossètes sont venues s'établir sur le territoire qu'elles occupent présentement, où se trouvait le Royaume de Géorgie. Après une période de domination par l'Empire ottoman,les ossètes se sont vus annexés à l'Empire russe aussi tôt qu'au 18e siècle, tout comme la Géorgie. La Géorgie a déclaré son indépendance de la Russie en 1918, après la Révolution russe, et son territoire a été reconnu comme incluant le territoire sud-ossète (les barrières physiques aidant à consacrer cette division) (...)
[...] Avec le démantèlement de l'URSS, la chute de pouvoir pour l'État russe a été considérable. En plus du territoire, la Russie a perdu bon nombre de bases militaires, d'une importance considérable dans sa politique de sécurité. L'ingérence de la Russie sur ces territoires se veut donc une tentative de récupérer une partie de ce pouvoir.[6] Également, étant donné la perte d'emprise graduelle sur les nouveaux États autrefois partie de l'U.R.S.S., cette démonstration russe en territoire géorgien se veut une démonstration de la puissance russe visant son proche-étranger, un avertissement aux autres anciennes républiques socialistes soviétique. [...]
[...] and EU, and those that remain within Russia's sphere of influence. Comme l'établit l'International Crisis Group : «Problems between Tbilisi and Sukhumi and the interethnic conflict are framed by a broader Georgian Russian clash about the future of the South Caucasus and the shaping of post-Cold War spheres of influence between Russia and the Euro-Atlantic alliance.»[13] Cette remarque, concernant le conflit Abkhaz, est tout aussi pertinente et applicable à la question ossète. Ces considérations stratégiques russes dans la conduite de leur politique étrangère, opérationnalisant le conflit ossète à leur avantage, amplifie l'effet déstabilisateur du conflit sur la scène internationale, notamment en haussant les risques de conflit armé d'envergure.[14] Enjeu du rattachement de l'Ossétie du Sud à la Russie Étant donné qu'une indépendance de l'Ossétie du Sud apparaît comme vraisemblablement impossible à soutenir (notamment étant donné sa situation économique), il est fort probable que les Ossètes, si jamais leur indépendance venait à se réaliser de jure, demanderaient un rattachement à l'Ossétie du Nord, donc à la Russie. [...]
[...] Alors, l'Ossétie du Sud n'a jamais été une entité indépendante sur la scène mondiale depuis les 7 derniers siècles. Son territoire a été vu comme partie intégrante du territoire géorgien, et ce, depuis le depuis le 13e siècle, le tout officialisé au 18e. Jamais l'Ossétie du Sud n'a constitué une entité autonome dans le système westphalien, base de la légitimité internationale depuis 1648. Étant donné ces faits historiques, il est impossible de conclure à la colonisation géorgienne du territoire ossète ou à une occupation illégitime géorgienne de ce territoire (qui lui est d'ailleurs reconnu juridiquement par la communauté internationale), appuyant la perspective que l'Ossétie peut se prévaloir d'un droit à l'autodétermination interne, mais non externe. [...]
[...] L'indépendance totalement injustifiée de l'Ossétie du Sud ne pourrait qu'avoir un impact encore plus important et perturbateur. Par ailleurs, nous déplorons le fait que des enjeux politiques de taille, n'ayant rien à voir avec la question ossète, viennent travestir le débat et en modifier les implications et revendications réelles. Cet effet est issu à la fois des complications des rapports entre la Russie et la Géorgie, entre la Russie et les pays Occidentaux (spécialement les États-Unis et les autres pays membres de l'OTAN), et de la question de rattachement à la Russie, question qui, selon nous, ne devrait même pas se poser. [...]
[...] À ce titre, mentionnons que le conflit actuel et l'effacement par la Russie de sa frontière avec l'Ossétie du Sud crée un genre de no man's land, une zone sans douane, laissant le champ libre aux activités criminelles de trafic.[21] Par ailleurs, on pourrait voir dans l'ingérence russe dans les affaires géorgiennes une réplique à la place grandissante que prend la Géorgie dans la question énergétique, puisque la construction d'un oléoduc de la mer caspienne à la mer Noire réduirait l'influence russe en matière de ressources énergétiques dans la région, augmentant en proportion la force de négociation géorgienne.[22] Peter Roudik, Russian federation : legal aspects of war in Georgia, Washington : Law library of Congress p Julie Alynn George, «Separatism or Federalism? Ethnic Conflict and Resolution in Russia and Georgia», Thèse de doctorat, Texas, The University of Texas at Austin p.137. Peter Roudik, op.cit., p et Encyclopédie MSN Encarta, Géorgie, en ligne, http://fr.encarta.msn.com/encyclopedia_761556415/g%C3%A9orgie.html, page consultée le 4 novembre 2008. Ibid., p et Julie Alynn George, op.cit., p Declaration relative aux principes du droit international touchant les relations amicales et la coopération entre les États conformément à la Charte des Nations Unies, GA Res UN GAOR, 25th Sess., UN Doc. [...]
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