Nb. : La question de la classification des OI revêt une importance particulière dans la perspective d'une théorie générale des OI.
L'OI se définit, pour le Professeur Michel VIRALLY, comme « une association d'États établie par accord entre ses membres et dotée d'un appareil permanent d'organes assurant leur coopération dans la poursuite des intérêts communs qui les ont déterminés à s'associer ». Dans la pratique, cette association s'effectue selon des formes très variées qui dépendent, entre autres, du nombre d'États membres (OI universelles et OI régionales), de l'étendue des compétences attribuées à l'organisation (OI à vocation générale et OI à vocation spécialisée) ou, bien encore, des modalités de fonctionnement et de la nature des pouvoirs de l'organisation (OI de coopération et OI d'intégration).
La question de la classification des OI met en exergue une autre question qui est celle de savoir ce qui motive les États à créer une OI ... Selon que l'on est, effectivement, confronté à une organisation universelle ou régionale, générale ou spécialisée, de coopération ou d'intégration, il est possible de déterminer ? nonobstant son évolution ultérieure ? les raisons qui ont conduit à la création de cette OI. La sécurité (ex. : OTAN), le besoin de développement (ex. : FMI), le contrôle des matières premières (ex. : CECA), la protection des droits de l'homme (ex. : Conseil de l'Europe) sont quelques motifs ? parmi beaucoup d'autres ? qui, dans les champs politique, économique, social, juridique ou scientifique, incitent les États à se regrouper sur la base d'une coopération plus ou moins poussée. Pour tout dire, la création d'une OI est, souvent, fonction de l'état de la société internationale à un moment donné de son évolution (...)
[...] : Cette classification recoupe, dans une large mesure, celle opposant les organisations politiques aux organisations techniques. Les OI sont créées sous la pression de besoins en vue de réaliser certains buts. Or, les objectifs poursuivis par les OI, qui sont décrits dans leurs actes constitutifs et précisés par la pratique, permettent de distinguer les organisations qui poursuivent des objectifs généraux les moins nombreuses de celles qui se sont fixé des objectifs particuliers la majorité d'entre elles Pour tout dire, qu'elles soient universelles ou régionales, les OI ont pour mission soit de promouvoir une coopération de caractère général, soit de gérer une activité déterminée. [...]
[...] Il peut être, aussi, de renforcer l'influence du groupe et de ses membres dans les affaires mondiales Du fait que la proximité géographique engendre, très fréquemment, une communauté d'intérêts4, beaucoup d'organisations régionales sont constituées sur une base géographique. Mais, l'expression organisation régionale est une facilité de langage qui correspond, en pratique, à des organisations extrêmement variées dont la base régionale n'est pas toujours un élément déterminant. En effet, l'expression de région si elle traduit, en règle générale, l'idée d'une affinité particulière entre des États, n'a pas de signification précise ni du point de vue géographique ni du point de vue juridique. [...]
[...] Les organisations universelles (ou la recherche de l'unité) Nb. : Les organisations universelles peuvent être conçues à partir d'un dessein abstrait, qui repose sur une conception d'ensemble de la société internationale. Les organisations universelles sont relativement difficiles à définir. En effet, aucune OI n'est totalement universelle : dès lors que les organisations universelles reposent sur une base volontariste, il est toujours possible à quelques États de s'en tenir à l'écart. Partant, ne serait-il pas préférable de dire organisations à vocation universelle pour souligner que l'universalité de ces OI est seulement virtuelle ? [...]
[...] N'oublions pas, en effet, que les OI, en tant qu'associations d'États, sont nées pour traiter des problèmes d'intérêt commun à ceux-ci. Or, les problèmes nécessitant cette coopération des États sont de divers ordres : il s'agit de problèmes sociaux12, économiques13, sécuritaires14, techniques C'est pourquoi, les OI à vocation spécialisée se caractérisent par le fait que leurs membres leur ont assigné des missions limitées à un secteur précis d'activité : santé, éducation, enfance, défense, agriculture, télécommunications, commerce, astronomie . Nb. : Cette classification est familière au juriste interniste et, notamment, aux administrativistes car on l'utilise pour opposer les autorités qui disposent d'une compétence générale (ou de droit commun) à celles qui sont spécialisées (et ont une compétence d'attribution). [...]
[...] Autrement dit, les organisations régionales n'appellent à coopérer qu'un groupe d'États, limitativement défini sur la base d'intérêts particuliers qu'ils partagent, et qui les distinguent du reste de la société internationale. Par suite, ces organisations, qui sont ouvertes à un nombre limité d'États entre lesquels existent certaines affinités objectives (ex. : proximité géographique) et/ou subjectives (ex. : similitudes économiques, politiques, religieuses reposent sur un principe d'exclusion, puisque tous les États n'appartenant pas au groupe sur la base duquel elles s'établissent sont laissés en dehors. [...]
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