L'arme nucléaire est employée pour la première fois par les Etats-Unis contre le Japon sur Hiroshima le 6 août 1945 à 2h45 (heure locale). Conscients du danger représenté par l'existence même d'une telle arme, les Américains proposent de placer la production de matières fissiles sous contrôle international. Mais ce « plan Baruch », présenté à l'ONU en 1946, est mis en échec par les Soviétiques. L'acquisition de l'arme atomique par l'URSS en 1949, puis le passage de la bombe A à la bombe H, font définitivement entrer l'humanité dans l'âge thermonucléaire, où elle dispose d'un pouvoir de destruction sans précédent. Cette révolution nucléaire ne manque pas d'avoir des implications en termes non seulement de stratégie militaire mais aussi de politique étrangère pour les Etats du monde.
[...] Ils portent, en outre, la marque d'une négociation menée sur un pied d'égalité, par deux interlocuteurs maîtres du jeu, et qui entendent le rester : le nucléaire étant le nouvel étalon de mesure de la puissance, Américains et Soviétiques s'emploient à lutter contre la prolifération des armes nucléaires (Traité d'interdiction partielle des essais nucléaires signé le 5 août 1963 à Moscou et Traité de non-prolifération des armes nucléaires signé le 1er juillet 1968) pour préserver leur duopole. Ces négociations internationales s'inscrivent dans le cadre de l'arms control, terme plus approprié que celui de désarmement. l'arms control, un concept à définir : Tout d'abord, le contrôle des armements vise moins à mettre en œuvre le désarmement qu'à limiter le surarmement, dans un ordre mondial fondé sur la dissuasion. [...]
[...] L'âge d'or du nucléaire 1. Le nucléaire, ciment de la division bipolaire du monde le nucléaire, pivot de la structure des alliances : Le clivage nucléaire double le clivage idéologique pour bâtir la nouvelle architecture de l'Europe. La compétition nucléaire, entre 1945 et 1949, coïncide avec les coups de force soviétiques dans les Pays d'Europe centrale et orientale(PECO). L'affaiblissement ressenti par les démocraties européennes occidentales, face à la menace soviétique, va les pousser à solliciter une aide : le Traité de l'Atlantique Nord, au début des années 1950, prévoit le déploiement d'armes atomiques américaines en Europe de l'Ouest. [...]
[...] Le processus de délégitimation est en fait progressif : c'est la non- utilisation de l'arme atomique, son contournement par les ennemis des puissances nucléaires (Hô Chi Minh, Massoud ) qui ont entamé son utilité stratégique. Pouvait-il en être autrement pour une arme presque inutilisable en pratique ? [...]
[...] Du point de vue américain, la dissuasion conventionnelle a ceci d'avantageux qu'elle s'appuie sur des armes dont l'utilisation peut ne pas soulever d'émoi dans la communauté internationale. Un exemple : la puissance totale des bombes utilisées par les Américains pendant la Guerre du Golfe équivalait à cinq Hiroshima, mais les réactions internationales auraient été toutes différentes s'il s'était agi de cinq véritables bombes atomiques Les risques contemporains changent de nature Des risques pré-nucléaires à nuancer : La prolifération nucléaire est une vieille crainte qui se manifeste encore aujourd'hui. [...]
[...] En effet, l'Alliance atlantique avait conçu sa stratégie nucléaire à destination d'un adversaire bien identifié et capable, de surcroît, de menacer les intérêts de ses membres. Or, aujourd'hui, personne ne défie les intentions de l'OTAN en brandissant la menace du nucléaire, pas même la Corée du Nord, qui cherche à exercer, par l'intermédiaire du nucléaire, un chantage financier. En définitive, la fin du contexte de vulnérabilité réciproque entame la pertinence du rôle dissuasif de l'armement nucléaire. L'impossibilité de se défendre face à une attaque nucléaire remise en cause : D'un point de vue strictement technique, l'impossibilité de se défendre à l'ère nucléaire, dogme de la Guerre froide, est remise en cause par les projets américains de bouclier antimissiles. [...]
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