Article sur la création d'un tribunal spécial sur le Cambodge. L'article rappelle l'histoire du Cambodge et le génocide, les tentatives de poursuites des personnes accusées d'y avoir participé et la création du tribunal spécial. Dans une partie plus critique, l'article souligne les problèmes que risque de rencontrer ce tribunal, notamment son manque d'indépendance.
[...] Deuxièmement, la population cambodgienne fut mise de force au travail dans les champs. Des centaines de milliers de personnes, qui devaient travailler pendant de longues heures sans être suffisamment nourries, moururent ainsi de faim, de fatigue ou de maladie. Le régime des Khmers rouges destinait en effet la majorité de sa production agricole à l'exportation. Ceux qui ne voulaient plus, ou ne savaient plus, travailler étaient exécutés. Troisièmement, le régime Khmer rouge mis en œuvre une politique d'extermination des personnes qu'il considérait comme des «ennemis de la révolution». [...]
[...] Alors, la communauté internationale aura non seulement été incapable de mettre fin aux crimes du régime Khmer rouge mais également à les juger plus de 25 ans après qu'ils aient été commis. * * * Report of the Group of Experts for Cambodia established pursuant to General Assembly resolution 52/135, A/53/850-S/1999/231; S. Heder en B. Tittemore, Seven Candidates for Prosecution: Accountability for the Crimes of the Khmer Rouge, American University, Washington D.C En 1979, le Vietnam a toutefois condamné Pol Pot et Ieng Sary par contumace à l'issue d'un procès qui ne respectait pas les règles du procès équitable. Ieng Sary a été amnistié en 1996 par le Roi du Cambodge. [...]
[...] L'Organisation des Nations Unies est consciente de ce problème. Elle a d'ailleurs inclus, dans l'accord qu'elle a conclu avec le gouvernement cambodgien, une disposition lui permettant de mettre fin à son assistance, notamment financière, dans le cas où le gouvernement cambodgien modifierait la structure des Chambres extraordinaires ou les empêcherait de fonctionner conformément à l'accord. Il reste qu'en approuvant implicitement la loi cambodgienne du 10 août 2001, l'Assemblée Générale de l'Organisation de Nations Unies a apporté une certaine légitimité au Chambres extraordinaires. [...]
[...] Le problème principal que posent les Chambres extraordinaires réside dans le fait qu'elles sont majoritairement composées de juges cambodgiens. Conscient de la mauvaise réputation et de l'absence d'indépendance des magistrats cambodgiens, le Secrétaire Général de l'Organisation des Nations Unies avait marqué sa préférence pour un tribunal composé majoritairement de juges internationaux. Cela fut rejeté par le gouvernement cambodgien qui accepta toutefois un compromis selon lequel les décisions des différentes chambres nécessiteraient toujours le vote positif d'un juge international. Malgré ce compromis et dans l'état actuel du fonctionnement des Chambres extraordinaires, un désaccord entre les juges cambodgiens et internationaux conduira en réalité à un blocage des Chambres extraordinaires. [...]
[...] La Cour pénale internationale de La Haye n'est en effet pas compétente pour juger des crimes commis avant l'entrée en vigueur de son Statut (le 1er juillet 2002). Le budget a été estimé à 56,3 millions de dollars pour trois ans. [...]
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