... Chaque fois que des groupes humains, constitués en sociétés politiques indépendantes les unes des autres, ont établi entre eux des relations pacifiques ou brutales, ils ont éprouvé le besoin ou inconsciemment pressenti la nécessité d'appliquer des normes, certes minimales et peu nombreuses, propres à régler leurs rapports mutuels.
[...] Cet État n'est concevable que s'il est régi par un pouvoir suprême se manifestant par sa capacité à édicter des lois. Dans cette perspective, la souveraineté (indépendante de la forme du régime) apparaît comme la puissance absolue et perpétuelle de l'Etat. Elle est par définition inaliénable. Bodin n'était pas un promoteur de la tyrannie. Aussi, considérait-il que le souverain devait se plier à la loi de nature (reflet de la raison divine), aux lois communes à toutes les nations et aux lois fondamentales du royaume. [...]
[...] C'est ainsi que Moser (1701-1785) prétendait décrire dans son ouvrage (Des Principes du droit des gens actuel "le droit des gens qui existe dans la réalité auxquels les Etats souverains se conforment régulièrement" Le rejet de tout lien avec le jusnaturalisme s'imposera au XIXème siècle et façonnera dans une large mesure les principaux traits de caractère de ce droit international "positif": Les Etats sont souverains et égaux entre eux La société internationale est une société interétatique, sans qu'aucun pouvoir politique supérieur ne s'impose aux entités la composant. Cette société offre l'image d'un "paysage d'alvéoles juxtaposées et séparées" (P. Weil, "Le droit international en quête de son identité, cours général de droit international public", RCAdroit international p. [...]
[...] Cependant, les Etats peuvent également considérer que cette situation est périlleuse pour eux. Aussi vont-ils s'efforcer de définir en commun et volontairement des principes acceptables par tous. Le droit volontaire (ou "droit posé") permet ainsi de modifier le contenu du droit naturel. Seule la guerre juste est selon Vattel admissible. Il ne s'écarte pas à cet égard de ses prédécesseurs. Toutefois, il est difficile de définir a priori ce qu'est une guerre juste. Cette notion variera en fonction de chacun. [...]
[...] D'objet, l'État devenait inéluctablement sujet. Le Cardinal de Richelieu ( premier ministre de 1624 à 1642) a probablement été le promoteur le plus remarquable du développement de l'Etat souverain. Il est le père de la doctrine de la raison d'Etat en vertu de laquelle le bien-être de l'Etat justifiait tous les moyens mis en oeuvre pour l'accroître. L'intérêt national devait l'emporter sur toutes autres considérations morales. C'est ainsi que le Cardinal n'hésita par exemple à se ranger aux côtés des princes protestants dans leur lutte contre le Saint Empire. [...]
[...] C'est ainsi que R. Aron, par exemple, considérait que "chaque acteur exprime [aux Nations Unies] des idées ou des passions et tâche d'y servir ses intérêts. L'organisation internationale n'a pas modifié, elle a quelque peu compliqué le train de la diplomatie internationale. Originale en tant qu'institution, elle ne l'est ni en ses principes qui sont contradictoires, ni en son action, d'autant plus efficace qu'elle demeure éloignée du conflit majeur de notre temps" (Paix et guerre entre les nations, Calmann-Levy 8ème éd., p. [...]
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