Droit international, forages illégaux, navires de forages, eaux chypriotes, Turquie, La Tribune, Michel Cabirol, 2019, zone maritime, ZEE Zone Economique Exclusive, politique, République de Chypre, Chypre, reconnaissance juridique, accord de délimitation, hydrocarbures, exploitation exclusive, gisements gaziers, attitude unilatérale, crise
«Ils vont comprendre que la Turquie est assez forte politiquement, économiquement et militairement pour déchirer les cartes et les documents immoraux», a déclaré Recep Tayyip Erdogan en septembre 2020, faisant allusion à des zones maritimes que la Grèce et Chypre considèrent comme leurs zones économiques exclusives. Cette prise de parole témoigne des tensions grandissantes dans la Méditerranée orientale qui fait l'objet de déclarations hostiles depuis plusieurs années.
[...] Dans le cas où les lignes de base de deux États seraient distantes de moins de 400 milles marins, la limite qui séparera leurs ZEE respectives doit être fixée d'un commun accord par le biais d'une délimitation maritime. Cependant la situation actuelle mine les relations entre la Turquie et Chypre. Comme nous souligne le texte, « Ankara n'a pas de relations diplomatiques avec la République de Chypre ». Il s'agit ici d'un véritable frein aux négociations entre les deux États. [...]
[...] Ces sociétés ont commencé à effectuer des études sismiques et des forages en 2011. On compte parmi ces sociétés les « géants énergétiques français et italien, Total et Eni ». Comme nous l'avons évoqué précédemment, les principes énoncés dans l'article 56 de la convention de Montego Bay et dans la sentence arbitrale du 14 février 1985 dans l'affaire concernant la délimitation de la frontière maritime entre la Guinée et la Guinée-Bissau prévoient que l'État et l'État seul a le droit souverain d'explorer et d'exploiter les ressources naturelles de sa zone économique exclusive. [...]
[...] La situation de crise mobilise des puissances mondiales ayant le respect du droit international comme objectif commun. Un porte-parole du ministre des affaires étrangères français avait déclaré dans un communiqué que « l'arrivée d'un nouveau navire de forage turc dans la ZEE chypriote constitue une violation de la souveraineté de la République de Chypre et du droit international ». Pour la France, le soutien à Chypre se situe à la convergence d'intérêts politiques, mais également économiques. En effet, en prenant la défense de Chypre, la France défend également les « frontières » de l'Union européenne, la zone économique exclusive est partagée par les membres de l'UE. [...]
[...] Un exemple révélateur de l'isolement turc des négociations est la création officielle du forum du gaz en Méditerranée orientale. L'Égypte, Chypre, la Grèce, Israël, l'Italie, la Jordanie et la Palestine ont participé à cette organisation internationale qui crée une plateforme de coopération gazière en Méditerranée orientale, à l'exclusion de la Turquie. Cette situation a poussé la Turquie et les dirigeants chypriotes turcs à signer leur propre accord de délimitation de la frontière maritime en 2011. Cela a permis aux deux entités de fixer la frontière maritime, ce qui a donné lieu à leurs propres revendications de ZEE et à l'octroi de licences pour des blocs d'exploration d'hydrocarbures dans des eaux également revendiquées par la République de Chypre. [...]
[...] Forages illégaux dans les eaux chypriotes : la Turquie joue vraiment avec le feu, La Tribune (France) - Michel Cabirol (2019) - La légitimité des actions menées par la Turquie, défiant le droit international et l'opposition du monde occidental « Ils vont comprendre que la Turquie est assez forte politiquement, économiquement et militairement pour déchirer les cartes et les documents immoraux », a déclaré Recep Tayyip Erdogan en septembre 2020, faisant allusion à des zones maritimes que la Grèce et Chypre considèrent comme leurs zones économiques exclusives. [...]
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