De nationalités néerlandaise et marocaine, Frans Omar a passé sa jeunesse aux Pays-Bas, Etat dont son père est ressortissant. A la sortie de l'université, il a décidé d'officialiser la relation qu'il entretenait depuis plusieurs années avec Dries Abooh, citoyen belge, également domicilié aux Pays-Bas. Leur mariage a été célébré à la Mairie d'Utrecht le 26 août 2004. Au cours de leur voyage de noces, les deux époux sont tombés sous le charme de la capitale française et ont décidé de s'y installer de façon permanente.
Pour autant, les parents de Frans Omar ne voient pas d'un très bon œil la vie parisienne et familiale de leur fils unique. Notamment, sa mère le presse depuis de nombreuses années de s'installer au Maroc avec elle et d'y fonder un foyer. En juin 2005, Frans Omar décide de se rendre au Maroc afin d'apaiser sa mère.
Quelle n'est pas sa surprise lorsqu'il s'aperçoit qu'un mariage a été organisé entre Melle Rachida Lakhdar, de nationalité marocaine, et lui-même. L'incrédulité passée, envisageant le relatif confort de la situation vis-à-vis de sa famille, Frans Omar décide de ne pas protester. Au contraire, il réfléchit longuement à la manière de concilier l'amour de sa génitrice et de son époux et prend le soin de renoncer à sa nationalité néerlandaise avant la date prévue pour la cérémonie.
La cérémonie unissant Frans Omar et Rachida, désormais Ossendrijver-Lakhdar, intervient le 16 juin 2005 et l'heureux époux profite d'une obligation professionnelle impérieuse pour rallier Paris. Rachida n'est pas inquiète, car Franz-Omar lui a clairement exprimé son vœu de passer le reste de sa vie au Maroc. Les mois passent, mais la jeune mariée ne met pas en doute la bonne foi de son époux.
Peu au fait de la double vie de son époux, et espérant partager son foyer, Rachida s'installe en France en septembre 2005. Lorsque la situation lui apparaît plus clairement, désespérée, sentimentalement comme matériellement, elle décide d'intenter en France une action en contribution aux charges du mariage à l'encontre de Frans Omar. Elle souhaite également faire reconnaître l'obligation de cohabitation qui découle de son statut d'épouse.
Ce dernier a la volonté de contester, par une demande reconventionnelle, la validité de son mariage avec Rachida. Quelles sont les chances de Rachida d'obtenir gain de cause ?
[...] Concernant l'action en contribution aux charges du mariage à l'encontre de Frans Omar. Cette action entre dans le domaine des effets du mariage. En effet, la contribution aux charges du mariage est un effet de la célébration du mariage. L'alinéa 3 de l'article 3 du Code civil dispose que les lois concernant l'état et la capacité des personnes régissent les Français, même résidant en pays étrangers Cet article concerne les effets comme la formation du mariage et cela veut dire que nous sommes en matière de statut personnel. [...]
[...] Concernant l'action pour la dissolution du régime matrimonial. Cette action entre dans la catégorie de rattachement française des régimes matrimoniaux. En effet, en l'espèce, l'action porte clairement sur la dissolution du régime matrimonial entre Omar et Rachida. Le critère de rattachement en matière de régimes matrimoniaux est, depuis la Convention de La Haye de 1978 sur la loi applicable aux régimes matrimoniaux, convention ratifiée par la France et entrée en vigueur en 1991, celui du choix de la loi applicable s'il y a un contrat de mariage, ou de la loi du lieu de la première résidence habituelle après le mariage s'il n'y a pas de contrat de mariage. [...]
[...] Ces règles sont applicables quel que soit le régime matrimonial choisi par les époux. Elles ne peuvent en aucun cas être écartées par un contrat de mariage. Parmi ces règles, la contribution aux charges du mariage constitue une obligation légale par laquelle les deux époux doivent participer aux dépenses du ménage, telles que l'entretien de celui-ci, l'éducation des enfants et l'ensemble des dépenses nécessaires aux besoins de la vie familiale, et ce quelles que soient leurs situations financières respectives. La règle est que chacun y participe selon ses facultés, soit en argent, soit en nature, c'est à dire par une participation personnelle. [...]
[...] Le siège ce ne peut pas être la loi d'autonomie pour le mariage homosexuel. Si on considère que le mariage homosexuel entre dans la catégorie PACS, on sait que la validité du PACS est soumise à la loi du lieu de célébration puisque chaque PACS est différent. Le siège du rapport de droit est le lieu de célébration. Cela signifie que si on soumet le mariage homosexuel belge et néerlandais à la catégorie PACS, ce mariage est valable dès lors que la loi du lieu de célébration autorise le PACS. [...]
[...] Donc pour déterminer la validité de ce mariage, la catégorie de rattachement est le mariage tandis que le critère de rattachement est la loi personnelle des époux. Comme les conditions sont relatives à la personne de chaque époux, il est possible d'appliquer à chacun sa loi nationale pour déterminer les conditions qui le concernent. C'est le principe de l'application distributive des lois nationales, principe consacré par la jurisprudence, notamment dans l'arrêt de la Cour d'appel de Paris du 9 juin 1995. [...]
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