Privilège de prêteur de deniers, recouvrement d'une créance, dette, action résolutoire, article 1654 du Code civil, créances garanties, hypothèque, article 215 du Code civil, procuration, seing privé, privilèges immobiliers
Le privilège de prêteur de deniers est un privilège immobilier, un privilège spécial. À ce titre, il permet à un créancier de garantir le recouvrement d'une créance déterminée. Il porte ainsi sur la valeur d'un immeuble déterminé, sachant que le bien grevé par le privilège est entièrement destiné au recouvrement complet de la dette. Ce privilège est conféré par la loi à certains créanciers déterminés en fonction de la nature de leur créance. La particularité de ces privilèges immobiliers est qu'ils prennent effet au jour de la naissance de la créance garantie, indépendamment de la date d'inscription. Cela permet donc au titulaire du privilège de primer tous les créanciers hypothécaires (car l'hypothèque prend effet à compter de son inscription). De plus, les créanciers titulaires d'un privilège bénéficient aussi d'un droit de préférence et d'un droit de suite, c'est-à-dire qu'ils pourront suivre le bien en quelques mains qu'il passe.
[...] À partir de la conclusion de l'acte de vente, il y a la naissance du privilège du prêteur de deniers (sous réserve de la publicité). Autrement, il peut y avoir une concomitance de la vente et du prêt. En principe c'est signé le même jour, dans l'acte de vente le notaire constate le prêt et interviennent à l'acte le vendeur, l'acquéreur et le prêteur. Enfin, le prêt peut être conclu postérieurement à la vente. En pratique, c'est possible, mais c'est rare. [...]
[...] Le prêteur de deniers qui récupère l'action résolutoire par le biais de la subrogation, s'il n'est pas payé par son emprunteur, décide de faire jouer cette action. Cela lui permet de récupérer le bien sans avoir recours à une vente forcée, et ensuite le vendre à l'amiable. [...]
[...] Quelle est l'action entre les mains du vendeur que le prêteur de deniers n'a pas ? Le vendeur bénéficie d'une action résolutoire que n'a pas le prêteur de deniers. C'est un avantage pour le vendeur, car s'il n'est pas payé il va exercer cette action en demandant la résolution de la vente (article 1654 du Code civil). Le prêteur de deniers va demander à être subrogé dans les droits du vendeur pour obtenir cette action résolutoire (comme le vendeur a été payé sur le prix). [...]
[...] Il emprunte des fonds pour cette acquisition. Est-ce que le conjoint de l'emprunteur doit intervenir à l'acte de vente et d'emprunt ? Selon l'article 215 du Code civil se pose la question d'un acte de cogestion et donc du consentement du conjoint. Mais la réponse est négative, car il s'agit d'un privilège et non d'une hypothèque conventionnelle donc l'emprunteur n'a pas à donner son consentement comme le privilège existe donc le conjoint de l'emprunteur non plus. De plus lors de la conclusion du privilège le logement n'est pas le logement familial. [...]
[...] Dans l'acte d'emprunt il doit être déclaré que la somme est destinée à l'acquisition d'un immeuble et dans la quittance du vendeur il doit être précisé que le paiement du prix a été fait avec les deniers empruntés. L'intérêt de ces conditions c'est pour protéger les tiers et pour éviter qu'un débiteur ne favorise l'un de ses créanciers au détriment des autres en prétendant faussement que la créance provient d'un prêt ayant permis l'acquisition de l'immeuble. Cette publicité permet de certifier l'origine des fonds à l'égard des tiers. Qui pourrait se prévaloir de la violation de ces règles de forme ? Seuls les tiers peuvent se prévaloir du non-respect de ces formalités. [...]
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