États-Unis, privatisations, France, recherche scientifique, Silicon Valley, Mary Tanner, Lehman Brothers, ESR Enseignement Supérieur et la Recherche, monde scientifique, secteur scientifique, conquête spatiale
Privatiser, c'est, pour les Gouvernements, rechercher « de produits de cession permettant de réduire l'endettement public, ou du moins d'en freiner la progression ». En juin 2007, la Cour de comptes avait préconisé, dans son rapport sur la situation et sur les perspectives des finances publiques, que « le niveau de la dette justifie pleinement que les pouvoirs publics cherchent à le réduire ». Il s'agit donc d'une intervention de l'État dans l'économie à travers un transfert de propriété du public au privé afin de combler les défaillances ou les lacunes du marché. Différents sont les arguments théoriques en faveur de cette méthode de privatisation, reposant essentiellement sur la comparaison des coûts liés aux défaillances de marché et des coûts occasionnés par les défaillances de la gestion publique.
[...] En 1996, Lehman Brothers avait organisé une conférence pour discuter des possibilités d'investissement dans le secteur de l'enseignement public. Mary Tanner, directeur général de Lehman Brothers à l'époque, avait déclaré que « l'éducation aujourd'hui, comme la santé il y a vingt ans, est un vaste secteur, très localisé, mûr pour le changement». C'est pour cette raison que beaucoup de projets scientifiques sont finis dans les mains de gros investisseurs privés, notamment dans la lutte contre le sida (Bill Gates), dans la recherche d'ossements de dinosaures (Nathan P. [...]
[...] Par la suite, un autre milliardaire dans le secteur des technologies, Fred Kavli, avait lancé des « instituts du cerveau » dans les universités de Yale, Columbia et de Californie. Et ce sont les scientifiques employés par ces instituts qui ont été derrière l'écriture du plan de 3 milliards annoncé par le président Obama en 2013, appelé « The Brain Initiative ». D'autres exemples sont fournis par la privatisation du système scolaire, notamment à New-Orléans, où la privatisation de l'éducation à travers les charter schools a permis d'accroitre la concurrence entre les différents établissements. [...]
[...] Il ne s'agit, bien évidemment pas, d'une véritable mesure de privatisation, mais une première étape en ce sens. Nombre de voix se sont levées en ce sens en arguant par exemple qu' « aujourd'hui, nous en sommes à l'étape de la sélection, qui va attiser la compétition entre facs et la mise en place d'un système universitaire à plusieurs vitesses. L'étape d'après, dans cette logique, c'est l'augmentation des frais d'inscription. Pour financer l'université, ce sera aux étudiants de payer et de souscrire des prêts à cette fin. [...]
[...] Mais, les inconvénients de la privatisation scientifique, malgré les différences de conceptions entre États-Unis et France sont remarquables, comme analysé auparavant, semblent être généralisables et, surtout, beaucoup plus évidents et communs à toute forme de savoir, partout dans le monde, les sciences étant universelles et le savoir sans frontières. En effet, « lorsqu'il est question de privatisation, la notion d'intérêt général prime. Il n'a pas été prouvé que la gestion privée d'une entreprise est plus efficace que la gestion publique ». Les inconvénients sont nombreux et ont été éprouvés dans les deux systèmes, le français ou européen et l'américain plus libéral. Aux États-Unis, par exemple, « la disparité de financement a un impact direct sur la qualité de l'enseignement offert dans chaque district scolaire. [...]
[...] La question se pose par exemple pour les publications scientifiques, qui constituent l'un des premiers exemples de privatisation dans le secteur scientifique. Par conséquent, « monétiser l'accès aux résultats de recherche nouveaux et existants est profondément en contradiction avec l'éthique de la science ». À titre d'exemple, « au départ, les revues scientifiques étaient gérées par des sociétés savantes puis des acteurs privés sont arrivés. En 1973, les cinq éditeurs principaux (SAGE, Elsevier, Springer Nature, Wiley-Blackwell, and Taylor & Francis) représentaient 20 % des publications scientifiques. [...]
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