Nous allons tenter ici de décrire la manière dont la société civile internationale et donc les réseaux d'activistes internationaux influencent les négociations bilatérales ou multilatérales internationales et prendre la mesure d'un phénomène nouveau qui fait l'objet de nombreux commentaires. Le problème est de savoir si ces réseaux d'activistes internationaux ont réellement un poids, s'ils sont réellement organisés et cohérents pour constituer un acteur pertinent des négociations internationales qui touchent des domaines variés. Il s'agit donc de s'interroger sur ce phénomène d'agrégation de la société civile internationale qui se constitue en « réseaux d'activistes internationaux ». Pour prendre l'ampleur de ce phénomène il sera utile de se pencher sur ses effets au niveau international (I). Enfin, après avoir décrit et analysé le phénomène, il s'agira de réellement étudier la question de l'attitude de la Commission européenne à l‘égard de ses réseaux d'activistes internationaux et de déterminer dans quelles mesures ceux-ci sont intégrés dans les négociations pour l'attribution de l'aide européenne (II).
Nous prenons le parti de nous intéresser aussi à la place de ses réseaux d'activistes internationaux dans le monde et ensuite seulement de considérer le sujet dans sa substance. C'est un choix délibéré car comme il a été dit plus haut, le phénomène de ce que l'on appelle communément la « société civile internationale » qui se constitue en « réseaux d'activistes internationaux » est nouveau, en phase d'évolution et globalement encore incompris. Or il serait insuffisant de traiter des négociations entre la Commission européenne et ces réseaux d'activistes internationaux sans a priori aborder le phénomène dans un cadre global et sans l'aide d'une approche comparative entre ce qui se passe au niveau strictement européen et ce qui se passe au niveau multilatéral. Car « nul ne pense pour soi ; cela ne peut aller (…) L'universel est le lieu des pensées. »12. Cependant, bien entendu, notre sujet principal d'étude portera sur les négociations entre la Commission européenne et les réseaux d'activistes internationaux pour l'attribution de l'aide européenne, vu à la lumière d'un phénomène plus global pré analysé
[...] La prise en compte des nouvelles réalités des négociations internationales par l'Union européenne. Il existe à Bruxelles quatre principaux réseaux européens d'ONG pour le développement qui collaborent entre eux et avec les institutions européennes très étroitement. Ces réseaux sont le Comité de liaison des ONGD qui coordonnaient en 2002 plus de 900 ONG nationales des 15 pays de l'Union ; la Coopération Internationale pour le Développement et la Solidarité (la CIDSE) et son antenne Euro-CIDSE qui coordonne 17 organisations de solidarité catholiques de pays d'Europe occidentale, des Etats-Unis et du Canada ; l'APRODEV qui rassemble des agences de solidarité protestantes ; et l'EUROSTEP qui réunit des ONG sans référence confessionnelle ou philosophique officielle. [...]
[...] À cet effet, conformément aux conditions fixées dans le présent accord, les acteurs non étatiques, selon le cas: - sont informés et impliqués dans la consultation sur les politiques et stratégies de coopération, et sur les priorités de la coopération, en particulier dans les domaines qui les concernent ou qui les affectent directement, ainsi que sur le dialogue politique; - reçoivent des ressources financières, suivant les conditions fixées dans le présent accord, en vue d'appuyer les processus de développement local; - sont impliqués dans la mise en œuvre des projets et programmes de coopération dans les domaines qui les concernent ou ceux dans lesquels ils possèdent un avantage comparatif; - reçoivent un appui pour le renforcement de leurs capacités dans des domaines critiques en vue d'accroître leurs compétences, en particulier en ce qui concerne l'organisation, la représentation et la mise en place de mécanismes de consultation, y compris d'échanges et de dialogue, et dans le but de promouvoir des alliances stratégiques. Bibliographie Ouvrages : BRETHERTON Charlotte et VOGLER John, The European Union as a Global Actor, London and New York, Routledge 316p. GHERARI Habib et SZUREK Sandra, L'émergence de la société civile internationale Vers la privatisation du droit international Paris, CEDIN 350p. GRILLI Enzo R., The EC and the developing countries, Cambridge, University Press 387p. LAVIGNE Jean-Claude et LESTIENNE Bernard, Construire une éthique de la coopération, Un projet pour l'Union européenne, Lyon, Chronique sociale, mars 2000, 187p. [...]
[...] Pour la première fois, si le succès du nombre était confirmé, l'organisation du FSM a été critiquée et la question du sens à donner au mouvement altermondialiste s'est posée. Mais les forums continuent de se réunir : le FSE de 2004 à Londres, la cinquième édition du FSM de nouveau à Porto Alegre en 2005. L'année 2006 aura été innovante car le FSM a été polycentrique : en janvier il s'est tenu à Caracas au Vénézuéla, à Bamako au Mali et à Bouznika au Maroc, en mars à Karachi au Pakistan et en mai à Athènes. [...]
[...] La liste est longue de ces rassemblements et de ces manifestations et nous ne pourrions en dresser une liste exhaustive. Cependant, au-delà de toutes ces manifestations qui ont malheureusement parfois été violentes15, l'ébauche d'une sorte d'institutionnalisation de ces revendications a vu le jour et il semble important d'en rappeler les traits principaux. Le premier forum social mondial dans l'élan de ces contestations, s'est tenu à Porto Alegre du 25 au 30 janvier 2001. Ce forum se voulait le jumeau altermondialiste du Forum de Davos en Suisse, qui comme tous les ans depuis trente ans réunissait les dirigeants politiques et économiques du monde symbolisant aux yeux des altermondialistes la célébration du triomphe de l'économie de marché. [...]
[...] Elle expliquait que la référence aux droits de l'homme dans les relations contractuelles avec les pays tiers était fondée sur trois objectifs. Premièrement cela permet de promouvoir les principes de la démocratie, de l'Etat de droit et le respect des droits de l'homme à un niveau mondial. Ensuite, la promotion de ces principes étant un des objectifs généraux de la politique de l'Union européenne dans le domaine de la coopération au développement inscrite dans le Traité de Maastricht, la conditionnalité politique est un moyen de respecter les obligations conférées à la Communauté européenne par les traités. [...]
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