Historiquement, la citoyenneté a vu le jour dans le cadre de l'Etat-Nation, a accompagné sa naissance et ne s'est jamais révélée dans un autre cadre. Cependant, le traité de Maastricht instaure la citoyenneté de l'Union européenne. En quoi se différencient ces deux citoyennetés, et quelles sont leurs rapports dans la réalité ? (...)
[...] Et ce, surtout lorsque la citoyenneté européenne cherche à s'établir effectivement. On retrouve là toute la tension qui fait la construction de l'Europe : une conscience accrue de la citoyenneté européenne par les ressortissants des Etats membres implique d'autant une réduction de la perception de la citoyenneté nationale. Se sentir pleinement citoyen européen serait faire passer les intérêts communs, communautaires avant les intérêts nationaux. On y retrouve à nouveau tout le conflit entre les partisans de la volonté de préservation de la souveraineté nationale et ceux d'un modèle fédéral; et le compromis qui en émerge mène à cette citoyenneté partielle et inachevée, en conflit latent avec la citoyenneté nationale. [...]
[...] Enfin, effectivement, sa conscience est relativement limitée. Il n'y a pas de réelle conscience d'appartenance à une même communauté politique malgré le travail effectué sur les symboles (hymne, drapeau, fête, monnaie), du fait sans doute de lacunes dans l'éducation à l'Europe, du manque de pratique et d'importance dans l'opinion publique des élections permises par cette citoyenneté, et aussi pour beaucoup de l'absence d'intérêts communs (tel que la défense de la Nation, le patriotisme, présent dans la citoyenneté nationale). Une coexistence compliquée 1 L'ambition de la citoyenneté européenne Le traité de Maastricht de 1992 établit une filiation de la citoyenneté européenne à la citoyenneté nationale : Est citoyen de l'Union toute personne ayant la nationalité d'un État membre Ce sont donc les Etats qui donnent la citoyenneté européenne en accordant la citoyenneté nationale. [...]
[...] Cependant, le traité de Maastricht instaure la citoyenneté de l'Union Européenne. En quoi se différencient ces deux citoyennetés, et quelles sont leurs rapports dans la réalité ? Deux citoyennetés différentes 1 La citoyenneté nationale : entière La citoyenneté nationale est la définition première de la citoyenneté. Elle se caractérise juridiquement par : l'appartenance à un Etat (une communauté politique, une autorité à laquelle le citoyen est soumis et dont il bénéficie d'une protection) la possession de droits (principalement des droits et liberté fondamentales, et des droits politiques, en lien avec la délégation de souveraineté politique) et le possession de devoirs (habituellement le respect des lois, la participation aux dépenses collectives par l'imposition, et la participation à la défense). [...]
[...] La réalité d'un nécessaire conflit à son désavantage Tout d'abord, dans les faits, la citoyenneté européenne effective n'existe pas. Les citoyens européens ne sont majoritairement pas conscients de cette citoyenneté, ni dans sa dimension d'appartenance à une même communauté politique, ni dans l'exercice des droits et devoirs. En revanche, la citoyenneté nationale bénéficie de cette conscience, qui est comprise dans sa définition même. L'asymétrie théorique entre les deux citoyennetés se retrouve dans les faits au désavantage de la citoyenneté européenne. Ensuite, il est difficile de donner du crédit à la simple complémentarité dans les faits. [...]
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