« Dans le monde très imparfait du commerce international, les groupements régionaux de libre-échange peuvent perturber l'équilibre des forces qui a permis la création d'un système d'échanges mondiaux relativement libéral ». C'est dans son ouvrage "La mondialisation n'est pas coupable" que Paul Krugman s'oppose ouvertement à toute union à l'échelle régionale. Pour lui ces ententes seraient des entraves au libre-échange et ne permettraient pas l'allocation optimale des ressources qui devrait se réaliser lorsque l'offre et la demande se régulent naturellement. Le 25 mars 1957 était signé le traité qui donnera l'impulsion à une union économique entre les pays d'Europe. Le traité de Rome instituait la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) entre six pays d'Europe (France, République Fédérale d´Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg, Italie). L'article 199 (aujourd'hui l'article 268), dans le titre concernant les dispositions financières, précisait que «le budget doit être équilibré en recettes et en dépenses ». Le principe de l'équilibre formulé ainsi découle directement du droit allemand. Il signifie qu'il n'est pas possible pour l'Union européenne de dépenser plus qu'elle ne dispose de ressources. Ce principe est en effet formulé dans l'article 202 de la Loi fondamentale allemande. Plus tard, le 7 février 1992, sera signé le traité de Maastricht qui consacre le principe d'une monnaie unique au terme d'une période de transition au cours de laquelle les pays doivent s'efforcer de respecter certains critères de convergence.
[...] Par ailleurs, le libéralisme n'est pas non plus agrémenté d'une politique sociale qui faisait la tradition des grands pays d'Europe. En effet, le principe de l'équilibre ne permet pas à l'Union européenne de faire des dépenses exhaustives. Il faut donc se cantonner principalement aux dépenses de fonctionnement. Ainsi, les critères de convergence, tout comme le principe de l'équilibre empêchent à la fois les Etats et l'Union européenne d'intervenir dans l'économie : on se rapproche d'un libéralisme pur tel que pouvait le concevoir Milton Friedman. [...]
[...] Le calcul a été effectué à partir des taux d'intérêt ainsi que des taux d'inflation donnés dans les critères de convergence et selon des hypothèses de croissance raisonnable du PIB. Mais si les Etats membres ne doivent pas être trop dépensiers, il en est de même pour l'Union européenne. En effet, le budget doit être voté en équilibre, ce qui signifie que la Commission européenne ne peut pas dépenser plus qu'elle ne dispose de ressources. Ce dernier doit donc lui aussi adopter une certaine rigueur budgétaire. [...]
[...] Toutefois, force est de constater que les principes imposés ne sont pas très respectés. Des principes non respectés Le budget communautaire qui se devait en équilibre l'est rarement dans la pratique Par ailleurs, les critères de convergence imposés lors de la création de l'UEM sont aujourd'hui largement désuets Un budget communautaire en déséquilibre Le principe de l'équilibre implique que le budget comporte le même montant en recette et en dépenses. Le montant des dépenses de la communauté est donc limité par le plafond des ressources propres. [...]
[...] Depuis 1980, on a constaté une dizaine de cas de déséquilibres budgétaires. Mais si la France et l'Allemagne paient les dettes, c'est parce qu'il s'agit des leurs. En effet, près de la moitié des dépenses de l'Union européenne sont constituées par la politique agricole commune. Ce qui nous amène à constater que l'Union européenne n'a pas de politique budgétaire commune. D'une part, le budget est trop restreint, d'autre part aucun consensus n'émane de la commission européenne. Comme le fait pertinemment remarquer Michel Aglietta, en Europe Chacun défend son pré carré En revanche, la politique monétaire est menée par la BCE qui s'assure de la stabilité des prix au travers de la maîtrise de l'inflation et de taux d'intérêt suffisamment bas. [...]
[...] De là, il en découle un déficit commercial important. C'est actuellement le cas pour les Etats- Unis. C'est la raison pour laquelle parfois les Etats peuvent dévaluer leur monnaie. Les exportations augmentent et cela relance la croissance (on appelle cela du dumping monétaire ou de la désinflation compétitive mais cela est considéré comme anticoncurrentiel). En revanche, lorsqu'un Etat a une monnaie forte cela lui permet d'attirer les capitaux. Ainsi, celui-ci peut investir et donc assurer sa croissance. C'est la politique que mène actuellement la Banque centrale européenne (BCE). [...]
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