La naissance d'une monnaie unique au sein de la Communauté européenne constitue pour les Etats membres une renonciation à un des attributs essentiels de la souveraineté nationale. Il faut relativiser ce point car les Etats avaient déjà perdu leur autonomie en matière monétaire et de change en s'en remettant à la politique de la Banque centrale allemande.
Par la suite, ils ont récupéré une partie de ce pouvoir par le biais des institutions comme le Conseil de l'UE ou la Banque centrale européenne BCE (...)
[...] Le refus des États de mettre en place une politique économique centralisée au niveau communautaire s'explique par plusieurs facteurs. Les acteurs de l'UEM sont principalement de tradition libérale. Il n'était donc pas nécessaire de créer une instance politique, les règles du marché suffisaient. Ils ne voulaient pas non plus laisser leurs compétences à la Communauté. La difficulté d'établir le budget de l'UE montre la réticence des États à créer un pôle commun de décision en matière économique. Cela crée 2 tensions : comment gérer de façon cohérente la politique économique en tenant compte de l'asymétrie? [...]
[...] Cet organe rencontre un problème d'efficacité. De plus le dialogue avec la BCE est difficile. Il y a aussi un problème de légitimité car il est hors du cadre institutionnel et crée une sorte de discrimination entre les pays de la zone euro et les autres. Aujourd'hui on peut donc se demander s'il faut créer un véritable gouvernement économique dans l'UE. Ce serait un centre de décision en matière économique capable de contrebalancer le pouvoir monétaire de la BCE. Cette conception suscite des réticences, considérant qu'une interaction entre le pôle monétaire et le pôle économique serait source de confusion et donc d'inefficacité. [...]
[...] Il s'agit toujours de créer une zone de stabilité monétaire à taux presque fixes. L'instrument de régulation mis en place est l'European Currency Unit, l'ECU. Ce n'est pas une monnaie unique, mais une monnaie de référence, la moyenne des monnaies européennes, et elle n'a pas d'existence physique. Elle permet aux banques centrales des membres d'intervenir plus facilement en cas de fluctuations trop importantes des monnaies nationales. Ce système met en place une Europe à plusieurs vitesses : les membres sont libres de participer ou pas au SME. [...]
[...] La coopération entre autorités communautaires et nationales est renforcée au bénéfice de la gouvernance économique. Il n'y a pas vraiment de mise en place d'un réel gouvernement économique. Vers un gouvernement économique de l'UE? Le Comité Économique et Financier a pour objectif de suivre la situation économique des États membres. C'est un organe purement consultatif. Son travail porte sur la coordination des politiques économiques des États membres, sur la surveillance multilatérale, et sur le contrôle des déficits excessifs. Son rôle est trop faible pour palier le déséquilibre entre l'intégration monétaire et la coordination des politiques économiques. [...]
[...] Il préconise aussi la mise en place d'un système communautaire de banques centrales selon le modèle allemand ou américain. Un plan de réalisation de l'union économique et monétaire sur 10 ans est adopté en 1971. Les procédures de coordination des politiques économiques sont renforcées. Mais de fortes turbulences monétaires sur le plan international vont compromettre l'exécution de ce plan; pourtant la nécessité d'une intégration monétaire demeure. Le système du serpent monétaire : Ce système européen, créé en 1972, fait suite au système du tunnel créé au plan international en 1970. [...]
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