Un coup dur pour l'Europe. Le 12 juin 2008, en Irlande, le « non » au traité de Lisbonne l'emporte avec 53,4 % des votants. L'Irlande était le seul pays membre de l'Union européenne à devoir, au nom de sa Constitution, organiser un référendum sur cette question.
Un référendum est une procédure qui permet à tous les citoyens d'un pays de manifester par un vote l'approbation ou le rejet d'une mesure proposée par les pouvoirs publics (Larousse) (...)
[...] Le recours à cette modalité particulière est légitimé par la quasi-impossibilité d'obtenir un accord sur toutes les questions sensibles, en raison du droit de veto que confère à chaque État membre le vote à l'unanimité. L'avantage de la cooperation renforcée reside dans l'effet d'entraînement qu'elle est censée produire. La différenciation apparaît ainsi comme une sorte d'expérimentation. De plus, il y a là une source de motivation supplémentaire pour les États qui l'initient, dans la mesure où ils doivent absolument réussir pour convaincre ceux qui n'y ont pas participé d'emblée de les rejoindre. Introduite par le traité d'Amsterdam en 1997, la coopération renforcée n'a encore jamais été utilisée. [...]
[...] Quelles solutions ? Après les premières réactions au non irlandais et les coups de gueule (contre les Irlandais, contre les nonistes les dirigeants de l'UE se sont réunis à Bruxelles pour proposer des solutions et sortir de la nouvelle crise institutionnelle qui touche l'Union Européenne. On détaillera les deux scénarios principaux, à savoir un nouveau vote irlandais et le développement d'une avant-garde européenne Faire revoter l'Irlande Déjà avant le vote irlandais, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel avaient déclaré que quelle que soit l'issue du vote, le processus de ratification devait se poursuivre. [...]
[...] Le slogan des partisans du Non If you don't know, don't vote or vote no a encouragé les Irlandais en ce sens. A ce propos, la majorité des votants (68 y compris des votants du oui a reconnu que la campagne du non avait été plus convaincante, grâce à ce slogan simple, fort et facile à mémoriser. Même simplifié il semble qu'un document juridique de 300 pages, présentant les modifications des traités antérieurs, ne soit pas spécialement lisible ni compréhensible pour le citoyen lambda. [...]
[...] Pourquoi la crise ? Le non irlandais marque un nouveau coup d'arrêt à la réforme institutionnelle de l'UE, commencée il y a plus de 10 ans. En 2005 déjà, après le rejet par la France et les Pays-Bas du Traité Constitutionnel Européen, le processus de ratification s'était interrompu et l'Europe avait connu une grande période de crise. L'échec avait été attribué au caractère constitutionnel du texte, c'est- à-dire trop ambitieux, trop englobant. Selon l'expression de Nicolas Sarkozy, il fallait donc revenir à un traité simplifié qui ne modifierait que la structure institutionnelle des traités existants, sans avoir l'ambition de les remplacer et de refonder complètement l'Union. [...]
[...] Pour justifier son non l'Irlande a également évoqué la protection de sa neutralité (10 en matière de sécurité et de défense. En effet, le pays n'est pas engagé dans l'OTAN et de nombreux Irlandais craignent la mise en place d'une défense européenne à laquelle ils seraient forcés de participer. Ainsi, par exemple, à la sortie des urnes, une électrice déclarait à un enquêteur qu'elle avait voté non pour éviter à son fils âgé de 3 mois d'être enrôlé un jour dans l'armée européenne et lui permettre ainsi d'échapper à la conscription . [...]
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