Le Kosovo a unilatéralement déclaré son indépendance de la Serbie, le 17 février 2008, mais pour bien comprendre, pourquoi et dans quelles conditions ceci est arrivé, il faut remonter à la fin des années 1990.
S'il existait, quasiment depuis toujours, un conflit entre les deux principales communautés du Kosovo (Serbes et Albanais), celui-ci était lié à leur conviction mutuelle d'être les seuls occupants légitimes de cette région. Mais, ce conflit pris une autre ampleur, en 1999, puisque c'est une véritable guerre qui opposa les deux communautés.
Bien que les pertes humaines de ce conflit n'aient pas été clairement définies, plusieurs organismes estiment à 10 000 le nombre de kosovars tués par les forces serbes. Les bombardements aériens auraient causé la mort de 500 à 1 500 civils et de plus de 650 militaires yougoslaves. De plus, l'ONG Human Rights Watch a estimé que les forces serbes avaient expulsé 862 979 Albanais du Kosovo vers la Macédoine et l'Albanie, et que plusieurs centaines de milliers de plus avaient été déplacés à l'intérieur de leur propre pays. Au total, plus de 80 % de toute la population du Kosovo (ou 90 % des Albanais du Kosovo) auraient été chassée de leurs foyers.
Les combats, qui durèrent plus de 70 jours, semblaient mener à une impasse, jusqu'à la conclusion d'un accord entre la République Fédérative de Yougoslavie et les envoyés spéciaux de l'Union européenne, le président finlandais Martti Ahtisaari, et de la Russie, l'ancien premier ministre Viktor Tchernomyrdine, le 3 juin 1999. Ils étaient venus présenter à Milosevic, les exigences du G8, pour mettre un terme au conflit du Kosovo.
Le 10 juin, fut un jour charnière dans ce conflit et dans l'histoire du Kosovo. En effet Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, ce jour là, la « résolution 1244 » qui a placé le territoire kosovar sous l'administration de l'ONU. De plus, le même jour, furent signés, les accords de paix de Kumanovo, qui acceptèrent la présence d'une force de l'OTAN, la KFOR, sur le territoire kosovar. Cette dernière était chargée d'assurer la paix et l'ordre dans cette région anciennement placée sous l'autorité de la Serbie. Le Kosovo est encore à ce jour, placé sous l'administration de l'ONU. C'est donc à partir de ce jour que les frappes s'arrêtèrent et que les forces serbes commencèrent à se retirer du Kosovo.
Les négociations sur le statut du Kosovo, entre les autorités serbes et kosovares sont longtemps restées dans une impasse, puisqu'il y avait des divergences d'opinion importantes entre elles, à ce sujet. En effet, les serbes n'évoquaient qu'une large autonomie du Kosovo au sein de la Serbie, alors que les kosovars voulaient l'indépendance.
C'est dans ce contexte que le 17 février 2008, le parlement du Kosovo a unilatéralement proclamé l'indépendance du territoire. Après la Slovénie, la Croatie, la Macédoine, la Bosnie-Herzégovine et le Monténégro, l'indépendance du Kosovo constitue la dernière étape du démantèlement de la Yougoslavie, commencé au début des années 1990.
Quelles seront donc les conséquences de cette déclaration d'indépendance, des points de vue, européen et kosovar ?
Il conviendra donc de s'interroger sur les conséquences de cette déclaration d'indépendance, unilatérale, du Kosovo, pour l'Union européenne (I) et sur ce que cela suppose, pour à l'avenir de ce nouvel Etat (II).
[...] Toutefois, les pays membres ont réfléchi à des solutions pour parvenir à établir une réelle politique extérieure de l'Union. Il s'agit d'un enjeu important puisqu'il en va de la crédibilité de l'Union européenne au sein de la Communauté internationale. En effet, l'Union européenne ne sera reconnue en tant que réelle force politique d'opposition, que quand elle parviendra à s'exprimer d'une seule et même voix, quand l'ensemble des Etats membres parviendra à avoir une position commune. Avec le Traité établissant une constitution pour l'Europe, de 2004, un premier pas avait été fait. [...]
[...] Le 10 juin fut un jour charnière dans ce conflit et dans l'histoire du Kosovo. En effet, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté, ce jour-là, la résolution 1244 qui a placé le territoire kosovar sous l'administration de l'ONU. De plus, le même jour, furent signés, les accords de paix de Kumanovo, qui acceptèrent la présence d'une force de l'OTAN, la KFOR, sur le territoire kosovar. Cette dernière était chargée d'assurer la paix et l'ordre dans cette région anciennement placée sous l'autorité de la Serbie. [...]
[...] L'enjeu sera donc de voir, comment les acteurs européens vont où non parvenir à prendre le relais des Nations Unies et si tel est le cas, il faudra chercher le bon fonctionnement entre la présence militaire, les acteurs européens, la mise en place d'institutions kosovares . La Serbie quant à elle s'oppose catégoriquement à reconnaître l'indépendance du territoire kosovar qu'elle considère comme illégale La Serbie rentre donc dans une phase de résistance légale et diplomatique. Elle ne veut pas renoncer à une partie de ce qu'elle considère être son territoire et reste donc impliquée au Kosovo. Elle continue en effet d'assurer sa présence sur place, notamment par le biais d'aide financière et de divers soutiens qu'elle continue d'apporter au Kosovo. [...]
[...] L'Espagne est sur ce point un exemple révélateur. Le Ministre des affaires extérieures espagnol, Miguel Ángel Moratinos, ayant déclaré, le 18 février dernier, que l'Etat espagnol s'opposait à la reconnaissance du Kosovo, considérant comme illégale la déclaration d'indépendance, pour les raisons évoquées précédemment. Il s'est également empressé d'ajouter qu'il n'y avait aucun parallélisme à faire entre l'indépendance du Kosovo et la situation au Pays Basque et en Catalogne. Pour lui, on ne peut pas comparer dans l'absolu la situation constitutionnelle politique et juridique espagnole avec ce qui se passe dans les Balkans. [...]
[...] Elle constitue le préalable nécessaire à l'établissement de relations diplomatiques entre Etats, puisque ne pas reconnaître un État revient à faire comme si celui-ci n'existait pas. Cette étape est donc une étape très importante pour le Kosovo puisque, la quantité et la qualité, des Etats qui le reconnaîtront en tant qu'entité à part entière seront cruciales pour son avenir sur la scène internationale. En effet, plus il y aura d'Etats qui reconnaîtront son indépendance et plus ces Etats seront importants, plus le Kosovo sera légitime. Au sein de l'Union européenne, des divergences sont apparues quant à la reconnaissance de ce nouvel Etat qu'est le Kosovo. [...]
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