Suite au second conflit mondial, il a fallu reconstruire l'Europe et surtout renouer des relations de fraternité entre les différents peuples de ce continent qui étaient profondément marqués par des sentiments de « rancoeur et de haine» . C'est dans ce contexte que des propositions ont été faites pour rapprocher les populations jadis ennemies à partir des collectivités locales. Dans cette optique, le français Jean Bareth (membre du mouvement "La Fédération" ) proposa alors la création d'un Conseil des Communes d'Europe (devenu Conseil des Communes et Régions d'Europe en 1984) qui vît le jour le 28 janvier 1951 à Genève. Il s'agit d'une association d'élus municipaux qui a pour but « d'établir une étroite liaison entre les responsables des collectivités locales de toutes les nations de l'Europe, de défendre les libertés et l'autonomie des communes et des régions, d'aider au développement de leurs activités administratives et sociales, a également pour objectif de militer, dans la pleine mesure de ses moyens, en faveur d'une véritable union fédérale européenne ». Ce Conseil sert actuellement de trait d'union entre les institutions communautaires et les collectivités locales.
Cette association a considéré dès le départ que le jumelage de communes devait être un instrument de défense de l'autonomie communale et de promotion de l'idée d'une Europe unie auprès des populations. Elle reprenait donc l'idée de certains auteurs de la Revue Fédération qui entendaient privilégier une fédération des peuples d'Europe au travers « des structures politico-administratives les plus proches des citoyens » que sont « les communes » (ils défendaient donc un fédéralisme intégral). Le nombre de jumelages augmenta donc considérablement à partir de la création de ce Conseil.
[...] Exceptionnellement, des voyages vers l'Ouest avaient aussi lieu. Mais en ce cas malgré la sélection sévère des participants, il s'y trouvait également un agent de la police secrète. Dans le même sens, la responsable des jumelages en Hongrie, MMiklós Marian, parle de cette période et conçoit la chute du mur de Berlin en 1989, comme le moment historique marquant le développement des jumelages Est/Ouest: Dans l'ancienne ère socialiste après 1949, il n'y avait aucune réelle activité de jumelage, du moins pas avec la même signification qu'aujourd'hui. [...]
[...] Ces actions visaient à créer une solidarité humaine et européenne en favorisant des rencontres entre les populations des pays d'Europe ayant des préoccupations similaires[27]. Il est important de relever tout de même que pour assurer le rapprochement et la compréhension des peuples européens, certains auteurs de Fédération pensaient que la forme la plus efficace était de créer des jumelages de communes car ils avaient notamment l'avantage d'établir des relations permanentes et solides entre les habitants. En ce sens, Jean Bareth (délégué général du Conseil des Communes en 1954) relevait que le rapprochement des communes permet d'associer l' opinion publique ( ) aux efforts d'unification Ses propos méritent d'ailleurs d'être cités : Quelles que soient les institutions actuelles et futures de l'Europe, celle-ci ne sera solide que si elle correspond à une réalité vivante. [...]
[...] La vocation première des jumelages : la création d'un sentiment d'appartenance à une identité commune B. Un objectif supplémentaire pour les jumelages : faciliter l'intégration des nouveaux et futurs Etats membres de l'Union européenne Bibliographie Suite au second conflit mondial, il a fallu reconstruire l'Europe et surtout renouer des relations de fraternité entre les différents peuples de ce continent qui étaient profondément marqués par des sentiments de rancoeur et de haine»[1]. C'est dans ce contexte que des propositions ont été faites pour rapprocher les populations jadis ennemies à partir des collectivités locales. [...]
[...] ASSOCIATION FRANCAISE POUR LE CONSEIL DES COMMUNES D'EUROPE, Résolution sur la politique européenne de 1952, Revue Fédération 90-91. Lorsque nous parlerons des fédéralistes au travers de cet exposé, nous nous référerons aux auteurs de la revue Fédération qui défendaient la doctrine du fédéralisme intégral. PALAYRET J.-M., De la CECA au Comité des régions, le Conseil des Communes et des Régions d'Europe, un demi siècle de lobbying en faveur de l'Europe des régions, site de l'European university institute, http://www.eui.eu/ECArchives/pdf/CCRE.pdf, accédé le 29 décembre 2007 Les jumelages en France, site de l'Association française du Conseil des Communes et des Régions d'Europe, http://www.afccre.org/fr/article.asp?id=109, accédé le 3 janvier 2008 ASSOCIATION FRANCAISE POUR LE CONSEIL DES COMMUNES D'EUROPE, Comment organiser un jumelage Revue Fédération 1955, 126 Les jumelages en France, site de l'Association française du Conseil des Communes et des Régions d'Europe, http://www.afccre.org/fr/article.asp?id=109, accédé le 3 janvier 2008 TELL-PARCET O., Contacts humains par delà des frontières, Revue Fédération 1954, 116-117 BRIAND A., discours devant l'Assemblée Générale de la SDN le 5 septembre 1929, extrait disponible sur le site du Conseil d'Etat, http://www.conseil-etat.fr/ce/rappor/rapport2007/citations.pdf, accédé le 3 janvier 2008 SCHUMAN R., discours prononcé le 9 mai 1950, au salon de l'Horloge, disponible sur le site lui étant consacré, http://www.robert- schuman.com/fr/pg-medias/homelie_mgr.htm, accédé le 3 janvier 2008 PERRAUD E., le jumelage Coblence/Nevers, mémoire de Maîtrise, 1er avril 1992, BU Nantes Lettres PALAYRET J.-M., De la CECA au Comité des régions, le Conseil des Communes et des Régions d'Europe, un demi siècle de lobbying en faveur de l'Europe des régions, site de l'European university institute, http://www.eui.eu/ECArchives/pdf/CCRE.pdf, accédé le 29 décembre 2007. [...]
[...] Dès lors, des auteurs tels que Jean Bareth ou Adolf Gasser ont incité les peuples d'Europe à multiplier les échanges entre les pays afin de mettre en contact les individus et les amener à mieux se connaître, se comprendre et se respecter plutôt que de se faire la guerre. L'objectif premier était bien entendu d'amener les populations à tirer un trait sur le passé ou du moins à aller de l'avant en éliminant les préjugés: pour cela, le premier pas était de toute évidence le rapprochement franco-allemand -comme nous l'avons déjà souligné-, rapprochement qui a pu s'opérer notamment par l'intermédiaire d'échanges réciproques. [...]
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