Les élections au Parlement européen de 2009 sont-elles un désaveu de l’Europe ?

Extraits

[...] En France, l'abstention a été surtout présente chez les jeunes : 70% des 18- 25 ans ainsi que dans les classes populaires. Pourtant, au-delà de ces chiffres se cache une autre réalité. Les Analyses de l'abstention Certains commentateurs avancent l'idée que les questions européennes n'intéressent pas les électeurs, d'autres analyseront le chiffre de l'abstention comme une marque d'indifférence face à l'Europe voire comme d'un désaveu de l'Europe. Ainsi, ce serait donc les élections au parlement elles-mêmes qui suscitent l'indifférence voire la méfiance. En effet, il n'y a pas de réel débat politique européen, pas de sujets qui apparaissent communs aux Européens. [...]

[...] Selon l'article 193 TCE, ces groupes politiques sont un facteur d'intégration au sein de l'union et contribuent à la formation d'une conscience européenne et à l'expression de la volonté politique des citoyens du l'Union Malgré le fait que les élections au Parlement européen sont le seul moyen démocratique de désignation des dirigeants au sein des institutions communautaires, les électeurs se sont largement désintéressés de celles de juin 2009. Les élections ont été marquées par un fort taux d'abstention et les résultats proprement politiques traduisent une progression de la droite conservatrice. Ces élections traduisent-elles pour autant un désaveu de l'Europe, de ses institutions et de sa politique ? Les résultats politiques des élections européennes La nouvelle répartition des sièges au sein de l'hémicycle reste globalement la même que celle de 2004 avec une majorité détenue par le Parti populaire européen (PPE). [...]

[...] Mais on assiste également lors de débats entre leaders politiques à des contres vérités sur l'Europe. Il s'instaure alors une certaine méfiance à l'égard de ceux qui se présentent devant les électeurs avec comme conséquence une abstention grandissante. L'apathie des électeurs européens a sans doute des causes plus profondes, que le seul renforcement institutionnel du Parlement européen prévu par le traité de Lisbonne ne saurait suffire à résoudre. Pour asseoir sa légitimité populaire, le Parlement devra sans doute devenir une assemblée réellement politique à l'instar des parlements nationaux, car sans visages ni clivages clairs, il devient difficile de susciter un intérêt civique important pour ce scrutin (Thierry Chopin), mais il devra surtout communiquer. [...]

[...] Les élections au Parlement européen de 2009 sont-elles un désaveu de l'Europe ? Le Parlement est l'institution européenne qui a vu ses prérogatives et son influence le plus augmenter depuis le début de la construction européenne, par souci de combler, au niveau communautaire, un déficit démocratique souvent dénoncé. Le 20 septembre 1976, le Conseil adopte l'acte portant élection des représentants à l'Assemblée au suffrage universel direct, lequel sera appliqué pour la première fois pour les élections de 1979. Chaque État reste néanmoins libre de fixer les modalités de ces élections au niveau national. [...]

[...] De manière paradoxale, les pouvoirs du parlement se sont renforcés, mais la sphère publique européenne a du mal à émerger. On retrouve donc une élite qui se préoccupe de l'Europe et des classes moyennes et populaires qui ne s'y intéressent pas sans y être pour autant hostiles. Diverses pistes peuvent donner la vie politique qui manque à l'Europe et encourager les citoyens à y participer : - Poursuivre la construction européenne en une universalité de droit pour les citoyens. - Renforcer la présence de l'Europe dans les sphères publiques nationales au travers de débats relayés par les médias en donnant une information plus pertinente des missions et des enjeux de l'UE. [...]