L'Europe de Schengen apparaît aujourd'hui de plus en plus pertinent comme espace de définition des politiques migratoires dans la mesure où les différents membres sont soumis à des impératifs communs qui les pressent à l'intérieur de leurs frontières comme à l'extérieur, de sorte qu'ils s'accordent pour supprimer les frontières entre eux et dresser un système de frontières face aux non-membres. Pourtant les réticences restent importantes face au dispositif de Schengen : tous les membres de l'UE n'y adhèrent pas et certains Etats le trouvant trop perméables souhaitent le renforcer par des mesures nationales. Nous verrons ainsi comment s'est effectué un changement de paradigme en matière de politique migratoire : passage de l'Etat à l'espace de Schengen (I), dans la mesure où, globalement, celui-ci représente un espace devant faire face à des problèmes identiques (II)
[...] (Il s'agit de la France qui, en application de la clause de sauvegarde, maintient le dispositif de surveillance de ses frontières terrestres avec le Bénélux, de la Grèce et de la Belgique). Les politiques migratoires, i.e. les politiques qui portent sur les flux de population (essentiellement l'immigration ici), des pays-membres de l'espace de Schengen résultent donc à la fois d'une décision de politique propre au pays concerné et à la fois du respect d'un cadre général fixé au niveau européen : Schengen, cadre qui diffère de celui de l'UE puisque les membres ne sont pas tous les mêmes. [...]
[...] Conclusion Ainsi donc l'espace de Schengen qui fait de l'Europe un nouveau lieu de décision(de co-décision même, ne concernant pas tous les membres de l'UE cependant) est un espace en devenir face à une question multiforme. Néanmoins, cette approche systémique des questions migratoires est susceptible de modifications dans les années à venir devant les contraintes extérieures comme intérieures, bien souvent antagonistes. [...]
[...] L'espace de Schengen n'est pas apparu de manière anodine et il s'inscrit dans le long processus de construction européenne en route depuis la 2nde Guerre Mondiale. Cependant le transfert d'une compétence régalienne (la garde des frontières et le contrôle des flux de population) ne va pas sans poser problème et il est loin d'être accompli, tant les résistances de la part de certains Etats peuvent persister, au point que certains membres de l'UE n'appartiennent pas à l'espace de Schengen. Pourtant c'est bien vers un changement de paradigme dans la définition des politiques migratoires que l'on tend. A. [...]
[...] Les déterminants extérieurs des politiques migratoires Le choix d'un nouveau cadre de régulation Schengen - repose en effet sur une analyse des flux migratoires et de leurs causes qui fait ressortir que les membres sont, peu ou prou, confrontés à des problèmes similaires que nous allons maintenant aborder. A. La pression aux frontières de l'Europe 1. l'Europe comme Eldorado - L'Europe, et en particulier les membres de l'UE, bénéficient d'un niveau de vie (conditions économiques et sociales) et d'un cadre politique (la démocratie comme garantie des droits) qui, pour ses voisins, proches géographiquement (pays de l'Est) ou historiquement (anciennes colonies) est attractif et d'une certaine manière ostentatoire. [...]
[...] La France maintient ainsi des contrôles à ses frontières avec la Belgique, pourtant membre de l'espace de Schengen, pour lutter contre la drogue. - On arrive ainsi à différentes situations : membres de l'UE et de Schengen, qui complètent éventuellement celui-ci par des dispositifs nationaux membres de l'UE mais pas de Schengen (Irlande, pays traditionnellement d'émigration qui voit aujourd'hui les flux s'inverser, ou la Grande- Bretagne, plutôt euro-sceptique). Non-membres de l'UE (mais qui pourraient en faire partie) et membres de Schengen (Norvège par exemple). [...]
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