Le citoyen se définit juridiquement comme étant le membre d'un Etat, du point de vue de ses droits et de ses devoirs. Depuis l'Antiquité, d'abord avec la République puis l'empire romain, la citoyenneté constitue un lien politique et juridique, exprimant la solidarité entre membres d'un même Etat.
Ceux-ci s'inscrivent ainsi dans la perspective d'une communauté de destin politique puisqu'ils sont appelés à partager les mêmes droits et à exercer les mêmes devoirs.
Ainsi, l'on comprend comment, dans les temps modernes, lors de l'édification de confédérations ou de fédérations comme les Etats-Unis ou la Suisse, la définition et l'institutionnalisation d'une citoyenneté commune furent des actes fondateurs primordiaux et essentiels ; ferments d'une unité politique à venir.
Dès lors, en ce début de XXIème siècle marqué par le défi de la construction européenne et par les difficultés que rencontrent les Européens à effectuer la synthèse de leurs valeurs et de leurs aspirations et à les cristalliser en un projet politique commun, il apparaît nécessaire de s'interroger sur la notion de citoyenneté européenne, véritable « problématique [institutionnelle], politique et philosophique » pour une société post-nationale.
Pourquoi une citoyenneté européenne ? Quelle est son essence et donc, quel est son but ? Quels sont les enjeux dont elle est porteuse ? A quels obstacles se heurte sa constitution ?
Leur dépassement ne serait-il pas le nouveau défi d'une construction européenne ambitieuse et résolue ?
D'abord, l'établissement d'une citoyenneté spécifique à cet édifice particulier qu'est l'Union Européenne semble nécessaire.
Toutefois, les pas qui ont été faits en ce sens depuis la prise de conscience de 1975 apparaissent comme insuffisants ou du moins insuffisamment ambitieux. Ils ont mené à une triple crise de la citoyenneté européenne qui semble perdurer.
[...] De ce fait, l'exercice de la citoyenneté européenne et l'apprentissage de l'identité européenne ne semblent pas être entrés dans les mœurs. En témoignent d'abord les chiffres de la participation aux élections européennes en moyenne en 2000), mais aussi le fait que lors de l'élection du Parlement de Strasbourg en 1994, seuls des résidents communautaires s'étaient inscrits sur les listes électorales d'un pays autre que leur pays d'origine. Ainsi, le citoyen semble encore attaché à une vision stato-nationale de la politique, découlant de l'éducation et de l'histoire dans lesquelles il fut élevé. [...]
[...] Quelles sont-elles ? II. Limites et contradictions de la citoyenneté européenne telle qu'elle a été instituée 1. Une intégration horizontale Nous l'avons vu en introduction, la citoyenneté se définit juridiquement en référence à un Etat. Or l'Union Européenne n'est pas un Etat fédéral régi par une constitution primordiale fondatrice mais plutôt un système complexe de droits, institutionnalisé par paliers successifs. Il y a donc un problème quant à l'édification d'une relation politique et juridique directe entre citoyens des Etats membres et l'Union. [...]
[...] La définition et l'établissement d'une citoyenneté européenne sont des étapes nécessaires à la construction de l'Union 1. Du fait de la nature de l'édifice européen L'Union Européenne s'est progressivement bâtie sur un ensemble préexistant d'Etats-Nations souverains et porteurs d'histoires, de droits et de coutumes politiques particuliers. La construction européenne est ainsi l'aboutissement de l'érosion des frontières physiques mais aussi économiques ou juridiques. Il y a là un véritable concept d'intégration négative et par suite, de décloisonnement progressif des citoyennetés nationales. [...]
[...] Quelle est son essence et donc, quel est son but ? Quels sont les enjeux dont elle est porteuse ? A quels obstacles se heurte sa constitution ? Leur dépassement ne serait-il pas le nouveau défi d'une construction européenne ambitieuse et résolue ? D'abord, l'établissement d'une citoyenneté spécifique à cet édifice particulier qu'est l'Union Européenne semble nécessaire. Toutefois, les pas qui ont été faits en ce sens depuis la prise de conscience de 1975 apparaissent comme insuffisants ou du moins insuffisamment ambitieux. [...]
[...] Entre garde fou contre l'Europe de l'ultra-libéralisme (Wihtol de Wenden) et concept juridique assez souple pour ne pas écraser sous son être la fragile dynamique de l'intégration européenne, la citoyenneté européenne doit dépasser ses contradictions afin d'offrir un support stable et cohérent pour le développement de la démocratie participative à l'échelle européenne. D'aucuns préconisent l'avènement d'une constitution européenne qui donnerait pleinement son sens à la citoyenneté. Cependant, privée pour le moment de cet appui, la citoyenneté européenne est appelée à se redéfinir sans cesse afin de permettre à chaque Européen d'affirmer son identité, dans le cadre d'un projet vaste, complexe et ambitieux de construction européenne. [...]
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