La vocation première de la CEDH est d'assurer le respect des droits reconnus par la CESDH par les Etats parties à cette convention. La CESDH est donc constituée de droits de l'homme avec des dispositions substantives et procédurales ainsi que de 14 Protocoles contenant des droits de l'homme supplémentaires. L'interprétation de la CESDH, tant par la CEDH que par les juridictions nationales montre qu'elle peut être créatrice de droits dans certains cas.
Le développement des « droits à… » par la Cour Européenne des Droits de l'Homme (CEDH) provoque aujourd'hui un contentieux en augmentation. Parmi ces différents droits, celui de vivre et de mourir ont connu une évolution jurisprudentielle importante par la jurisprudence de la CEDH et des différentes Cours françaises, relayés par le Législateur.
Concernant le droit de ne pas naître, l'arrêt d'Assemblée Plénière de la Cour de Cassation du 17 novembre 2000 a connu un retentissement conséquent tant dans les médias que dans la doctrine. Par cet arrêt, la Haute Cour a consacré un droit à indemnisation du fait de sa naissance. Le Conseil d'Etat n'avait pas admis ce principe par un arrêt de section du 14 février 1997, Epoux Quarez. La loi du 4 mars 2002 a remis en cause cette jurisprudence Perruche en posant à l'article 1er le principe selon lequel « nul ne peut se prévaloir d'un préjudice du seul fait de sa naissance ». Par ailleurs cette loi qui est applicable aux instances en cours. C'est ce qu'a condamné la CEDH dans deux arrêts Draon et Maurice c/ France du 6 octobre 2005.
Concernant le droit de mourir, la question qui se pose est de savoir si le choix de sa mort et surtout de son moment est un droit ou non. L'arrêt Pretty de la CEDH du 29 avril 2002 a posé le principe selon lequel aucune disposition de la Convention n'accorde aux individus un droit au suicide assisté, c'est-à-dire à l'euthanasie.
L'euthanasie peut prendre deux formes : une active qui consiste pour un tiers de procéder à un acte provoquant la mort, et une passive qui se résume à ne pas donner de traitement au patient.
En Europe, l'euthanasie ne fait pas l'objet d'un consensus. En effet, seuls quelques pays, à savoir les Pays-Bas, la Belgique et la Suisse ont permis une euthanasie active. Pour la Suisse, la législation particulière ne permet que le suicide assisté. C'est probablement cette absence de consensus entre les Etats qui a conduit la CEDH à ne pas admettre un droit de mourir.
En France, l'affaire Humbert qui s'est terminée par un non-lieu, a provoqué un débat qui a abouti à une loi du 22 avril 2005 qui admet l'euthanasie passive mais condamne toujours l'euthanasie active.
On peut alors se demander quels sont les doits fondamentaux en jeu dans le droit de ne pas naître et le droit de mourir. L'absence de prise de position claire de la CEDH ne permet pas de répondre de façon claire à cette question.
Le droit de ne pas naître, et le droit de mourir qui pourrait constituer son corollaire, pose des questions bien distinctes. Il semble donc opportun d'analyser tout d'abord le droit à la vie et la problématique que pose la législation française pour ensuite étudier le droit de mourir.
[...] En France, l'affaire Humbert qui s'est terminée par un non-lieu, a provoqué un débat qui a abouti à une loi du 22 avril 2005 qui admet l'euthanasie passive mais condamne toujours l'euthanasie active. On peut alors se demander quels sont les doits fondamentaux en jeu dans le droit de ne pas naître et le droit de mourir. L'absence de prise de position claire de la CEDH ne permet pas de répondre de façon claire à cette question. Le droit de ne pas naître, et le droit de mourir qui pourrait constituer son corollaire, pose des questions bien distinctes. [...]
[...] Cependant, il convient de souligner les aspects contestables de cette loi, à savoir la mise en œuvre de l'euthanasie passive, plus exactement en ce qui concerne l'expression et l'exécution de la volonté de mourir. D'après la loi, le médecin doit dans tous type de cas informer l'intéressé des conséquences de son choix. Par ailleurs, s'il s'agit d'un malade en fin de vie, un délai raisonnable est prévu devant permettre à l'intéressé de réitérer sa demande et de s'assurer ainsi de sa volonté ferme et définitive ; ce qui n'est pas le cas pour un mourant et ce, sans aucune justification. [...]
[...] Les enjeux de l'arrêt Pretty rendu par la CEDH le 29/04/2002 Introduction La vocation première de la CEDH est d'assurer le respect des droits reconnus par la CESDH par les Etats parties à cette convention. La CESDH est donc constituée de droits de l'homme avec des dispositions substantives et procédurales ainsi que de 14 Protocoles contenant des droits de l'homme supplémentaires. L'interprétation de la CESDH, tant par la CEDH que par les juridictions nationales montre qu'elle peut être créatrice de droits dans certains cas. [...]
[...] La cour de cassation impose encore et toujours sa solution contre la volonté du législateur interne. La jurisprudence Perruche s'applique en effet aux instances en cours au moment de la promulgation de la loi. Le Conseil d'Etat s'est aligné sur la position de la CEDH dans un arrêt du 24 février 2006 ce qui a pour conséquence de réintroduire la jurisprudence Quarez CHR de Nice de 1997. La solution de l'arrêt Perruche est d'autant plus favorisée que la CEDH encourage une indemnisation par l'Etat censée réparer les préjudices découlant non seulement du caractère rétroactif de la loi mais aussi celui qui résulte des fautes commises par l'établissement hospitalier. [...]
[...] Aussi, d'un point de vue strictement personnel, on ressent tellement derrière le côté purement juridique de l'affaire des conflits théoriques entre valeurs que, finalement, on pourrait se poser la question de savoir si le juge européen n'a pas volontairement éluder la question sous-jacente de la dépénalisation de l'euthanasie. En conclusion, on a une certaine amertume suite au prononcé de la décision de la Cour Européenne des Droits de l'Homme, on reste sur notre faim le débat restant encore largement ouvert. B / L'affaire Vincent HUMBERT : la relance du débat et la pression de l'opinion publique Le débat est relancé avec l'affaire Vincent HUMBERT, un jeune homme qui, suite à un accident, se retrouve tétraplégique et demande à sa mère de mettre fin à ses souffrances. [...]
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