L'Espagne étonne, fascine, elle a su s'ériger en modèle pour nombre de pays désireux de construire une démocratie. Comment la Démocratie, régime très exigeant, a pu s'implanter durablement dans un pays tout juste sorti d'une si longue dictature ? L'ampleur et la force des modifications surprennent, notre propos est ici de montrer comment toute une nation a ensemble décidé de construire la démocratie, avec d'autant plus de volonté que celle ci avait été réprimée durant près de quarante ans. La Démocratie espagnole est forte parce qu'elle est désirée par toute la nation (I). De plus, cette Démocratie grâce au consensus, et à une Constitution forte a su durer (II)
[...] Le coup d'état est condamné. La nuit du 23 février 1981 est pour don Juan Carlos, selon l'heureuse expression de Philippe NOURRY, La Nuit du Sacre Aujourd'hui, la famille royale est très aimée des espagnols et il ne viendrait à l'idée de personne de contester son autorité. Le Roi a su rassembler les forces antagonistes du pays autour de lui et de son projet de démocratisation du pays. Le Roi est aussi aidé dans son projet par des hommes politiques aspirants au changement. [...]
[...] Ainsi, dès 1962, furent crées les Comisiones Obreras qui rapidement s'imposent dans les grandes industries. Même L'Eglise catholique critique le manque de libertés accordées par le régime, ce qui plonge FRANCO dans la perplexité, l'Eglise étant une de ses vieilles alliées. Des lors, une distance se creuse entre l'Eglise et le pouvoir. En 1968, la conférence des évêques espagnols critique les syndicats franquistes et se prononce en faveur de la liberté syndicale pour les ouvriers. Une autre forme d'opposition au régime renaît : le nationalisme. [...]
[...] Le Roi Juan Carlos acquiert une véritable légitimité internationale qui va le soutenir dans sa volonté de réforme du pays. En 1976, il se rend aux Etats Unis où il est acclamer. En 1977, en France, il vient plaider le dossier de l'adhésion de l'Espagne à la CEE Il est aussi reçu par le Pape Paul VI, en Jordanie, Egypte Il est élu Homme politique de l'année par Le Point. Il réussit à diffuser dans le monde entier son message de libéralisation de l'Espagne, et obtient en retour le soutien de nombre de pays puissants. [...]
[...] La mort de FRANCO intervient après une lente agonie. Jusqu'au bout, il veut montrer aux espagnols qu'il détient toujours le pouvoir. Ainsi, mourant, il prononce un discours le 1 octobre, lors d'une manifestation organisée en faveur du franquisme. Son discours quasiment inintelligible, comprend les accusations traditionnelles à l'encontre des ennemis traditionnels de l'Espagne : le communisme et la franc maçonnerie. Il s'éteint le 2O novembre 1975, non sans avoir affirmé que le régime est atado y bien atado c'est à dire qu'il pense que son successeur perpétuera la tradition franquiste. [...]
[...] A partir de la mort de FRANCO, en 1975, les bases d'une Espagne nouvelle, démocratique et respectueuse de toutes les idéologies commencent à être posées. La transition démocratique espagnole n'est pas parfaite : certains intellectuels espagnols indiquent aujourd'hui que le peuple n'a pas participé à cette transition, que le pacte de l'oubli signé et qui a permis à nombre de franquistes d'être amnistiés entache ce processus Malgré ces imperfections discutables, il faut retenir la rapidité et la force de ce processus, grâce à un monarque éclairé, à un peuple mobilisé, à une Constitution stable et à un art du compromis, l'Espagne est désormais une démocratie forte et modèle. [...]
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