Les Etats-Unis d'Amérique ont été les premiers à mettre en œuvre le concept de séparation des pouvoirs. Cette volonté de séparer les pouvoirs trouve son origine dans une grande méfiance envers la puissance des gouvernements. Les Pères fondateurs ont souhaité protéger la liberté des citoyens. Pour mettre en application cette séparation, la Constitution de 1787 a donné au président tout le pouvoir exécutif et à un Congrès composé de deux chambres tout le pouvoir législatif.
Le renforcement du pouvoir du président a conduit de nombreux auteurs à présenter le régime américain comme un régime présidentiel, c'est-à-dire un régime dans lequel le président est prédominant. M. Waline soutient au contraire que le président et le Congrès étant placés sur un même plan du fait d'une séparation stricte des pouvoirs, le régime américain ne peut pas être considéré comme un régime à prédominance présidentielle.
[...] Une collaboration nécessaire entre les pouvoirs 1. Des moyens de pression réciproques Cette séparation a-t-elle été être catégorique, chaque pouvoir étant enfermé dans sa fonction ou bien a-t-elle été souple en permettant à ceux- ci de collaborer ? Il faut que les liens entre les organes soient maintenus et cela apparaît une nécessité à partir du moment où les différents pouvoirs constituent les rouages d'une seule et même mécanique. La Constitution a donc préservé des points de rencontre entre les pouvoirs. [...]
[...] Une autonomie des pouvoirs 1. Par une séparation stricte La Constitution des États-Unis est marquée par les conditions historiques qui ont présidé à son élaboration : les constituants ont souhaité avant tout défendre la liberté de chaque citoyen et les préserver de tout arbitraire. Les fondateurs, inspirés par les théories de Montesquieu et Locke, ont souhaité instaurer une séparation stricte des pouvoirs : au Parlement la fonction d'élaborer les lois, au gouvernement la fonction de les exécuter, aux juridictions la fonction de régler les litiges. [...]
[...] Le président ne les impose pas au congrès, mais il lui suggère de les mettre en œuvre en prenant appui sur l'opinion publique. Le président est condamné à négocier en permanence avec les élus s'il n'a pas une majorité au Congrès : il est donc le plus souvent impuissant à imposer sa politique. Les pouvoirs s'annulent l' un l' autre, fussent au pris d'une paralysie et garantissent ainsi la liberté des individus. L'enchaînement des pouvoirs peut déboucher sur leur paralysie comme le montre la crise budgétaire de 1995-1996 : la liberté est sans doute gagnante, mais pas l'efficacité. B. [...]
[...] "Les trois pouvoirs", M. Waline (1948) Sujet : M. Waline : Le régime américain n'est pas, malgré le nom qui lui est souvent donné, un régime présidentiel, un régime de prédominance de l'exécutif. C'est un régime où l'exécutif et le législatif sont placés sur un même plan. Au congrès, tout le pouvoir législatif et rien que le pouvoir législatif. Au président, tout le pouvoir exécutif et rien que le pouvoir exécutif. Les États-Unis d'Amérique ont été les premiers à mettre en œuvre le concept de séparation des pouvoirs. [...]
[...] On a pu constater des périodes de prédominance de l'un des pouvoirs. Ainsi ont été créés les termes, régime congressionnel et régime présidentiel. Dans un premier temps, le Congrès a été beaucoup plus important que le président. Ce n'est que progressivement que le rôle du président s'est accru. Mais, même aujourd'hui, la force du Président provient de son aptitude à obtenir la collaboration et l'appui du Congrès. Entre les présidences de Roosevelt et Nixon, on a vu se créer une présidence impériale puis après 1974, le régime politique est redevenu plus conforme à la théorie des checks and balances à savoir celle de la neutralisation de deux pouvoirs. [...]
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