A travers ce livre, Alain Minc entreprend une réflexion sur la 'seconde révolution française', faite au nom de la loi. En effet, la France, en cette fin de siècle, a vu une irrésistible ascension du Droit, l'apparition d'institutions juridiques incontestées et un respect de plus en plus unanime vis-à-vis de l'appareil juridique. Conscient que cette révolution est née des aspirations profondes des Français, Alain Minc s'interroge sur l'avenir qu'un tel changement nous réserve. Ses doutes l'amènent alors à passer en revue le pouvoir judiciaire français, dans ses progrès et ses excès, à la lumière d'une lecture démocratique du pouvoir
[...] Mais Alain Minc ne cautionne pas toutes ces idées, bien qu'il les comprennent ; pour lui, le rêve d'une réformation totale de l'appareil judiciaire français est illusoire et peu souhaitable aux vues de la justice américaine comportant elle aussi de nombreux excès. Une réforme plus partielle et équilibrée lui semble plus désirable. En dernière analyse, il ne rejette pas en bloc toutes les avancées du Droit: concernant le marché, le citoyen y a gagné en liberté et le consommateur en avantages ; aussi, l'apport du Droit communautaire nous aide à aller plus loin sur le plan des libertés individuelles. Le véritable problème nait de la puissance irrésistible de l'opinion qui, aux yeux d'Alain Minc, rend l'avenir incertain en incitant au populisme. [...]
[...] J'aurai souhaité voir cette dernière partie davantage développée. [...]
[...] Ainsi, mon jugement sur le dernier livre d'Alain Minc est nuancé. Relativement accessible, j'en salue les analyses poussées sur le nouveau triomphe du Droit en France. II permet une importante prise de conscience des excès et des risques à attendre d'un tel phénomène, et pourrait devenir le prélude à l'ouverture d'un débat national. Cependant, je trouve dommage qu'Alain Minc s'acharne à montrer du doigt tous les problèmes du système judiciaire, mais ne fait qu'esquisser dans les dernières pages du livre quelques éléments de réponses concrètes. [...]
[...] Comme le montre Alain Minc, copier le système judiciaire américain ne serait pas un progrès tant celui-ci contient ses propres excès et lacunes. En effet, le système américain, judiciarisée à outrance, sclérose la société en laissant planer à tout instant le spectre du procès ; les rapports sociaux deviennent explosifs, les initiatives réduites de fait et la politique menacée, comme l'a illustré-les problèmes récents du président Clinton. Cependant, la lecture d'Au nom de la loi ne m'a pas entièrement satisfaite: j'ai trouvé la réflexion parfois inégale. En effet, j'ai été parfois exaspérée par la trop grande nuance d'Alain Minc. [...]
[...] Au nom de la loi I-Résumé A travers ce livre, Alain Minc entreprend une réflexion sur la " seconde révolution française faite au nom de la loi. En effet, la France, en cette fin de siècle, a vu une irrésistible ascension du Droit, l'apparition d'institutions juridiques incontestées et un respect de plus en plus unanime vis-à-vis de l'appareil juridique. Conscient que cette révolution est née des aspirations profondes des Français, Alain Minc s'interroge sur l'avenir qu'un tel changement nous réserve. [...]
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