Dans « De Nixon à Clinton : malentendus juridiques transatlantiques », Elizabeth Zoller s'essaye à travers les exemples du Watergate et du Monicagate – ces deux affaires d'après-guerre qui ont conduit à l'enclenchement de procédures d'impeachment à l'encontre des Présidents Nixon et Clinton – de remédier à l'incompréhension française de la culture et du droit américains. En effet, l'objet principal de ce livre est d'expliquer au lecteur français comment ces deux affaires qui en France n'auraient jamais pris de telles proportions et n'auraient jamais suscité un tel émoi ont pu prendre de l'ampleur aux Etats-Unis au point de remettre en cause le pouvoir exécutif et de mettre en péril la stabilité politique du pays.
Elizabeth Zoller, l'auteure de cet ouvrage est professeur à l'université Panthéon-Assas (Paris II) dont elle dirige le Centre de droit américain. Elle a aussi rédigé des manuels de droit public et de droit constitutionnel mais elle s'est surtout particulièrement intéressée à la culture et au droit américains et a notamment publié « le Droit des Etats-Unis », « la conception américaine de la laïcité » ou encore « la liberté d'expression aux Etats-Unis et en Europe ». Il apparaît clairement que Zoller aime à éclairer les Européens sur leurs lacunes et leurs méconnaissances des spécificités culturelles et institutionnelles américaines.
Il apparaît en effet utile de se remémorer qu'au-delà des différences culturelles, il existe de très fortes différences institutionnelles entre les systèmes politiques européens et américain. En effet, historiquement, le système américain est à la fois fédéral et présidentiel alors qu'en France, le régime est parlementaire et l'Etat centralisé. Cet antagonisme institutionnel est à la base des malentendus qui peuvent exister entre Français et Américains. Plus important dans notre étude que l'organisation fédérale, le régime présidentiel américain se singularise notamment par ce système de poids et contrepoids (checks and balances) déjà évoqué plus haut qui rend la séparation des pouvoirs en apparence rigide (pas de responsabilité du Président devant le congrès et irrévocabilité de celui-ci) particulièrement « malléable ». De plus, le pouvoir judiciaire, à la tête duquel la Cour suprême est indépendant et peut, comme on le constate dans le cadre des procès auxquels Nixon et Clinton ont été confrontés, contester les invocations abusives des représentants de l'exécutif.
[...] De Nixon à Clinton : malentendus juridiques transatlantiques Elizabeth Zoller Dans De Nixon à Clinton : malentendus juridiques transatlantiques Elizabeth Zoller s'essaye à travers les exemples du Watergate et du Monicagate ces deux affaires d'après-guerre qui ont conduit à l'enclenchement de procédures d'impeachment à l'encontre des Présidents Nixon et Clinton de remédier à l'incompréhension française de la culture et du droit américain. En effet, l'objet principal de ce livre est d'expliquer au lecteur français comment ces deux affaires qui en France n'auraient jamais pris de telles proportions et n'auraient jamais suscité un tel émoi ont pu prendre de l'ampleur aux États-Unis au point de remettre en cause le pouvoir exécutif et de mettre en péril la stabilité politique du pays. [...]
[...] l'affaire Nixon Richard Nixon, républicain, fut élu Président des États-Unis pour la première fois en 1968. En novembre 1972, il fut réélu triomphalement face au démocrate McGovern alors qu'une enquête avait débuté à laquelle semblaient mêlés certains de ses conseillers et des membres de son comité de réélection. Cette enquête portait sur un cambriolage commis par des hommes de main embauchés en fait par le président Nixon et ses proches conseillers dans les locaux du QG de l'état-major démocrate à Washington (dans un bâtiment d'un ensemble d'immeubles appelé le Watergate) en juin 1972. [...]
[...] Et outre cette actualité récente qui fait écho au propos du livre, les perspectives qu'il peut susciter prennent diverses formes. Par exemple et pour conclure : deux impeachments en moins de 25 ans N'est- ce pas là le symbole d'une fragilité institutionnelle chronique ? Cette procédure va-t-elle devenir une banalité dans la vie politique américaine ? [...]
[...] Cet antagonisme institutionnel est à la base des malentendus qui peuvent exister entre Français et Américains. Plus important dans notre étude que l'organisation fédérale, le régime présidentiel américain se singularise notamment par ce système de poids et contrepoids (checks and balances) déjà évoqué plus haut qui rend la séparation des pouvoirs en apparence rigide (pas de responsabilité du Président devant le congrès et irrévocabilité de celui- ci) particulièrement malléable De plus, le pouvoir judiciaire, à la tête duquel la Cour suprême est indépendant et peut, comme on le constate dans le cadre des procès auxquels Nixon et Clinton ont été confrontés, contester les invocations abusives des représentants de l'exécutif. [...]
[...] Et tandis que Nixon acceptait, sous la pression des parlementaires de son parti, de transmettre les enregistrements à la Cour de District de Columbia, la Chambre des représentants vota l'ouverture d'une enquête visant directement le président en vue d'une possible destitution (impeachment). Cette procédure fut lancée le 6 février 1974, marquant le début du procès de Richard Nixon qui se déroula en parallèle de celui du Watergate. Ce procès avait en fait fictivement déjà commencé dès l'été 73 lorsque les parlementaires comprirent que Nixon était corrompu et avait non seulement commandité le cambriolage du Watergate, mais s'était en plus arrangé pour étouffer l'affaire. Ainsi, Nixon apparaissait aux yeux de tous comme coupable d'entrave à la justice. [...]
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