Discours de Lamartine, discours du 6 septembre 1848, projet de Constitution, Directoire, Révolution française, Assemblée constituante, trilogie républicaine, liberté, égalité, fraternité, communisme, communisme agraire, République
Depuis son avènement en février 1848, la Seconde République n'a pas de constitution. Elle a pourtant procédé à l'élection d'une Assemblée constituante en avril ; mais les événements de mai 1848 (invasion de l'Assemblée), puis de juin 1848 (insurrection parisienne) ont ralenti ses travaux. Un Comité de 17 membres a été constitué. Le projet de constitution est finalement déposé devant l'Assemblée et discuté du 4 septembre au 27 octobre, puis adopté le 4 novembre. Enjeu essentiel que la discussion de ce projet dont des articles génèrent de virulents affrontements parlementaires : organisation des pouvoirs, monocamérisme ou bicamérisme, exclusion des anciennes familles régnantes, droit au travail, liberté d'enseignement, peine de mort, etc.
[...] Ce type d'argumentaire est courant lors des insurrections du XIXe siècle et permet de séparer les « vrais » responsables des simples suiveurs. C. La République selon Lamartine Lamartine défend la nécessité d'un préambule à la constitution qui affirme à travers quelques « articles vagues, décousus, précis même, si vous voulez, de codification politique », de « beaux et grands principes permanents » (lignes 60-62). Cela revient à affirmer la nécessité d'une sorte de Déclaration des droits de l'homme, assortis de devoirs. Après avoir étudié cette critique radicale et essentielle du communisme, on peut donc lire, en plein comme en creux, l'idéal lamartinien de la République. [...]
[...] Pourtant, par sa rhétorique, refuse la haine et se veut le réconciliateur des classes sociales. Parle d'ailleurs au singulier de « la » société ou du genre humain : ensembles insécables, liés par un ensemble de valeurs qui, dépassant le contexte de 1848, sont éternelles et universelles. Conclusion La République que Lamartine appelle de ses vœux n'est pas un régime fondé sur la révolution de l'ordre social existant, mais sur son amélioration (ligne obtenue par la raison, l'intelligence, la philosophie, la religion, afin de mettre en place une société plus juste. [...]
[...] Mais on pense évidemment aux partisans des doctrines de Saint-Simon, de Pierre Leroux, de Louis Blanc, de Fourier – dont quelques-uns, rares, sont députés comme Considérant, et on pense plus encore à Proudhon (élu député aux élections complémentaires de juin), pas cité, mais clairement identifiable lorsque Lamartine se réfère à la propriété présentée comme un vol (ligne 43). Pourquoi, dès lors, focaliser sur le communisme ? Parce que depuis son apparition, autour de 1840, il est le mot le plus performatif dans un discours libéral : c'est celui qui fait le plus peur par la critique radicale de la société qu'il porte. [...]
[...] La rupture (de ton et d'analyse) est d'autant plus significative avec le dernier communisme abordé : celui qui pousse les malheureux à la révolte violente (fusil, cartouches : renvoi à juin 1848). Lamartine fait de ces insurgés des victimes autant que des coupables. Procédé rhétorique classique opposant les théoriciens, qui agissent dans l'ombre et poussent les malheureux à l'action, et ces derniers qui, eux du moins, montrent « un certain courage » (ligne mais qui sont des « populations égarées » par des « flambeaux menteurs » (lignes 69-70). [...]
[...] À noter : il parle des libertés plus que de la liberté, montrant ainsi sa volonté de définir concrètement un contenu à la liberté ; reprend, comme sous la Révolution française, en particulier sous le Directoire (débat sur la constitution de l'an III), l'idée qu'il y a des droits et des devoirs. Par ailleurs, toute la suite de son discours est un éloge de la liberté (de posséder des biens mobiliers ou fonciers) et le rejet de tout ce qui limiterait ce droit. [...]
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