La primauté du chef de l'Etat est le trait distinctif de la Vème République, par opposition aux deux républiques qui l'ont précédée, comme le souligne l'affirmation de Georges Pompidou « La IIIème République était un Sénat, la IVème République était une Assemblée, la Vème République est un Président ! » C'est la guerre d'Algérie qui est à l'origine de la déviation présidentialiste du régime. En effet, dès l'affaire des barricades, en janvier 1960, le général de Gaulle met en place le régime dit du recours ou du sauveur: il rapporte à lui tout le pouvoir en vertu du consensus incontestable de l'opinion, tant publique que parlementaire. Le temps où le général de Gaulle refusait de « présider l'impuissance dans l'impuissance » paraît alors tout à fait révolu. Le texte de la Constitution place le président en tête de tous les organes constitutionnels, faisant de lui un arbitre suprême chargé de maintenir l'équilibre entre les divers organes et les diverses forces politiques du pays. Ce rôle d'arbitre s'est modifié avec le temps: si le président demeure à certains égards un arbitre, il est devenu depuis la réforme de 1962, étant issu directement du suffrage universel, le véritable et le seul chef de l'exécutif, le chef de la nation. La dimension politique exceptionnelle du général de Gaulle avait déjà permis cette évolution; le président Georges Pompidou l'a confirmée au cours de son mandat et il est certain que les présidents Valéry Giscard d'Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac ont voulu faire de leur fonction celle sur laquelle repose tout l'édifice politique. Cependant, les périodes de cohabitations ont montré que le pouvoir présidentiel est variable en intensité selon que les électeurs confèrent ou non au président la qualité de gouvernant.
Le pouvoir présidentiel est-il la « clé de voûte » du régime de la Vème République, comme l'affirme Michel Debré en 1958, ou bien ce pouvoir est-il condamné à l'humilité face au pouvoir gouvernemental qui a su s'affirmer lors des cohabitations?
L'interprétation présidentialiste du régime d'une part souligne la réalité du pouvoir présidentiel et son importance sous la Vème République. D'autre part, l'interprétation parlementariste du régime montre l'affaiblissement de la fonction présidentielle, ramenée à un rôle purement arbitral.
[...] Ainsi, bien que le quinquennat ait contribué à la restauration du pouvoir présidentiel, l'idée d'une présidence sans précédent ni références à laquelle les constituants de 1958 se sont voués reste contesté. Les cohabitations ont montré que le pouvoir présidentiel sous la Vème République n'est pas sans limite et que la primauté absolue du chef de l'Etat n'est plus une réalité à la fin du XXème siècle. Cependant, l'établissement du quinquennat et le rejet de la cohabitation en 2002 souligne le rôle pilier que continue de jouer le chef de l'Etat, même si de nouveaux facteurs viennent remettre en cause son autorité. [...]
[...] Les nombreuses attributions du président de la République mettent aussi en avant l'importance de son rôle. Selon l'article 5 de la Constitution, le président de la République assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'Etat. Il est le garant de l'indépendance nationale, de l'intégrité du territoire, et du respect des traités A sa fonction arbitrale, se rattachent des pouvoirs propres, ou autonomes, qui expriment la volonté propre du chef de l'Etat. Le président a tout d'abord le pouvoir de nommer le premier ministre, sans aucune concertation avec l'Assemblée, la procédure de l'investiture étant supprimée. [...]
[...] Le mode d'élection du président et l'exercice de la fonction présidentielle caractérisent le statut du président sous la Vème République. L'élection présidentielle est directement à l'origine de la mutation de la Vème République vers un régime présidentialiste. La Constitution de 1958 a voulu faire échapper le président à une dépendance vis-à-vis du Parlement en le faisant d'abord élire par un collège électoral composé de parlementaires, de conseillers généraux, de représentants élus de conseils municipaux et de représentants des Etats. Le tout constituait un collège de grands électeurs. [...]
[...] Le pouvoir présidentiel sous la Vème République : mythe ou réalité ? La primauté du chef de l'Etat est le trait distinctif de la Vème République, par opposition aux deux républiques qui l'ont précédé, comme le souligne l'affirmation de Georges Pompidou La IIIème République était un Sénat, la IVème République était une Assemblée, la Vème République est un Président C'est la guerre d'Algérie qui est à l'origine de la déviation présidentialiste du régime. En effet, dès l'affaire des barricades, en janvier 1960, le général de Gaulle met en place le régime dit du recours ou du sauveur : il rapporte à lui tout le pouvoir en vertu du consensus incontestable de l'opinion, tant publique que parlementaire. [...]
[...] Le président français réunis l'avantage de l'élection au suffrage universel et celui d'un long mandat à l'avantage des pouvoirs additionnés d'un président américain et d'un premier ministre britannique. Le pouvoir présidentiel est donc au centre du régime de la Vème République. Mais on ne saurait oublier les périodes de cohabitation qui sont les témoins de l'affaiblissement du pouvoir présidentiel et illustre une autre lecture des institutions : l'interprétation parlementariste. II/ L'interprétation parlementariste du régime : l'affaiblissement du pouvoir présidentiel, cantonné à un rôle purement arbitral Au présidentialisme a succédé le temps des cohabitations un parlementarisme ressuscité. [...]
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