Dictature, tito, yougoslavie, constitution, serbie
L'invasion par les troupes italiennes, allemandes et japonaises en avril 1941 et la capitulation du Royaume de Yougoslavie le 17 avril 1941 mettent fin au régime gouverné par le Régent depuis la mort du souverain dans un attentat. Deux mouvements émergent alors de la résistance yougoslave, les royalistes et les communistes. Le 10 avril, le politburo du parti communiste de Yougoslavie se réunit à Zagreb et décide de mettre en place la résistance, nommant Josip Broz, dit Tito chef du comité militaire. L'ascension de la résistance communiste est facilitée par l'élimination des royalistes par les forces d'occupation, les troupes de Tito, désignées sous le nom de partisans, lancent une grande campagne de guérilla pour libérer, avec succès, leur territoire.
Le 23 novembre 1943 le premier conseil antifasciste de libération nationale a lieu, il trace les grandes lignes du futur Etat de Tito en unissant les 5 nations : Serbie, Slovénie, Croatie Monténégro, Macédoine, en 6 républiques composées des 5 nations auxquelles s'ajoute la Bosnie-Herzégovine. Le conseil est dominé par Tito, qui prend la direction de la défense nationale. La Fédération Démocratique de Yougoslavie, république fédérative socialiste, s'autoproclame le 29 novembre 1943, de façon clandestine.
Après que les allemands aient été expulsés du territoire Tito devient chef du gouvernement provisoire, le 7 mars 1945, en collaboration avec le représentant monarchiste Ivan Subasic. Ce gouvernement s'appuie sur une Alliance regroupe toutes les politiques anti-fascistes telles que démocrates, représentants de la monarchie en exil et bien sûr les communistes. La coalition s'accorde alors sur une échéance élective en novembre 1945 pour décider de la forme du gouvernement.
L'assemblée constituante élue le 29 novembre 1945 proclame, officiellement cette fois, la République fédérative populaire de Yougoslavie, Ivan Ribar , Président du comité exécutif du conseil anti-fasciste de la libération populaire de la Yougoslavie, est nommé chef de l'État en tant que Président de l'Assemblée populaire, Tito demeure chef du gouvernement, Premier Ministre, et Ministre des Affaires Etrangères, lui assurant ainsi la possibilité de diriger à la fois la politique intérieure et extérieure de la Yougoslavie. Il est également secrétaire général du Parti communiste de Yougoslavie. Le parti communiste devient un parti unique, le seul autorisé en Yougoslavie et si des élections à plusieurs candidatures sont organisées, elles le sont toujours sous l'égide du Front populaire de Yougoslavie. En conséquence le Roi Pierre II est déposé le 29 novembre 1945.
Tito crée ensuite la police politique secrète, l'UDBA - Administration pour la Sécurité de l'Etat - qui sera dès lors officiellement chargée de traquer et d'éliminer les collaborateurs des nazis, mais officieusement d'éliminer également les opposants ou rivaux politiques de Tito. Le 17 juillet 1946, c'est Draza Mihajlovic, résistant serbe royaliste qui est ainsi fusillé par Tito, le chef d'accusation étant la collaboration.
Tito, suite à son éloignement de l'URSS, devient un des leaders du non alignement, puisqu'il est le 1er Secrétaire général du Mouvement des non-alignés, à partir du 1er septembre 1961. La constitution de 1971 introduit un changement majeur en nommant Tito président à vie.
Cependant même s'il est soutenu par l'occident, son régime n'est reste pas moins une dictature, avec ses instruments traditionnels : production de droit en abondance, police politique, répression, purges... Par ailleurs, trois Constitutions ont été successivement mises en place durant son régime, les juristes yougoslaves ont affirmé que cette régularité dans la production du droit s'explique par la nécessité pour une Constitution Socialiste de suivre au plus près l'évolution de la société vers le communisme et de la traduire en droit .
Toutefois, l'autre explication peut être à chercher du côté de la résurgence de tensions internes que la répression ne pouvait contenir, le régime a donc tenté de les circonscrire par la production de droit, voilant les condamnations arbitraires, on peut donc se demander comment Tito est parvenu à contourner le droit qu'il avait lui-même mis en place pour assurer la conformité de telles pratiques.
[...] Rummel, Statistics of Democide, Chapter Statistics Of Yugoslavia's Democide, Estimates, Calculations, And Sources. http://www.hawaii.edu/powerkills/SOD.CHAP9.HTM Derence J.A., Les constitutions de la Yougoslavie titiste http://csamary.free.fr/articles/Publications/Pays_dits_socialistes_files/200 0_ConstitutionsYougo.pdf Vidéo d'Archive, Radio-Canada, Tito et la Yougoslavie mars 1980 http://archives.radio-canada.ca/politique/international/clips/16154/ Constitution de la République Fédérative Populaire de Yougoslavie http://www.worldstatesmen.org/Yugoslavia_1946.txt Constitution de la République Fédérative Socialiste de Yougoslavie www.worldstatesmen.org/Yugoslavia_1963.doc ANNEXES N°1. Découpage administratif de la Yougoslavie sous le Régime de Tito Légende : 1. République socialiste de Bosnie-Herzégovine (capitale Sarajevo) 2. République socialiste de Croatie (capitale Zagreb) 3. [...]
[...] Grâce à l'étude des trois Constitutions, les mécanismes juridiques permettant aux autorités de l'État fédéral yougoslave d'utiliser le droit dans leur propre intérêt, par son contournement ou son détournement, seront étudiés. I. La première Constitution du Régime de Tito, 1946[4]. Lors de la deuxième session du Congrès de l'AVNOJ, qui est le Conseil Antifasciste de Libération Nationale, sorte d'alliance sacrée passée entre les différents partis pour organiser la vie politique de la Yougoslavie après l'invasion allemande, l'assemblée constituante a rédigé cette constitution. [...]
[...] Si les libertés sont mentionnées comme garanties dans la Constitution, elles le sont tant qu'elles ne nuisent pas au système mis en place par la constitution. L'opposition est par ailleurs constitutionnellement muselée dans l'article 40 qui énonce la liberté de la presse en spécifiant qu'elle ne doit pas être utilisée aux fins de mettre à mal les bases de la République démocratique socialiste[13]. De plus, les sanctions encourues en cas de non-respect du principe énoncé précédemment restent à l'appréciation de la loi, comme dans la précédente Constitution un certain flou est entretenu. [...]
[...] Ses particularités et caractéristiques en tant qu'acte juridique général suprême, Revue internationale de droit comparé, Volume 26, Numero Dragoljub P., Le fédéralisme de l'ancienne Yougoslavie revisité, Qu'est-ce qui n'a pas fonctionné ? Revue internationale de politique comparée, Vol 10, Djordjevic Les caractéristiques fondamentales de la nouvelle constitution yougoslave, Revue internationale de droit comparé, Volume 15, Numéro Djordjevic J. Le droit constitutionnel de la R.P.F. de Yougoslavie et son évolution, Revue internationale de droit comparé, Volume Numéro VIIemes Journées juridiques franco-yougoslaves (Toulouse - Bordeaux - Paris, 13- 18 mai 1963), Séance de travail de droit Pénal, Revue internationale de droit comparé. Vol Octobre-décembre 1963. pp. [...]
[...] La Fédération Démocratique de Yougoslavie, république fédérative socialiste, s'autoproclame le 29 novembre 1943, de façon clandestine. Après que les Allemands aient été expulsés du territoire, Tito devient chef du gouvernement provisoire, le 7 mars 1945, en collaboration avec le représentant monarchiste Ivan Subasic. Ce gouvernement s'appuie sur une Alliance regroupe toutes les politiques antifascistes telles que démocrates, représentants de la monarchie en exil et bien sûr les communistes. La coalition s'accorde alors sur une échéance élective en novembre 1945 pour décider de la forme du gouvernement. [...]
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