L'hyper parlementarisme des Républiques précédentes a conduit les constituants a enfanter une Constitution qualifiée a posteriori de « semi – présidentielle » par Maurice Duverger, qui se voulait celle d'un régime parlementaire avec responsabilité du gouvernement devant le Parlement. Cependant, si Michel Debré appelait le Chef de l'Etat la « clé de voûte du système » devant le Conseil d'Etat, c'est bien qu'il lui fallait également une place prédominante.
Ainsi, la Constitution est – elle née sous le signe de l'équilibre, de la stabilité et de la supériorité au phénomène majoritarisant et partisan que de Gaulle nommait « système des partis » et qu'il méprisait. Ainsi, comment pouvons-nous penser le système constitutionnel français et en quoi peut-on apprécier la citation de Monsieur le Président lorsqu'il énonce que « la Ve République a sauvé la République ?
Certains éléments marquent une rupture avec les anciennes républiques et permettent l'ancrage dans la durée de la Ve République dont la forme républicaine ne peut être soumise à la révision, selon l'article 89 alinéa 5 de la Constitution. Parmi eux, on retrouve une forme de retrouvailles avec le bonapartisme par le referendum, la prédominance du Président (en particulier depuis le referendum constitutionnel de 1962 établissant la légitimité du Président par le suffrage universel direct) et la subordination du gouvernement à celui-ci.
Par ailleurs, la création du Conseil constitutionnel dont l'organisation est définie par les articles 56 et 57 de la Constitution, et l'intégration au bloc de constitutionnalité de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen dans le préambule de la Constitution de 1958 forgent un nouveau constitutionnalisme.
[...] Ainsi, le système de parlementarisme rationalisé marque les limites des séparations strictes des pouvoirs de la Vème République et dénonce une certaine interaction inégale entre les organes. Le gouvernement pouvant largement surpasser le Parlement. Le Conseil Constitutionnel est alors garant de cette stabilité due peut-être au parlementarisme rationalisé voulue par la Vème, ne veillant pourtant pas aux problèmes du cumul des mandats qui permet certes, un rapprochement avec les électeurs mais fait qu'une même classe politique monopolise le niveau politique local et national et provoque un absentéisme fréquent à l'Assemblée Nationale. [...]
[...] De plus, le système des interpellations, c'est-à-dire de la mise en cause à tout moment du gouvernement a forgé une instabilité ministérielle (104 gouvernements). La IVe République connaît peu d'enthousiasme ; le referendum du 21 octobre 1945 envoie de non Elle constitue un échec du parlementarisme rationalisé ; il est très difficile de dissoudre le parlement, le chef de l'Etat ne peut jouer un rôle personnel, et la motion de censure des parlementaires envers le gouvernement est un échec ainsi que la question de confiance et les précautions pour éviter le renversement trop fréquent du gouvernement (article 49 et 50 de la Constitution de 1946). [...]
[...] Le premier est défini par le Titre II de la Constitution Le Président de la République le plus long de tous (15 articles), et le second par le titre III, Le gouvernement on suppose ainsi une certaine subordination du second au premier. Le Président en tant que clé de voûte du système a d'abord un rôle symbolique et arbitre énoncé par l'article 5 de la Constitution : Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l'État. [...]
[...] Ainsi, le gouvernement qui détermine et conduit la politique de la Nation selon le premier alinéa de l'article 20 de la Constitution, via le contreseing primo-ministériel ou ministériel a-t-il déjà de nombreuses attributions. Son rôle de gouvernant est donc énoncé dès le premier article du titre III Le gouvernement et l'action du premier ministre participe de cette gouvernance puisque selon l'article 21, il dirige l'action du gouvernement de plus, il a une existence juridique dès sa nomination et ne requiert ni investiture, ni vote de confiance du parlement, lui permettant ainsi, de gouverner libéré du Parlement. [...]
[...] L'indépendance du gouvernement est assurée puisque le Président met fin aux fonctions du premier ministre et des ministres, cependant il ne peut le faire de sa propre initiative. Ainsi, un premier ministre qui a la confiance de l'Assemblée ne peut être démis en principes et le Président ne peut révoquer le gouvernement que si le premier ministre le demande. La composition du gouvernement et le nombre de portefeuilles sont significatifs du caractère gouvernant du gouvernement : en effet, l'évolution du nombre de portefeuilles coïncide avec l'implication de plus en plus forte de l'Etat dans les politiques économiques et sociales et de nouveaux ministères (de l'écologie, développement et aménagement durables, du logement et de la ville ) se créent pour pallier les défauts de la société en plus des ministères traditionnels (Education, Intérieur ) d'où le refus de la Commission Balladur pour la révision constitutionnelle de 2008 d'imposer une stabilité numéraire ministérielle. [...]
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