La Suisse est un pays multiculturel, la Constitution reconnaît quatre langues nationales (l'allemand, le français, l'italien et le romanche, le romanche n'étant par ailleurs pas langue officielle contrairement aux trois autres). La politique suisse s'est alors très vite pensée comme une façon d'affirmer une identité commune et les institutions suisses se sont développées conformément à ce principe.
Ainsi, la politique revêt une signification particulière et ne remplit pas seulement la tâche d'allouer des valeurs faisant autorité, mais contribue au maintien de l'identité collective. Une autre particularité de la Suisse réside dans le fait que de nombreux observateurs étrangers s'accordent à dire que la Suisse serait un « paradis perdu » où la qualité de la vie et de la démocratie sont supérieures à la normale et s'étonnent de la réussite du modèle si bien que certains seront amenés à qualifier le pays « cas paradigmatique d'intégration politique ».
La Suisse constitue-t-elle vraiment l'exception des démocraties actuelles ? Et si originalité il y a, est-elle bénéfique à l'organisation politique du pays ?
[...] Mais la concordance du gouvernement ne s'arrête pas là et concerne aussi la représentation des langues (habituellement 4 germanophones francophones et 1 italophone), la concordance des religions protestants et 3 catholiques) et une certaine parité hommes et 4 femmes si on y inclut l'actuelle Chancelière). La Suisse se différencie ainsi des régimes parlementaires et présidentiels pour former ce qu'on appelle le régime directorial : l'exécutif est ainsi élu mais par le Parlement sans être responsable devant lui. Le gouvernement et l'Assemblée travaillent de concert. Bien qu'elle ne soit pas inscrite dans sa Constitution, on peut aussi retrouver des traces du principe de concordance suisse dans sa politique étrangère et son sacro-saint principe de neutralité qui remontent au XVIe siècle. [...]
[...] Conclusion La Suisse se différencie ainsi du reste des régimes démocratiques par sa conception originale de la démocratie. Sa dimension réduite ainsi que la pluralité culturelle qui la caractérisent fondent la nécessité de dispositifs institutionnels singuliers. Les éléments contenus dans ce système tendent à prouver son caractère exceptionnel mais l'organisation du pouvoir au sein de l'État nous pousse à considérer la Suisse comme une démocratie d'inspiration parfaitement européenne qui bénéficie seulement de mécanismes qui lui sont propres. En somme, l'attitude des Suisses conduit à renoncer à l'idée d'une singularité absolue, associée le plus souvent à la mise en place de dispositifs institutionnels spéciaux, et à un souci récurrent de consensus. [...]
[...] Ainsi comme en Allemagne par exemple, les cantons sont représentés par le Conseil des Etats députés par canton et 1 pour les anciens demi-cantons, fonctionnement qui n'est pas sans rappeler le Sénat américain). De plus, la Suisse va vers une centralisation accrue. Ainsi le renforcement du pouvoir fédéral s'est concentré dans les domaines du droit civil et du droit pénal, et dans d'autres domaines d'intervention tels que l'économie, l'énergie, la circulation ou la sécurité sociale notamment grâce à la révision constitutionnelle de 1947. _ L'autre élément qui vient nuancer quelque peu la singularité du modèle suisse est le fait qu'il n'a pas le monopole de la concordance. [...]
[...] C'est le cas notamment des Pays-Bas. Une originalité qui n'empêche pas des dysfonctionnements Le gouvernement commis : même s'il est irrévocable, il est soumis au Parlement, ils sont non seulement désignés par les deux chambres mais leur politique leur est dictée = une sorte de régime d'Assemblée où elle dominerait. En effet, le Conseil fédéral doit présenter aux chambres un rapport annuel de gestion ainsi que des rapports spéciaux chaque fois qu'elles lui demandent. De plus, le Parlement est en mesure d'indiquer au Parlement quelle politique suivre ou quelle mesure prendre à travers le vote d'un postulat. [...]
[...] De plus, la neutralité, fondement du régime suisse semble à présent peser sur les citoyens qui commencent à dénoncer un système relativement aseptisé. Ainsi, si la Suisse tente de maintenir en place sa conception particulière de la démocratie, la qualifier d'exception pourrait paraître excessif et serait une négation de la richesse et de la singularité de chaque régime démocratique. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture