La théorie de séparation des pouvoirs est initiée par deux philosophes des lumières, l'un britannique, Locke (1632-1704), l'autre français, Montesquieu (1689-1705). Tous deux convenaient qu'il fallait distinguer trois pouvoirs dans un État. La différence intervient dans le fait que l'un, le Britannique, à côté du pouvoir législatif et exécutif voyait un pouvoir "fédératif" directement rattaché au précédent et dont la tâche était de régler les rapports de l'Etat avec les puissances étrangères.
Montesquieu, lui, remplaça le pouvoir fédératif par le pouvoir judiciaire, pouvoir ayant la possibilité de s'exercer par des gens "ordinaires". Ces trois pouvoirs devaient être confiés à un organe indépendant et différent pour chacun d'eux. Cette théorie intervient à l'origine pour limiter les pouvoirs royaux, absolus et arbitraires.
L'origine de ces penseurs nous entraîne donc à nous intéresser plus particulièrement sur les deux systèmes de séparation des pouvoirs en Angleterre et en France. En retraçant l'histoire de la séparation des pouvoirs de chacun de ces deux pays, des similitudes peuvent apparaître très facilement.
[...] L'équilibre des pouvoirs, qui en principe au départ était garanti et similaire en Angleterre et en France, a totalement dérivé au fur et à mesure des pratiques des pouvoirs, parcourant ainsi un chemin inverse. La constitution française de 1958, n'a pas non plus contribué à rapprocher les deux modèles, pourtant auparavant si proche, en donnant au chef de l'Etat des prérogatives dignes d'un régime présidentiel. B. Le parlementarisme présidentialisé de la Vème République Dans la recherche de l'équilibre des pouvoirs, la Vème République se présente comme une réaction contre le déclin du chef de l'Etat et l'instabilité du gouvernement de la III et IVème République. [...]
[...] En retraçant l'histoire de la séparation des pouvoirs de chacun de ces deux pays, des similitudes peuvent apparaitre très facilement. Ainsi nous nous demanderons pourquoi les régimes britanniques et français, en matière de séparation des pouvoirs, paraissent si différents aujourd'hui tandis qu'ils semblaient être identiques au XIXème siècle. Nous allons voir qu'au départ la même application des principes était partagée par les deux régimes mais qu'au fil des siècles la théorie a évolué et chacun des régimes est aujourd'hui différent par ses applications et ses aménagements. [...]
[...] Il se caractérise par une dualité (on le dit bicéphale, à deux têtes) du pouvoir exécutif composé d'un chef d'Etat (qui peut être un monarque, tel que s'est le cas au Royaume-Uni ou un président, comme en France) et d'un gouvernement dirigé par un premier ministre au contraire du régime présidentiel qui lui est monocéphale ( à une tête) c'est-à-dire que seul le président possède le pouvoir exécutif et qu'un pouvoir ne dispose pas de moyen d'action directe sur les autres. En Grande-Bretagne ainsi l'exécutif s'incarne tout à la fois en la Reine, Elizabeth II et dans le gouvernement dirigé par le premier ministre, Gordon Brown. Comme dans le régime britannique, le représentant de l'exécutif est, même actuellement, Monsieur Sarkozy mais également Monsieur Fillon. [...]
[...] Le déplacement de l'équilibre des pouvoirs Le déplacement de l'équilibre des pouvoirs ne s'est pas établi en France et en Angleterre au profit du même pouvoir. Ainsi, il s'établit au bénéfice de l'exécutif en Grande Bretagne et au bénéfice du législatif en France sous la IIIème et IVème république. En Grande-Bretagne il n'existe aucune incompatibilité entre fonction ministérielle et parlementaire (contrairement à la Vème République en France). Ainsi le Premier ministre, désigné par le souverain (la reine Élizabeth) est toujours (selon la coutume) le chef du parti vainqueur des élections à la chambre des communes, comme se fût le cas avec la désignation de Gordon Brown, chef du parti travailliste. [...]
[...] pour un parlementarisme identique En plus de partager le même régime, celui du parlementarisme, il existe traditionnellement deux sortes de régimes parlementaires : le parlementarisme dualiste, également dit orléaniste, ou moniste. Dans le premier, le gouvernement est tout à la fois responsable devant le chef de l'Etat et devant le Parlement tandis que dans le second le gouvernement n'est responsable que devant le parlement. Cette particularité, la France et la Grande-Bretagne l'ont partagé de 1792 à 1834 pour cette dernière et de 1814 à 1848 pour l'hexagone. [...]
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