« Pour qu'on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ». Cette citation de Montesquieu (De l'esprit des lois) résume la nécessité d'une séparation des pouvoirs nécessaire au sein d'une société démocratique afin d'empêcher les abus liés à l'exercice des missions souveraines. Ces pouvoirs sont des entités indépendantes qui sont concrètement établies dans la Constitution d'un État donné, il faut en cela les distinguer de l'autorité, qui établit par définition même son existence dans la dépendance à une autorité supérieure.
La séparation des pouvoirs telle que dessinée par Montesquieu dans son ouvrage De l'esprit des lois, s'inspire de la conception des pouvoirs de Locke explicitée dans son Second traité sur les gouvernements civils. On distingue donc le pouvoir législatif, celui d'édicter les règles ; le pouvoir exécutif soit le pouvoir de mettre en application ces règles, et le pouvoir judiciaire qui est détenu par les juridictions et qui veillent à la stricte application des règles. S'il ne sera par la suite pas fait état du pouvoir judiciaire, considéré comme découlant du pouvoir législatif pour LOCKE, mais qui représente un véritable pouvoir dans la conception de Montesquieu, c'est que ce pouvoir relève du contrôle de l'application des règles ; or il est ici question des institutions régissant la création et l'exécution de ces règles.
[...] On va distinguer deux sortes de veto présidentiel : le veto express, prévu par la Constitution, donnant au Président un délai de 10 jours pour promulguer le texte de loi ou le renvoyer devant le Congrès ; et le veto de poche, qui relève lui de la pratique politique et n'est pas prévu par la Constitution : utilisable en fin de session parlementaire, il s'agit en fait d'un veto express non utilisé par le Président, qui n'en a pas eu besoin puisque la session du Congrès a pris fin avant le délai de 10 jours prévu par la Constitution. Il est appelé veto de poche, car le résultat final est identique : le Président a paralysé ou freiné l'action du Congrès. [...]
[...] Ainsi, l'équilibre des pouvoirs théorique n'est possible qu'en considérant les pouvoirs législatif et exécutif comme équivalents, ce qui n'est pas le cas : preuve en est de la procédure de création des lois, qui met en évidence la dépendance de la fonction exécutive à la fonction législative. L'exécutif ne saurait être sans lois. C'est la raison pour laquelle il n'existe actuellement aucun régime politique appliqué dans la pratique relevant d'un régime présidentiel pur : en pratique, cette séparation des pouvoirs est adoucie. [...]
[...] Or, le régime présidentiel ne prévoit pas de procédure ou de mécanisme tel que la responsabilité politique ou la dissolution destinée à résoudre ces éventuels conflits. D'un autre point de vue, cette non-ingérence qui peut se révéler problématique sur le plan politique assure au Président et aux parlementaires d'aller jusqu'au bout de leurs mandats respectifs, leur responsabilité politique ne pouvant pas être questionnée : mis à part en cas de démission ou de décès, le Président et les parlementaires sont assurés de finir leur mandat. Ainsi, le régime présidentiel, en théorie, est un régime d'équilibre des pouvoirs. [...]
[...] Une indépendance des pouvoirs modérée : l'exemple des États-Unis Ainsi que l'a relevé la Cour suprême dans un arrêt de 1974 États- Unis vs. Richard Nixon si la Constitution disperse le pouvoir pour mieux assurer la liberté, elle veut aussi qu'en pratique les différentes branches soient séparées, mais interdépendantes, de sorte qu'il y ait de l'autonomie, mais aussi de la réciprocité : le Président va donc en pratique disposer de certains moyens d'action vis-à-vis du Congrès et inversement. Le Président va disposer de deux moyens d'action sur le Congrès. [...]
[...] À] Un régime politique rare et fragile Sur le plan international, la Constitution des États-Unis est la seule relevant du régime présidentiel. À sa suite ont été rédigées les Constitutions des États fédérés des États-Unis, qui se calquent pour la plupart sur le modèle d'un régime présidentiel. Du fait des conflits entre les pouvoirs exécutif et législatif, les régimes présidentiels en Europe ont eu de courtes durées de vie : on peut citer par exemple la France dans le cadre de la Constitution de 1848, où le régime présidentiel instauré s'est achevé par le coup d'État de Louis-Napoléon Bonaparte le 2 décembre 1851. [...]
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