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La théorie de la séparation des pouvoirs est ancienne puisqu'elle trouve son origine dans la philosophie politique du XVIIe et XVIIIe siècle en Europe. Elle fut d'abord traitée par le Britannique John Locke dans son œuvre "Deux traités sur le gouvernement civil", dans lequel il distingue le pouvoir législatif, chargé de créer et de voter les lois, le pouvoir exécutif qui veille au respect et à l'application de la loi, et enfin le pouvoir fédératif qui s'occupe des relations et des rapports internationaux. Cette séparation des différents pouvoirs permet ainsi à un État de fonctionner correctement et de mettre fin à l'absolutisme présent durant le siècle des Lumières.
[...] Donc, afin de combattre l'arbitraire du pouvoir, il est nécessaire de lui fixer des limites, c'est- à-dire que « pour qu'on ne puisse abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir ». C'est la raison pour laquelle Montesquieu, dans L'Esprit des lois, énonce trois pouvoirs assez semblables à ceux évoqués par Locke et Aristote. On trouve parmi ceux- là le pouvoir législatif qui vote, modifie ou abroge les lois, l'exécutif chargé de mettre en œuvre et d'appliquer les lois, et enfin l'autorité judiciaire qui juge les crimes et tranche les différends entre les citoyens. Cette théorie apparaît donc essentielle à un État dont le système est démocratique. [...]
[...] Absence de révocation réciproque d'un pouvoir sur l'autre : les deux organes doivent cohabiter durant toute la durée de leur mandat respectif. Existence d'une faculté d'empêcher : chaque organe peut paralyser l'autre pour réaliser l'équilibre entre législatif et exécutif. Le régime parlementaire quant à lui, est fondé sur une séparation souple des pouvoirs, dans lequel les organes exécutifs et législatifs sont tenus de collaborer dans l'exercice des fonctions étatiques et vont pouvoir se contrôler mutuellement, renforçant ainsi le caractère démocratique grâce à la collaboration entre les pouvoirs. [...]
[...] Il ne doit pas y avoir une confusion entre le pouvoir exécutif et législatif puisque sinon ces personnes pourraient se dispenser d'obéir aux lois qu'elles édictent, cette séparation est faite pour garantir les droits et les libertés des individus, mais aussi pour limiter les abus de pouvoir. L'article 16 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen déclarait d'ailleurs que « toute société dans laquelle la garantie des droits n'est pas assurée, ni la séparation des pouvoirs déterminée n'a point de constitution ». Par exemple, si la séparation des pouvoirs n'existe pas en France, le cas de l'État français dirigé par le maréchal Pétain illustre bien cela. [...]
[...] De plus, une séparation stricte des pouvoirs traduirait que les pouvoirs sont enfermés dans leurs compétences et dans un champ d'action déterminée et ne saurait influencer activement l'autre pouvoir. B. Dérive d'un pouvoir sur les autres accentuée par un clivage politique : besoin d'une redéfinition du principe de séparation des pouvoirs Avec les limites du principe de séparation des pouvoirs, on peut remarquer en France de nombreuses conséquences notamment une certaine dérive du pouvoir législatif ou exécutif sur l'autre. Durant la IVe République, le pouvoir législatif empiétait beaucoup sur le pouvoir exécutif, le président de la République était restreint à un rôle honorifique, c'est la raison pour laquelle le Général de Gaulle décida de renforcer le pouvoir du président de la République avec une séparation rigide des pouvoirs donnant ainsi à ce dernier un « domaine réservé ». [...]
[...] Cela nous conduit donc à nous demander, si la séparation des pouvoirs, telle qu'elle était décrite par Montesquieu et tel qu'elle était pensée et inscrite dans la Constitution de 1791, existe encore réellement en France étant donné la présence de cet empiétement ; ainsi, il faut donc se demander quels sont les enjeux, les conséquences et les limites de cette séparation des pouvoirs. Pour répondre à cela, il semble tout d'abord, que la séparation des pouvoirs est bien présente au sein du système politique français en protégeant le caractère démocratique de l'État Cette première interprétation du principe de séparation des pouvoirs doit être cependant questionnée afin de montrer qu'il existe en réalité de nombreuses limites à ce principe qui remettent en question son existence en France divergent ainsi de la vision de Montesquieu ou les révolutionnaires de 1789 (II). [...]
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