Le bicamérisme est un système d'organisation politique qui a vu le jour progressivement en Angleterre, à partir du XIIIe siècle. Le bicamérisme consiste en un aménagement du pouvoir législatif entre deux assemblées, afin d'assurer un équilibre. En effet, la chambre « haute », généralement élue au suffrage indirect est chargée de modérer le pouvoir de la chambre « basse », représentative de la nation car élue au suffrage direct.
Le Général de Gaulle jugeait nécessaire le maintien d'un Sénat mais le voyait comme une instance de représentation économique et sociale. Les fondateurs de la Ve République jugeaient que le Sénat était nécessaire pour assurer une continuité avec les républiques précédentes. La chambre haute a néanmoins plus de pouvoir que sous la IVe République. Cependant, la Ve République lui a conféré un pouvoir relativement important.
Mais puisque même l'instigateur de la Ve République a souhaité la fin du bicamérisme (mais pas les Français) et puisque les critiques abondent quant à l'efficacité et la légitimité de cette Chambre, ses 321 membres étant élus au suffrage universel indirect à deux, voire trois degrés, on peut se demander dans quelle mesure l'existence du Sénat est donc justifiée sous la Ve République. Si le Sénat est un instrument essentiel à l'équilibre des pouvoirs et de la démocratie, aujourd'hui il fait l'objet de nombreuses critiques et de pistes de réformes.
[...] La seconde fois, ce fût à l'occasion du référendum initié par le Général de Gaulle, destiné à reformer le Sénat en le fusionnant avec le Conseil économique et social, ce qui en fait revenait à le supprimer. On peut attribuer cet attachement au rôle de protecteur de l'autonomie locale du Sénat, qui doit représenter les collectivités territoriales de la République. Charles de Gaulle a concrétisé cette idée lors de l'élaboration de la Constitution. En effet, l'article 24.3 de la Constitution dispose que Le sénat assure la représentation territoriale des collectivités territoriales de la république. Les Français établis hors de France sont représentés par le Sénat. [...]
[...] Cette prérogative est notifiée par la Constitution à l'article 48 alinéa 2 de la Constitution. Ces questions, adressées à un secrétaire d'Etat délégué du gouvernement ou encore à un ministre chargé des relations avec le Parlement, concernent la plupart du temps des sujets locaux et des questions européennes. Ensuite, le jeudi, ce sont les ministres eux-mêmes qui sont questionnés par les sénateurs pendant une heure, avec un temps de parole réparti entre les groupes politiques proportionnellement à leurs effectifs respectifs. [...]
[...] Le Sénat a donc le rôle de contrepoids et de contrepouvoir. Ses pouvoirs lui confèrent un rôle actif. Il peut donc tempérer l'Assemblée nationale. Son mode de recrutement, ainsi que l'impossibilité de sa dissolution, procède de cette volonté de pondération, puisque les sénateurs disposent du mandat électif le plus long, dans le souci de protéger le Sénat des revirements hâtifs de l'opinion. Au fil du temps, le Sénat est donc apparu comme une chambre stable en raison de la durée du mandat : 9 ans puis 6 ans, du mode de renouvellement triennal et de l'élection indirecte, par rapport à une chambre représentant l'opinion publique et les aspirations populaires, celle-ci élue au suffrage universel direct. [...]
[...] Le Général de Gaulle jugeait nécessaire le maintien d'un sénat, mais le voyait comme une instance de représentation économique et sociale. D'ailleurs, le Général de Gaulle initia un référendum destiné à reformer le Sénat en le fusionnant avec le Conseil économique et social, ce qui en fait revenait à le supprimer. Cette idée ne sera pas reprise en 1958, car elle n'avait pas les faveurs de la classe politique, dont le soutien était nécessaire au succès de la nouvelle République. [...]
[...] Dès lors, le Sénat apparaît comme un contre-pouvoir indépendant, puissant et efficace. Il a en effet un véritable pouvoir de blocage Il convient de rappeler qu'en 1962, le Sénat s'opposa vigoureusement à la décision de De Gaulle de soumettre au référendum la question de l'élection du Président de la République au suffrage universel direct, mesure dans laquelle le Sénat dénonça une inconstitutionnalité. C'est d'ailleurs finalement le Sénat qui provoqua la démission de De Gaulle en 1969, celui-ci voulant le faire fusionner avec le Conseil économique et social, lui retirer son pouvoir d'initiative législative, et faire ainsi, en définitive, du Sénat un conseil purement consultatif, ce que les Français refusèrent par la voie du référendum. [...]
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