« Un peuple a toujours le droit de revoir, de réformer et de changer sa constitution. Une génération ne peut assujettir à ses lois les générations futures » tel est l'article 28 de la Constitution de 1793. Ainsi, il est dans la logique que tous les peuples aient la possibilité de changer leur Constitution. La dernière fois qu'en France la constitution a été changée ce fut le 4 octobre 1958. Cette constitution a complètement rénové le rôle du Chef de l'État par rapport aux constitutions précédentes. En effet, précédemment le Président de la République n'avait qu'un rôle de représentation et n'avait pas de réels pouvoirs. Les pouvoirs de diriger l'État sous la IVe République revenaient en grande partie au Président du Conseil et aux assemblées, c'est pour cela qu'on parlait de régime parlementaire. La constitution de 1958 a été adoptée dans une période de troubles: la guerre d'Algérie, et c'est donc en partie pour cela que le rôle du Président a été renforcé, il fallait qu'une personne remette les choses rapidement en ordre. Le général De Gaulle a été cette personne, et aussi l'initiateur d'un régime où le pouvoir exécutif est réellement entre les mains du Président; c'est dans son discours de Bayeux le 16 juin 1946 qu'il a posé les bases de ce régime, il a affirmé qu'il était en faveur d'un pouvoir bicaméral et pour un pouvoir exécutif procédant directement de l'État Ce discours va donc fortement inspirer la constitution de 1958. Cette constitution est rigide, c'est-à-dire que l'on ne peut pas la réviser comme on le ferait pour une loi ordinaire, il existe une procédure spécifique et complexe. Cette procédure est fixée par l'article 89 de la constitution et plus tard par extension l'article 11 pourra être utilisé exceptionnellement.
Il convient aussi de différencier les révisions constitutionnelles totales qui consistent en une refonte dans la totalité des institutions et de la constitution, pour ce type de révision le référendum populaire est le plus souvent obligatoire; des révisions constitutionnelles partielles qui ne consistent qu'à modifier certaines dispositions de la constitution, elles peuvent être approuvées par vote du Parlement ou par référendum. Ainsi, comment le rôle du Chef de l'État a-t-il évolué au grès des révisions constitutionnelles sous la Vème République? Avec dans un premier temps la présidence de la Ve République renforcée par la révision totale de la constitution et son entrée en vigueur en 1958, et dans un second temps l'évolution de la présidence sous la Ve République avec les révisions constitutionnelles partielles.
[...] Pour les républicains traditionnels le fait que le Chef de l'État ait ce pouvoir est impensable, selon E. Herriot c'est un crime de lèse-majesté parlementaire L'article 12 dispose que ( . ) peut après consultation du premier ministre et des présidents des assemblées prononcer la dissolution de l'Assemblée nationale on pourrait donc croire que le Président pourrait être entravé dans sa décision par son premier ministre ou les présidents de l'assemblée, mais non, car le Président n'est pas tenu de les consulter et encore moins obligé de suivre leurs avis. [...]
[...] Et par la suite il va y avoir une controverse parce que la procédure que De Gaulle a utilisée n'est pas celle prévue par la constitution. Le Président du Sénat a même saisi le Conseil Constitutionnel pour qu'il contrôle la conformité de cette procédure, mais le Conseil Constitutionnel s'est déclaré incompétent pour contrôler les référendums car ils sont l'expression de la volonté générale, et ceci a pour effet de les légitimer. La deuxième révision constitutionnelle qui touche au Chef de l'État n'est pas la plus importante. [...]
[...] Selon De Gaulle, cela signifie qu' assisté du gouvernement, le Président de la République définit l'orientation générale de la politique intérieure et extérieure du pays et en assure la continuité La seconde conception du mot arbitrage est celle de Mollet et Pfimlin, qui sont des hommes de la IVe République et donc sont attachés à un faible pouvoir du Président de la République. Pour eux le Président doit se contenter de veiller au respect de la procédure constitutionnelle et n'est pas autorisé à intervenir dans les fonctions de la République et de la vie politique. [...]
[...] Plutôt une monarchie républicaine La république se dote, ainsi, d'un véritable Chef de l'État, et le restaure rang de force animatrice de la vie politique. La constitution instaure un pouvoir d'Etat au-dessus des partis et du Parlement, et dote le Président de pouvoirs substantiels. Un monde sépare en ce sens le Président de la Vème République de ses prédécesseurs. L'extension des pouvoirs présidentiels L'article 19 de la constitution instaure deux types de pouvoirs destinés au Chef de l'État, les pouvoirs contresignés et ceux qui ne le sont pas. [...]
[...] De plus, lors de l'exercice de ces pouvoirs, toutes les décisions du président sont soumises au Conseil Constitutionnel, elles doivent avoir pour but de régler la situation, et l'expression moindre délai signifie que cette situation ne doit pas s'éterniser. Bien que si le Président ne respecte pas cela il risque d'être accusé de haute trahison (article 68, alinéa ces limites sont peu contraignantes, car laissent une grande marge de manœuvre et sont laissées à l'appréciation du Chef de l'État Au final, on peut dire que la constitution de 1958 a instauré un véritable Président avec de vrais pouvoirs qui ont un réel impact sur la vie politique, de plus ce pouvoir a été hypertrophié par l'action de ses titulaires, notamment le général De Gaulle. [...]
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