La première « cohabitation » a débuté avec les élections législatives du 16 mars 1986. La coalition R.P.R.-U.D.F. a obtenu une courte majorité avec 42 % des suffrages exprimés. La majorité parlementaire est à droite, le Président à gauche. François Mitterrand a été contraint de désigner le leader du parti gaulliste, Jacques Chirac, comme Premier ministre. La période s'est achevée deux ans plus tard avec l'élection présidentielle et la réélection de F. Mitterrand (1988). Il a provoqué peu après la dissolution de l'Assemblée nationale afin de faire à nouveau basculer l'assemblée à gauche (...)
[...] Cette seule observation suffit à démontrer que le chef de l'Etat, quelles que soient les circonstances, ne se comporte jamais en véritable arbitre. [...]
[...] Le retrait du chef de l'Etat depuis 1988 lui a surtout été imposé par l'état des forces politiques au parlement. Après sa réélection, François Mitterrand avait provoqué des élections législatives anticipées les 05 et 12 juin 1988 pour obtenir une majorité qui lui permette de gouverner. Or, les électeurs la lui ont refusée. Le parti socialiste n'a obtenu que 276 sièges alors que la majorité absolue était à 289. Pour la première fois depuis 1962, celle-ci a fait défaut à l'Assemblée nationale. [...]
[...] Mitterrand doit donc être tenu pour l'inventeur de la cohabitation c'est-à-dire pour le premier à avoir fait la démonstration de l'irresponsabilité politique totale du chef de l'Etat. Il ne restait plus ensuite à Jacques Chirac qu'à le confirmer de manière éclatante en restant en fonction après la dissolution manquée du 21 avril 1997, puis après l'échec du référendum du 29 mai 2005 sur la Constitution européenne en faveur de laquelle il s'était personnellement engagé. - Les ukases du président de la République. [...]
[...] Cette confusion entre les rapports personnels et les rapports organiques traduit un effacement de la hiérarchie au sein de l'exécutif. Si le président et le Premier ministre peuvent lier leur sort, ils sont situés sur le même plan. Un président au pouvoir négatif La "cohabitation" a mis en lumière la fonction négative du président. Il s'agit du pouvoir de contrecarrer l'action et les intentions des autres acteurs politiques. Le Chef de l'Etat possède un important pouvoir de blocage juridique et, surtout, sa position symbolique lui permet de mener une redoutable stratégie de communication. [...]
[...] De fait, cette entente s'est réalisée sans difficultés plusieurs fois au nom des intérêts supérieurs de la Nation (retrait des soldats français du Liban, engagement au Tchad, rupture des relations diplomatiques avec l'Iran entre 1986 et 1988 ; présence en Afrique francophone entre 1993 et 1995 ; intervention militaire en Serbie au sein des forces de l'O.T.A.N en 1999). Le renforcement paradoxal des positions présidentielles. Selon d'autres auteurs, la cohabitation a accru les pouvoirs et l'influence du président (B. Chantebout). Ceci peut être démontré sur deux points : - La fin de la responsabilité du président devant le peuple. Jusqu'en 1986, il était permis de considérer qu'en dehors de toute procédure juridique, le président de la République devait politiquement s'estimer comptable de ses actes devant le corps électoral. [...]
Bibliographie, normes APA
Citez le doc consultéLecture en ligne
et sans publicité !Contenu vérifié
par notre comité de lecture