Lorsque la reine d'Angleterre paraît en grande pompe à la Chambre des Lords pour délivrer le discours du trône, elle ne fait que répéter un programme entièrement élaboré et rédigé par le Premier ministre qui constitue, seul, le véritable chef de l'exécutif au Royaume-Uni.
Le concept de « responsabilité politique » est habituellement employé pour qualifier les régimes parlementaires et signifier que l'exécutif – chef du gouvernement, cabinet des ministres – répond de ses actes politiques, de l'ensemble de sa politique devant le Parlement. Pour se maintenir, il lui faut donc obligatoirement conserver la confiance du Parlement qui peut sinon le défaire en le forçant à démissionner par le biais d'un vote de défiance ou d'une motion de censure.
Le régime britannique est toujours considéré comme l'exemple du régime parlementaire le plus abouti, non seulement parce que la Grande-Bretagne constitue le berceau de ce type de régime, mais encore parce qu'il semble y fonctionner avec plus d'efficacité que partout ailleurs. Cette efficacité, c'est le Premier ministre qui l'incarne. Il est le chef du cabinet et le leader du parti majoritaire à la Chambre des Communes – la chambre basse du Parlement britannique bicaméral en charge de voter les lois et dont les membres sont élus à la différence des membres de la Chambre des Lords. Le Premier ministre britannique constitue donc l'émanation du Parlement. Et c'est en cela qu'aucune séparation des pouvoirs ne va être organisée au Royaume-Uni : le Premier ministre est le chef de l'exécutif en même temps qu'il a la charge d'impulser la législation et d'imposer son programme politique à la Chambre des Communes, dont il a la direction.
[...] Mais il s'agissait surtout de sanctionner une faute commise par le ministre dans l'exécution de la loi, ce qui repose sur l'idée que l'organe détenteur de l'exécutif n'a pour seule fonction que de faire appliquer les lois conformément à l'esprit fixé par le Parlement. Dans une telle hypothèse, la responsabilité n'a pas à être autre que pénale. Mais on se rend très vite compte que la mise en application de la loi peut être modulée selon des formes qui ne correspondent plus à l'esprit que s'en étaient fait les parlementaires. Ces derniers vont alors commencer à menacer les ministres d'Impeachment qui préfèreront démissionner plutôt que de risquer le jugement devant la Chambre des Lords. [...]
[...] Le régime britannique est toujours considéré comme l'exemple du régime parlementaire le plus abouti, non seulement parce que la Grande-Bretagne constitue le berceau de ce type de régime, mais encore parce qu'il semble y fonctionner avec plus d'efficacité que partout ailleurs. Cette efficacité, c'est le Premier ministre qui l'incarne. Il est le chef du cabinet et le leader du parti majoritaire à la Chambre des Communes la chambre basse du Parlement britannique bicaméral en charge de voter les lois et dont les membres sont élus à la différence des membres de la Chambre des Lords. Le Premier ministre britannique constitue donc l'émanation du Parlement. [...]
[...] Dès lors qu'il accède au poste de Premier ministre, il se différencie de ses collègues qui ont placé en lui leur confiance et attendent de lui qu'il réussisse. Si ce n'est pas le cas, il en sera informé plus ou moins brutalement, mais n'aura dans tous les cas pas d'autre choix que de rendre sa démission avant d'être ouvertement dénoncé et attaqué par son propre parti. Ce sont donc les membres de son propre parti, bien plus que les parlementaires en leur qualité de parlementaires, pour autant qu'ils appartiennent à son parti, qui peuvent se retourner contre le Premier ministre. [...]
[...] Or il n'en est rien, le Premier ministre britannique n'a que très rarement à se soucier des entraves que pourrait lui opposer le Parlement. Et ce, parce qu'il n'est autre que le leader du parti majoritaire à la Chambre des Communes. Un parti majoritaire fort, parce que surreprésenté du fait du système électoral britannique au scrutin majoritaire uninominal à un tour, un first-past-the-post-system comparable au winner-take-all-system américain et selon lequel le parti qui a obtenu la majorité des votes populaires dans une circonscription remporte la totalité des représentants de la circonscription en question. [...]
[...] Car lors des législatives, c'est moins pour un parlementaire que pour le leader du parti qu'il représente que l'on vote. Son identité et son programme sont parfaitement connus du peuple au moment des élections, en sorte que c'est un peu comme s'il avait élu par le peuple, mais de manière indirecte : il fait l'objet d'un véritable plébiscite. En ce sens d'ailleurs, le Premier ministre déposé pourra bénéficier d'une certaine légitimité populaire, qui constituera un obstacle de moins à la mise en application de son programme politique et donc à sa réussite politique, au moins durant les premiers temps de son travail en temps que chef du gouvernement. [...]
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