Président de la République, Premier ministre, chef du Gouvernement, chef des Armées, Ve République, cohabitation, Constitution de 1958, pouvoir exécutif, suffrage universel direct, nomination, révision constitutionnelle de 1962, quinquennat, article 8 de la Constitution, contreseing, pouvoir d'interprétation de principe, pouvoir réglementaire, décrets simples, dualisme institutionnel, stratégies politiques
La présidentialisation du régime qui trouve son fondement juridique dans la révision constitutionnelle de 1962 portant l'élection du président de la République au suffrage universel direct a été renforcée par la réforme du quinquennat. On ne saurait seulement attribuer une telle tendance à des critères juridiques. Les successeurs, les héritiers du Général de Gaulle, ont su se distinguer par leur sens de la stratégie et leur intelligence. Si le président de la République, quel que soit son bord politique, bénéficie d'une aura semblable à celle des régimes présidentiels classiques, le Premier ministre tient, lui, une place ambiguë. La Ve République institue-t-elle une relation équilibrée et de complémentarité entre les deux têtes de l'exécutif ?
[...] Si le président de la République dispose d'un pouvoir réglementaire (cf. jurisprudence Sicard), le Premier ministre concourt au fonctionnement régulier des pouvoirs publics en raison du pouvoir réglementaire dont il dispose lui aussi. Le Premier ministre a le quasi-monopole du pouvoir réglementaire (article 22) avec les décrets simples ( des décrets) signés par lui et contresignés par le ministre en charge de son exécution. Il nomme les représentants qui ne sont pas nommés par le président de la République aux différents postes (article 21). [...]
[...] La Ve République institue-t-elle une relation équilibrée et de complémentarité entre les deux têtes de l'exécutif ? « Le pouvoir ne se partage pas » telle est la morale qu'a pu tirer Edouard Balladur de ses années au poste de Premier ministre en période de cohabitation. Une telle vérité générale peut apparaît problématique dans le cadre de la Ve République au regard des choix qu'a pu faire le pouvoir constituant originaire concernant la structure des pouvoirs. Effectivement, dans notre République, définie par la Constitution de 1958, l'Exécutif est dyarchique, partagé entre le président de la République et le Premier ministre. [...]
[...] Giscard D'Estaing). [...]
[...] Par ailleurs, le Premier ministre ne dispose pas d'une autorité hiérarchique sur les membres du Gouvernement. En cas de conflit ou d'opposition au sein de son équipe gouvernementale, celui-ci ne peut révoquer ou modifier le Gouvernement de son propre chef, et préside le Conseil des ministres (article 9). Enfin, on ne saurait considérer le contreseing par le Premier ministre comme un outil de contrôle de l'exécutif. En effet, le moindre refus de contresigner de la part du Premier ministre aurait pour conséquence immédiate la démission forcée de celui-ci sur volonté du Président. [...]
[...] En dehors de tout projet concret, la simple nomination d'un Premier ministre permet au président de dresser les grandes orientations de son mandat sans avoir à mobiliser son gouvernement. Ces orientations sont générales, parfois contradictoires, mais assurent au Président une visibilité et une image valorisante auprès du public. À cet égard, la nomination d'Alain Juppé visait à révéler le dynamisme de la droite en nommant « le meilleur d'entre nous » J Chirac). De même, pour la nomination d'Édith Cresson, visant à montrer l'attachement à l'égard de l'égalité hommes-femmes, Raymond Barre a quant à lui illustré la volonté du Président Giscard d'Estaing de promouvoir la technique et la compétence grâce à « l'un des meilleurs économistes de France » V. [...]
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