Les gouvernements sont élus par les électeurs selon le principe du mandat représentatif et selon des modes de scrutin différents qui incluent une totale délégation de la souveraineté individuelle. Ce champ politique strict est actuellement remis en question : faut-il modifier le mode de scrutin pour certaines élections ? Faut-il remettre en vigueur le référendum et la dissolution ? Mais la représentation, malgré ce principe de délégation, ne peut se limiter à la sphère politique. Elle touche principalement les citoyens qui veulent pouvoir s'exprimer en dehors des échéances législatives sous-entendant une 'crise de la représentation' et provoquant des transformations de la démocratie. Dans le système politique/citoyens, constituant déjà en lui-même un monde complexe, s'ajoute désormais le cadre européen qui relance à une échelle plus grande ce débat sur la représentation
[...] Le Monde du 04 avril 1997 semble convaincu que l'embellie des sondages en faveur du Président de la République et du premier ministre a contribué à relancer la rumeur de législatives anticipées puis il poursuit en affirmant que la majorité peut trouver dans ces enquêtes sur les législatives des motifs de satisfaction et que ces indications sont indéniablement encourageantes pour la majorité Renforce l'idée que le rendement politique des sondages est élevé ; et que le fait de détenir un baromètre favorable permet de gouverner au coup par coup. Depuis le 22 avril, la presse commande et publie des sondages sur les intentions de vote. Je ne pense pas que leurs résultats soient valables ou représentatifs ; ce qui s'exprime dans ces courbes, ce sont surtout des stratégies manipulatrices des professionnels de la politique qui extorquent aux citoyens des réponses coupées de leur contexte et réinterprètées en fonction de leurs intérêts propres. [...]
[...] Ainsi, si le sondage cherche à donner l'impression d'une prise directe et d'une interrogation constante, il peut aussi étouffer ou déformer la vox populi On peut y voir une certaine démagogie, alors qu'à l'origine les sondages doivent permettre aux minorités de s'exprimer. Les sondages sont fondamentaux dans une démocratie : cette consultation des individus à partir d'un échantillon - prétendument - représentatif est du point de vue théorique aussi démocratique qu'un vote. Mais ils peuvent difficilement appréhender le phénomène de l'opinion publique dans son ensemble. [...]
[...] Si l'instauration du référendum en France en 1958 avait pour premier but d'affirmer la primauté présidentielle, c'est aussi un moyen de compléter les lacunes du mandat représentatif ; c'est la population qui décide en dernier lieu. Le recours au référendum permet aux représentants de rappeler aux gouvernants qu'ils ne sont pas souverains ; le référendum renforce la mobilisation des électeurs. Il permet aussi de régler les conflits possibles entre Exécutif et Législatif. Mais, jusqu'à maintenant, il a surtout été utilisé dans un sens de plébiscite en faveur d'un homme. Ce procédé est davantage vu comme un moyen de délégitimiser les pouvoirs en place, que comme la convocation des citoyens sur de grandes questions. [...]
[...] Les citoyens ont en effet pris l'initiative sur les politiques qui ne font que fermer le ban. La manifestation peut se poser comme une réponse morale à une absence de dispositions législatives anti-racistes et de dispositions pénales. Et ce manque ne peut être comblé que par les représentants des citoyens à l'Assemblée nationale. On observe dans les dernières manifestations une reprise en charge par chacun de la politique, loin des partis et des syndicats. Les manifestations court-circuitent les formes militantes de l'engagement citoyen ; il n'y a plus que la masse de la société d'une part, et les professionnels ( ? [...]
[...] On peut donc penser que la représentation est meilleure puisque des intérêts plus particuliers sont pris en compte. Au contraire, le système majoritaire joue le rôle d'un frein. Il empêche la formation d'un parti tant que ce dernier n'incarne pas une force sociale suffisamment forte ; et parallèlement, il peut accélérer la disparition d'un parti. Les faveurs envers l'un ou l'autre système relance régulièrement des débats parlementaires sur une modification et davantage encore quand l'échéance électorale approche Le débat sénatorial sur une modification du scrutin pour les élections régionales (réunion de la commission des Lois du 28 mai 1996) Le rapport sénatorial débute ainsi : le mode de scrutin régional suscite depuis des années des interrogations et des propositions de réforme. [...]
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