D'après Maurice Duverger, « La séparation des pouvoirs revêt deux formes principales dans les démocraties occidentales, suivant les modes de relations entre le Parlement et le gouvernement : le régime parlementaire et le régime présidentiel […]. » En effet, ce sont ces deux régimes qui sont le plus rencontrés au Nord. Le meilleur exemple de régime présidentiel est celui des Etats-Unis. Maurice Duverger parle de ce régime comme « un mariage sans divorce dont les époux font chambre à part ». Le mariage américain a été proclamé par la Constitution de 1787 et fait aujourd'hui de nombreux envieux. D'autres pays ont voulu l'imiter mais n'ont pas réussi à reproduire son équilibre particulier.
Maurice Duverger est un constitutionnaliste français naît à Angoulême. Il fut professeur de droit et a écrit de nombreux livres. Il a longtemps analysé les différents régimes politiques et a introduit une nouvelle notion : le régime semi-présidentiel. Sa comparaison du régime américain et le mariage est révélatrice. Un mariage est une union légitime entre deux individus dans la plupart des pays occidentaux. Cette alliance se fait dans le but de vivre en commun, fonder une famille, un foyer, et fait naître des devoirs mutuels et droits respectifs.
Quant au régime présidentiel, il se distingue des autres régimes par une séparation stricte des pouvoirs, le Président ne peut dissoudre le Parlement et le Parlement ne peut renverser le Président.
Lorsque Maurice Duverger parle de faire « chambre à part » pourquoi ne va-t-il pas jusqu'à déclarer le divorce ? Pourtant, ce terme correspondrait bien à une séparation stricte des pouvoirs d'un régime présidentiel. Après le mariage des deux pouvoirs pour la formation des Etats-Unis nous pourrions déclarer leur divorce dans l'exécution de leurs pouvoirs.
L'étude des justifications d'un « mariage » (I) puis dans une deuxième partie de la séparation sans divorce (II) permettra de répondre à cette problématique.
[...] Le gouvernement américain ne prend pas de décisions collectives. Il n'est pas collégial. À côté on trouve le White House Office composé de conseillers politiques et le Bureau du Président ou executive office organe plus technique. Toute une série d'agence ou d'offices est rattachée au Bureau. Chef de l'État, symbole de l'unité nationale, on peut dire que c'est un Gouvernement en entier. Ses pouvoirs sont étendus, mais sa personnalité influe sur leur portée. En dehors des pouvoirs partagés avec le Congrès, le Président est titulaire de pouvoirs propres qu'il peut mettre en œuvre comme il l'entend, mais qui sont cependant soumis au contrôle du Congrès. [...]
[...] Il consiste à faire figure dans une loi habilitant le Président à prendre des mesures de portée générale, une clause prévoyant que ces mesures prendront effet qu'après l'approbation du Congrès, qui dispose d'un délai de 30 à 60 jours pour cette ratification. En énumérant tous ces moyens de contrôle, on comprend que le Congrès et le Président ne gouvernent pas main dans la main, tel un couple sur sa famille, mais se contrôlent et ont des pouvoirs bien séparés. Ils font chambre à part comme dit Maurice Duverger. [...]
[...] Pour ce qui est de l'exécutif, il est unique, pas divisé en deux (chef d'État et Chef du gouvernement). La séparation des pouvoirs du régime présidentiel américain semble stricte : Le Congrès ne peut renverser le Président ou démettre ses ministres, le Président ne peut dissoudre le Congrès, les ministres, pas plus que le Président, n'assistent aux séances du Congrès, l'exécutif n'a pas l'initiative des lois. Le gouvernement n'est pas responsable devant le Parlement. Les ministres et collaborateurs du chef de l'État sont nommés et révoqués par lui, ils exécutent sa politique, le Parlement n'a pas le pouvoir de mettre en cause leur responsabilité, de les démettre ou de les forcer à démissionner. [...]
[...] Tout d'abord, pour ce qui est du pouvoir législatif, la bonne exécution des lois peut aussi se faire à partir d'une délégation législative votée par le Congrès. C'est là l'un des paradoxes du régime américain que la séparation stricte des pouvoirs ne s'oppose pas à cette délégation que la Cour suprême est reconnue sa constitutionnalité et que sa pratique soit fréquente en cas de guerre ou de crise, économiques en particulier. En effet, l'isolement des pouvoirs entraînerait une paralysie des pouvoirs, une certaine souplesse est donc nécessaire. [...]
[...] De plus, il est le commandant en chef des armées d'après la Constitution (art. II, section ce qui lui donne le droit en temps de guerre de diriger les opérations militaires et en temps de paix de décider d'utiliser les forces armées pour repousser une attaque soudaine. Pour finir, il est le maître de la politique extérieure. Cette attribution est exercée en collaboration avec le secrétaire d'État qui n'a pas plus de pouvoirs que les autres membres du Cabinet et auquel le président se substitue souvent. [...]
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