« Les institutions ne transforment pas radicalement les hommes. Elles leur donnent cependant parfois la tentation et les moyens de cultiver leurs défauts ou elles les en empêchent. Le septennat incite à l'exercice solitaire et prolongé du pouvoir. Le quinquennat nous en préserve » estimait Maya Kandel, journaliste.
Le passage de sept à cinq ans de la durée du mandat présidentiel a été approuvé par les français lors du référendum constituant du 24 septembre 2000, mettant fin aux débats qui animaient la scène politique française depuis plusieurs années. Désormais, l'article 6 de notre Constitution énonce que « le Président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct » (...)
[...] En effet, bien que la constitution est déjà connu treize modifications et qu'elle exprime expressément la possibilité d'avoir recours au référendum à cet effet dans son article 89, c'est la première fois depuis 1958 que cette voie va être empruntée. Si cette option va être choisie notamment dans une optique de légitimation, le taux d'abstention record va clairement démontrer le désintérêt des français face à la question. La révision constitutionnelle est finalement adoptée a minima par 70% des votants qui ne représentent eux- mêmes que 30% des électeurs. Ainsi, à partir du 24 septembre 2000, le mandat présidentiel passe de sept à cinq ans. [...]
[...] La Constitution de 1958 ne cherchera pas non plus à s'en détacher puisqu'elle réaffirme sa préférence pour le mandat septennal. La question du quinquennat fait donc son apparition en 1962, parallèlement à la réforme constitutionnelle fixant l'élection du président de la République au suffrage universel direct. En effet, si lors des régimes précédents le président n'avait qu'un rôle de représentation, d' inaugurateur de chrysanthèmes selon De Gaulle, la Vème République lui accorde un rôle central au sein des institutions. Face à ces évolutions, le septennat parait alors obsolète et est de plus en plus contesté. [...]
[...] Une question en effet se pose. Que se passerait-il dans le cas où la majorité présidentielle et la majorité parlementaire ne coïncident pas ? En théorie, cette hypothèse a peu de chances de se réaliser, les deux élections intervenant dans un intervalle de temps très réduit. Cependant, logique et politique ne vont pas toujours de pair et cette situation inédite pourrait donner lieu à une grave crise institutionnelle, sauf renoncement de la part du président à jouer un véritable rôle politique. [...]
[...] II- Les interprétations contradictoires du quinquennat Depuis le début de la Vème république, le régime oscille entre parlementarisme renforcé et présidentialisme, avec le rôle dominant du président de la République. Ainsi pour certains, le quinquennat est synonyme d'hyper présidentialisation et nous mène vers un régime présidentiel Pour d'autres au contraire, le quinquennat peut entrainer un renforcement du régime parlementaire L'évolution vers un régime présidentiel pour certains Dès les débuts de la Vème République, la pratique gaullienne des institutions, confirmée dans une moindre mesure par ses successeurs, va dans le sens d'une logique présidentialiste. La réforme qui réduit le mandat présidentiel à cinq ans semble suivre cette voie. [...]
[...] Vers une suppression du poste de 1er ministre ? Avec la réforme quinquennale, exit le rôle d'arbitre du président tel qu'il était décrit par le constituant de 1958, mais, rétorquerons certains, s'est il trouvé un seul président de la Vème à appliquer ce rôle ? Il est vrai que cette modification constitutionnelle nous entraine sur la voie d'un certain présidentialisme et l'on peut se poser la question de savoir si le premier ministre joue toujours un rôle essentiel dans nos institutions ou si au contraire son pouvoir s'amoindrissant, il serait plus judicieux de supprimer son poste. [...]
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