Si le référendum est un scrutin au cours duquel les citoyens expriment leur soutien ou leur opposition à une mesure proposée par un gouvernement ou une initiative populaire, est-ce pour autant une pratique démocratique ? Nous allons voir en quoi il peut effectivement se justifier sous différentes formes avant d'aborder le domaine des problèmes que peut poser aujourd'hui sa mise en pratique
[...] Une participation souvent peu importante Certains partisans du référendum mettent en avant l'idée selon laquelle le meilleur moyen d'apprendre la démocratie est de la pratiquer. Toutefois, d'après les données statistiques dont on dispose, il semble que la participation aux votes référendaires soit en moyenne plus faible que la participations aux échéances électorales, et ceci autant dans les pays où le référendum se pratique relativement peu (comme la Grande-Bretagne, où il ne concerne quasiment que les modifications constitutionnelles) que dans ceux où il peut apparaître comme une pratique courante (Suisse et Italie notamment). [...]
[...] Dans les Etats où il n'existe pas de possibilité pour la population d'être à l'initiative d'un référendum, il est à craindre que celui-ci ne soit plus, en dehors des référendums rendus obligatoires par la constitution, qu'un simple outil de légitimation du pouvoir. En effet, lorsque les conditions nécessaires à la mise en place d'un référendum sont tellement restrictives que seuls les tenants du pouvoir exécutif ou la majorité parlementaire peuvent lancer la procédure, il est bien évident que la population ne sera consultée que sur des sujets où le OUI est certain de l'emporter. [...]
[...] Les grands choix constitutionnels (comme en France le mode de scrutin pour l'élection du président de la République en 1962) ont dans la plupart des cas déjà été fait et il devient difficile de mobiliser la population sur des sujets dont elle a parfois du mal à percevoir l'impact direct qu'ils pourraient avoir sur sa vie quotidienne. Le trop grand nombre de scrutins. En Italie par exemple, la procédure de référendum d'initiative populaire a été enclenchée 50 fois depuis 1974 et la population est de plus en plus lasse devant l'idée d'avoir à se rendre aux urnes, parfois même pour se prononcer une seconde fois sur une question déjà posée mais dont la réponse n'avait pas satisfait les instigateurs du vote. [...]
[...] Si on écarte l'hypothèse du coup d'Etat, certes parfois efficace mais loin d'être démocratique, il semble qu'il faille privilégier celle du référendum d'initiative populaire. Celui-ci, notamment lorsqu'il est à caractère abrogatif, peut permettre de contrôler -à défaut de la corriger- l'attitude des gouvernants jusqu'à ce qu'il soit possible de les changer, d'une part en empêchant la mise en pratique des lois rejetées par la population mais pourtant votées par le Parlement, et d'autre part en façon comprendre à la majorité qui anime ce dernier que son attitude ne correspond pas à celle qui est souhaitée et qu'il lui est nécessaire, pour préserver ses chances de perdurer, de procéder à une évolution rapide. [...]
[...] La constitution du Chili de 1981 écrite par la junte militaire déclarait qu'à la fin du mandat de 8 ans de Pinochet, la junte choisirait un seul candidat pour le remplacer et les électeurs seraient appeler à la soutenir ou à la rejeter. S'ils le rejetaient, une élection avec plusieurs candidats serait organisée. En 1988, la junte choisit Pinochet pour servir un autre mandat, mais l'opposition fut autorisée- de façon limitée- à faire campagne contre. Avec une participation de le non reçut 55%. De façon significative, Pinochet estima apparemment qu'il ne pouvait défier un expression aussi claire de la volonté populaire et il accepta de se retirer. [...]
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