Les primaires contribuent-elles à la dépréciation de la fonction présidentielle ?

Extraits

[...] On peut voir que cette question est vraiment sensée puisqu'un problème de ce type va se poser suite aux primaires de 2011 et présidentielles de 2012. En effet, Manuels Vals va voir sa qualité de « chef de la majorité » contestée au vu de son score plutôt faible à la primaire de 2011. Cette contestation l'empêchera de mener comme il le voudrait sa politique ce qui sera une raison de la mise en place de moyen peu démocratique comme le 49-3. De plus, on observe qu'un phénomène apparaît, et c'est celui des « faux vrais électeurs ». [...]

[...] La primaire est donc un facteur de perte de légitimité forte à travers la personnalité du candidat et corollairement un facteur de dépréciation de la fonction présidentielle. II- Un mécanisme nouveau créant une véritable rupture avec la Ve République Il conviendra d'étudier l'objectif des partis par la mise en place de primaires, un objectif de recherche d'une légitimité populaire puis nous verrons que les pria mires sont peut-être un mal nécessaire pour lutter contre une hyper présidentialisation exponentielle du régime Les mécanismes des primaires : où la recherche d'une légitimité populaire Les primaires contribuent donc à une forme de dépréciation de la fonction et de la stature du président, mais nous ne pouvons pas réduire les primaires à cela. [...]

[...] Ils recherchent donc ipso facto à utiliser les primaires comme une intermédiaire de cette volonté. Arriva alors ce que V. Jérôme qualifiera de « Primaires de l'amour » où tous les candidats étaient d'un coup d'un seul d'accord sur un peu près tout. La question est alors transférée sur les individus : qui incarne le mieux un projet commun ? Mais le principe des primaires ne s'arrête pas à un simple regain de légitimité à travers les votes, en effet les nombreux médias se saisissent de ces élections. [...]

[...] Le problème se pose donc lorsqu'aucun leader naturel ne s'impose. Afin d'étudier ce problème, nous pouvons nous référer au Congrès de l'Union pour un mouvement populaire de 2012 pour l'UMP ou au congrès de Reims de 2008 pour le PS. On s'aperçoit alors que les procédures internes n'aboutissent pas forcément à l'émergence d'un leader naturel ou que ces procédures sont trop soumises à des contestations et des suspicions de fraude comme le prouve le duel entre Jean-François Copé et François Fillon en 2012 qui se revendiquaient tous les deux vainqueurs. [...]

[...] Les primaires contribuent-elles à la dépréciation de la fonction présidentielle ? Droit constitutionnel « Si les primaires pour la présidentielle n'ont pas lieu, Giscard et moi nous seront candidats et nous entrerons tous les deux dans le Guinness des records d'imbécillité ». Voilà l'idée exprimée par Jacques Chirac à propos des élections présidentielles de 1995. Cette citation montre parfaitement la volonté et la nécessité de création de primaires. Le terme de dépréciation est plus généralement utilisé en économie pour définir une fluctuation de la monnaie, elle désigne une perte de valeur. [...]